A la recherche du second souffle

Dans le marathon de la Ligue 2, le coureur messin a pris un départ
en boulet de canon. Il ne se trouve évidemment personne pour le lui
reprocher au sein de ses sympathisants. Mais la fable du lièvre et
de la tortue, connue de tous, s’applique si bien au football que le
moindre essoufflement du leader est désormais sujet à interrogation.
Va-t-il pouvoir tenir le rythme d’enfer qu’il a imprimé
à la course ?

Alors qu’on basculait seulement dans le deuxième quart du trajet,
celui-ci sembla pris d’un léger poing de côté. Bien
que moins fringuant, il parvint tout de même à conserver la tête.
L’équipe mosellane s’en tira à bon compte tout en
laissant planer des doutes sur son état de forme. Un partout contre
Niort, les Grenats étaient-ils fatigués ? « Ce n’est
pas le cas de tout le monde, répond leur entraîneur,
mais certains joueurs ont souffert. Au milieu de terrain, notamment, où
ils doivent courir beaucoup compte-tenu de notre système. Nous avons
fait ce qu’il fallait pour leur laisser un maximum de récupération.
Nous ne saurons qu’après le match de Créteil si cela a
fonctionné. »

Metz - Créteil, 22 août dernier. Un âpre duel perdu
par les Messins Anton et François.

Créteil, étape vicieuse, est un faux plat d’une illusoire
facilité. Les Messins ont l’avantage d’en être déjà
au courant pour avoir effectué une reconnaissance douloureuse. Avant-derniers
de la classe, les joueurs du Val-de-Marne avaient sorti les Lorrains de la
Coupe de la Ligue (1-0 à Saint-Symphorien). Ils ont depuis changé
d’entraîneur et enregistré leur première victoire
en Ligue 2 sur Istres (1-0 à domicile). Francis De Taddeo se rappelle
: « c’est un mauvais souvenir puisque nous n’avions
pas été capables de les battre. Ils avaient marqué les
premiers et nous avions couru derrière le résultat jusqu’au
bout. Peut-être que notre performance n’était pas si mauvaise
que ce que nous pensions sur le moment mais une chose est sûre : nous
n’avions pas réussi à trouver la clé. »

La clé du bonheur messin, pour l’instant, se trouve dans sa solidité.
Alors que sa dernière ligne défensive doit se passer de Franck
Béria, la formation messine a remporté sa rencontre amicale
à Charleroi sur la plus petite des avances (1-0, but d’Agouazi
sur coup franc). En réussissant, une fois de plus, à réduire
son adversaire au silence offensif. Ce résultat ne permet pas de préjuger
de l’état de forme dans lequel se trouvent les troupes mosellanes.
Mais il témoigne que sa philosophie n’a pas changé et
que chacun se sent concerné par les tâches défensives.
Du côté de Créteil, qui s’est mis au vert dès
mercredi, le salut viendra peut-être quant à lui de l’attaque.
« J’observe que Frapolli est passé à quatre
défenseurs alors que Rust jouait à cinq, commente De Taddeo.
Créteil a tout de même de solides atouts offensifs. Il ne faut
pas oublier Vareilles, par exemple, qui pèse beaucoup sur le front
de l’attaque ainsi que Boulebda ou Dolores qui sont de bons joueurs
de milieu de terrain. » Qu’il faudra réussir à
contenir pour démarrer vigoureusement cette seconde étape de
neuf matches qui mènera les Grenats jusqu’à la trêve
hivernale.