dans le football ?
Sébastien Renouard : « La joie de marquer un but. Depuis que je
suis venu au football, j’ai toujours joué au poste d’attaquant.
Je rentrais sur le terrain pour ça. »
Franck Béria : « Gagner. »
Quelles sont les valeurs les plus importantes
dans le football ?
S.R. : « L’humilité, être travailleur et avoir l’esprit
de groupe. Parfois, il arrive qu’on doive se sacrifier. Il faut surtout
avoir de grosses qualités humaines, en fait. »
F.B. : « Les mêmes que dans la vie, je pense. Respect, volonté
et plein d’autres… Il n’y a pas assez de place dans cette
case pour les lister. »
Le plus beau moment de votre vie ?
S.R. : « Joker. Je garde ces choses-là pour moi. »
F.B. : « Je pense qu’il est pour bientôt, puisque ma petite
fille va naître dans les semaines à venir. »
Votre premier match sous les couleurs du FC
Metz ?
S.R. : « C’était un tournoi international en moins de 13
ans. Cela se passait en Bretagne, Jean-Pierre Goujard était notre entraîneur.
Nous avions remporté le trophée en battant Lyon en finale. J’avais
inscrit un but pendant cette rencontre et les deux du match contre Lens en
demi-finale. C’était assez particulier car il devait bien y avoir
5 000 spectateurs dans les tribunes. »
F.B. : « C’est un match de CFA contre L’Hôpital. On
est mené 2-1, si je me rappelle bien ; et on gagne 3-2 au final. Je
devais avoir 16 ou 17 ans, j’étais le plus jeune de l’équipe.
Francis De Taddeo m’avait fait entrer en jeu à un quart d’heure
de la fin en lieu et place de Stéphane Morisot, qui m’avait donné
le brassard de capitaine. J’ai fini la partie avec. C’était
assez marrant car à l’époque, les joueurs qui évoluaient
en CFA étaient déjà très matures, plus âgés
en moyenne que maintenant. Dans l’équipe, il y avait aussi ‘Ptit
Louis’ (ndlr : Saha). »
Quel
joueur admiriez-vous étant gamin ?
S.R. : « Marco Van Basten. Je l’admirais pour son sens du but,
sa classe et la facilité qui se dégageait de son jeu. Dans ses
interviews, il disait toujours des choses très pertinentes. C’est
un personnage que j’apprécie encore aujourd’hui. »
F.B. : « Personne en particulier. Quand j’étais petit,
je voulais marquer des buts comme tous les gosses, je ne pensais pas trop
aux défenseurs. Comme équipe, j’admirais le Paris SG des
Raï, Valdo, Weah, Ginola… »
Le but que vous rêvez de marquer ?
S.R. : « Un ciseau retourné. J’ai déjà marqué
de cette manière avec les jeunes et je le réussis plutôt
bien de manière générale. Malheureusement, il faut en
avoir l’occasion, ça ne présente pas tous les jours. »
F.B. : « N’importe lequel, n’importe comment, n’importe
quand. Le dernier que j’ai marqué, c’était contre
mon camp (rires). Et puis j’en ai mis un aussi ce matin à l’entraînement.
»
Vos rappeurs préférés
?
S.R. : « J’en ai deux : ‘NAS’ et ‘Eminem’.
Franck Béria essaie de me faire écouter ‘Jay.z’
avec quelques potes mais impossible, ça ne passe pas malgré
leurs efforts. »
F.B. : « ‘Busta Rythmes’ et ‘Common’. Avec ‘Seb’,
on a un peu les mêmes goûts. Comme truc louche, j’ai juste
vu un DVD de ‘Korn’ un jour chez lui… »
En sports US, quelle(s) équipe(s) soutenez-vous
?
S.R. : « Aucune en particulier. J’adore le baseball, le basket
et j’aimerais assister à un match là-bas, l’ambiance
doit y être extraordinaire. De manière générale,
j’apprécie les Américains pour leur mentalité.
Contrairement à ce que l’on peut dire, et au-delà de ce
que fait leur gouvernement, ce sont des gens simples, qui ne se prennent pas
la tête et sont ouverts. Parfois, en France, nous sommes un peu trop
méfiants, nous avons du mal à aller vers les gens. »
F.B. : « J’aimais bien les ‘Bulls’ à l’époque.
Les joueurs restaient ensemble de nombreuses saisons. Mais maintenant, les
équipes n’ont plus aucune identité. Il y a trop de mouvement,
ce n’est plus aussi magique qu’avant, c’est moins spectaculaire.
»
Vous rencontrez
Dieu et vous avez le droit de lui poser une seule question. Que lui demandez-vous
?
S.R. : « Pourquoi le monde se dégrade tant en
ce moment ? Ou plutôt, j’aurais une requête à lui
formuler : qu’il essaie de s’occuper un peu de ce qui se passe
sur la Terre. Les guerres, le réchauffement climatique, les valeurs
simples qui sont mises de côté et l’argent qui dicte tout.
Il faut que chacun prenne conscience de ce qui ne va pas et tente à
son échelle de faire quelque chose. »
F.B. : « Ca te dirait pas d’échanger nos places pour voir
? »
Quel
est votre principal point commun ?
S.R. : « La déconne. Le fait de charrier tout le temps. On est
certainement les deux meilleurs du vestiaire. Avec l’expérience,
on est devenus quasiment imbattables. Je dis souvent ‘attention au une-deux’.
Tu m’envoies une vanne, je t’en renvoie une direct. Et encore
j’en garde plein pour moi, il y en a tellement qui me viennent en tête.
»
F.B. : « Je ne sais pas, il y a plusieurs points sur lesquels nous nous
rejoignons. »
Dans quel domaine êtes vous les plus
différents ?
S.R. : « Il y en a plein… nous ne réfléchissons
pas de la même façon, prenons les décisions de manière
différente. On est tous très différents. »
F.B. : « La couleur de peau. »
Sébastien : quel est le plus gros défaut
de Franck; Franck : quel est le plus gros défaut de Sébastien
?
S.R. : « Cela peut être une qualité, mais il est difficile
de le faire changer d’avis quand il a quelque chose en tête. Il
est assez obtus. »
F.B. : « La gourmandise, il aime les pâtisseries. »
Sa principale qualité ?
S.R. : « Un ami doit être là aussi dans les mauvais moments.
Franck a toujours répondu présent quand j’ai eu besoin
de lui… »
F.B. : « Son cœur. »
Son plus gros défaut dans le jeu ?
S.R. : « Sur les ballons de relance, il n’anticipe pas encore
assez. Lorsqu’il reçoit le ballon, il perd du temps à
lever la tête, à contrôler son ballon. Du coup, nos adversaires
ont un peu plus de temps pour se replacer. Il gagnerait en efficacité
à regarder avant les solutions et à jouer en une touche. »
F.B. : « Il est trop collectif. Il ferait mieux de penser un peu plus
à lui par moment. »
Sa principale qualité dans le jeu ?
S.R. : « Il est dur sur l’homme. Dans le marquage individuel,
il est très fort. C’est difficile de s’en défaire.
»
F.B. : « Le sens du but et la justesse de son jeu. Il joue toujours
juste. »
Le pire souvenir de match que vous avez l'un
de l'autre ?
S.R. : « L’un de ses premiers matches en L1, il a marqué
contre son camp. C’était à Sochaux, il avait dévié
de la tête un centre et lobé Butelle. Je me souviens surtout
de la tête qu’il faisait. On avait l’impression que le ciel
lui était tombé sur la tête. Alors que pour le reste,
il avait fait un bon match. »
F.B. : « Metz – Strasbourg l’an dernier. Il est sorti sur
blessure après un attentat de Boka. »
Le meilleur ?
S.R. : « C’est un souvenir commun : la victoire 3-1 contre Bordeaux
qui nous avait permis de nous maintenir. J’avais marqué et on
jouait tous les deux dans le couloir droit. On avait fait un super match.
Une fois le score acquis, on s’était amusé. Il aime bien
chambrer. A un moment, je dribble un mec et derrière j’entend
« wouaw », je lui redonne le ballon, il en dribble un autre, je
fais pareil. Sur le terrain, on était pliés. Jean Fernandez
nous a sorti tous les deux car il voyait qu’on commençait à
s’enflammer. L’ovation lors du remplacement, la fête qui
a suivi, l’envahissement de terrain, les délires sur le banc
en fin de partie ; c’est une journée inoubliable… »
F.B. : « Le premier match où nous avons été titularisés
tous les deux en Ligue 1 (ndlr : Metz – Le Mans, au cours de la saison
2003/2004, victoire 5-0). On jouait sur le même côté. C’est
un ami, ça fait quand même quelque chose de démarrer la
partie à ses côtés. »
Walter, Liebus, Béria, Renouard et Gueye un soir de victoire face
à Bordeaux 3-1.
Lequel d’entre vous a le meilleur look
?
S.R. : « Sans conteste, moi. Lui est en train de devenir ‘fashion
victim’. Il est passé du style Américain à Suédois
en deux semaines. Moi, je fais cela plus en douceur, il faut quand même
conserver son identité. »
F.B. : « Je crois que c’est lui, j’aime bien son look. »
Pour t’accompagner en vacances, tu as
le choix entre lui et Monica Belucci. Qui choisis-tu ?
S.R. : « Franck, sans hésitation. Il n’a
rien à lui envier sur le plan physique. Poitrine, jambes, il est au
point. »
F.B. : « Monica. On mettra ‘Seb’ dans la valise. »
Quel est le plus romantique avec les filles
?
S.R. : « C’est moi. »
F.B. : « C’est lui, sans hésiter. »
La pire coupe de cheveux qu’il ait jamais
eu ?
S.R. : « Rasé à blanc, comme il était quand je
l’ai connu à son arrivé au club. Mais j’ai peur
qu’il réponde la même chose pour moi. »
F.B. : « Sa coupe façon boule de cristal. »
La question que tu aimerais lui poser ?
S.R. : « Il faudrait qu’il m’explique pourquoi il se trimballe
toujours nu. Que ce soit dans la chambre d’hôtel, en mise au vert
ou chez lui, il n’est jamais habillé. Est-ce qu’il ne se
sent bien que dans sa nudité ? Je me pose la question. »
F.B. : « Sur nos photos de vacances, il a toujours les yeux fermés
et la bouche ouverte. Pourquoi ? »
A ton avis, lequel de vous deux a le plus menti
au cours de ce questionnaire ?
S.R. : « On peut dire que c’est moi dans la mesure
où j’aurais pu balancer dix fois plus de trucs. Mais c’est
mon pote, je dois le respecter. »
F.B. : « Lui, car pour ma part c’était difficile d’être
plus sincère. »