On ne change guère une équipe qui gagne. On ne change pas non plus un lieu qui a accouché d’une aussi belle saison. Alors quand il s’est agi de choisir une destination pour le déroulement du traditionnel stage de préparation d’avant-saison, le consensus a été rapidement trouvé. Ce sera comme en 2006-2007, à Vichy. « L’an dernier, tout s’était très bien passé, explique Cyril Serredszum. Ici, nous avons de bonnes conditions d’entraînement avec une qualité d’hébergement et de terrain appréciables (le FC Metz s’entraîne sur les terrains du Centre Fédéral de Préformation, l’ancien INF Vichy, ndlr), des gens qui sont très disponibles et se plient en quatre pour trouver des solutions aux différents besoins que nous avons. »
Trois jours après avoir repris l’entraînement, trente joueurs professionnels du FC Metz accompagnés de l’encadrement technique et médical ont donc serpenté les routes de France pour rejoindre la cité thermale, cité qu’ils ne quitteront que dimanche soir à l’issue de leur rencontre amicale contre l’UNFP-Groupe Sud. « Trente joueurs, c’est un effectif important, explique l’adjoint de De Taddeo. Mais comme nous avons choisi de disputer beaucoup de matches amicaux (huit au total, ndlr), pour bien les préparer nous devons concerner tout le monde. Et puis, même si nous avons quelques certitudes sur certains joueurs, il nous reste beaucoup d’incertitudes sur d’autres. Au cours de tous ces matches amicaux, chacun aura au moins l’opportunité de se montrer sous son meilleur jour. D’ailleurs, même si certains jeunes peuvent être amenés à être prêtés cette saison, le fait d’avoir suivi le stage de préparation ne peut que leur être bénéfique et leur permettre d’être d’emblée performants dans leur nouveau club. »
Voici donc tout ce petit monde parti pour dix jours. Dix jours coupés du reste du monde, ou presque, dix jours pour souffrir, dix jours pour souffler, dix jours pour vivre ensemble et mieux se connaître ou se découvrir. « Le stage de début de saison a deux objectifs principaux. L’un d’ordre psychologique et l’autre d’ordre purement athlétique. Tout d’abord, vivre plus d’une semaine en communauté permet de découvrir les nouveaux joueurs sur les plans sportif et humain ; et cela permet également aux joueurs de se découvrir entre eux, sur le terrain et dans la vie. »
Et à ressentir l’ambiance qui règne dans les couloirs de l’hôtel où ils sont hébergés, nourris et blanchis, cela marche. A quelques encablures du terme du stage et considérant le nombre et le contenu des séances d’entraînement déjà supportées, la fatigue commence certes naturellement à se faire sentir. Les réveils aux aurores semblent plus difficiles, les mines un peu moins faites ; mais le sourire, contagieux et communicatif, reste bien présent chez tout le monde. Les ‘chambrages’ résonnent dès le petit déjeuner et cessent rarement avant les quelques moments de détente passés au salon et qui précèdent le moment où chacun remonte dans sa chambre pour la soirée. Tout juste observe-t-on une petite trêve des plaisanteries à l’heure de la sacro-sainte sieste de l’après-midi. « Travailler très dur ensemble forge un groupe, témoigne Serredszum. On sent les joueurs très réceptifs et il est visible que les recrues sont déjà parfaitement intégrées au groupe. Tout le monde travaille dur en encourageant ceux qui ont plus de mal, ceux qui reviennent de blessure ou ceux qui n’ont pas joué depuis longtemps. Nous leur imposons une charge de travail importante mais il y a cette convivialité et cette amitié qui permettront à l’équipe de se sortir des situations où elle sera en difficulté et des gros matches qui nous attendent cette saison. »
Concernant l’aspect purement athlétique, le stage est bien entendu l’occasion de préparer au mieux les Messins à répondre aux futures exigences de la Ligue 1 et ce dès la première journée qui se déroulera le 4 août. « Durant ces dix jours, les organismes sont poussés au maximum, presque jusqu’à leurs limites. La Ligue 1 est un championnat très physique où, contrairement à la Ligue 2 plus linéaire, il y a beaucoup de changements de rythme. Le jeu se fait par à-coups, par périodes. Nous essayons donc rendre les joueurs capables de renouveler ces changements de rythme le plus possible. » Pour ce faire, le stage a été organisé en cycles successifs de deux jours. Au programme du premier : quatre entraînements, dont un au saut du lit et à jeun à 7 heures du matin, auquel succèdent le petit déjeuner puis une seconde séance matinale aux environs de 10 heures. Après le ravitaillement de midi et la sieste s’enchaînent deux autres entraînements à 16 heures et 19 heures, parmi lesquels du travail de musculation, en extérieur ou en salle. Soulignons d’ailleurs que le staff technique et médical se prête également avec plaisir aux séances de musculation sur appareils dirigées par Jeremy Moureaux.
Le deuxième jour se veut récupérateur, avec une séance en matinée complétée par un moment de détente dans l’après-midi. Ainsi, tous les membres de la délégation messine, répartis en quatre équipes, se sont adonnés samedi dernier à une partie de paint-ball ; hier, mercredi, ils se sont retrouvés ensemble, toujours par équipe et dans l’objectif affiché de souder encore davantage le groupe, pour un jeu consistant à construire un radeau. Inutile de préciser que ceci a donné lieu à quelques péripéties… Vendredi, pour se remettre de la dure journée d’aujourd’hui, une petite initiation au golf est prévue pour les Grenats, histoire de profiter comme il se doit des belles installations de leur ville d’accueil.
Avec un tel régime fait d’un subtil cocktail d’efforts et de récupération, nul doute que les Grenats sont placés sur les meilleurs rails pour filer le train à toutes les formations de Ligue 1. Alors courage pour les derniers jours, messieurs, cela en vaut vraiment le coup !