Grenoble et Metz sont tous deux en haut du
classement. Quelles différences distinguez-vous entre les deux clubs
?
Julien François : « Au niveau des structures, j’ai trouvé
le club changé à mon retour. Il y a plus de terrains d’entraînement
qu’avant, une logistique digne de l’élite est en place.
Ce n’est pas encore le cas à Grenoble, où les installations
sont un peu plus vétustes. Nous y lavions nos équipements, cela
avait un bon côté : celui d’apprendre l’humilité.
Ici, le siège et le centre sont des bâtiments confortables. Tout
cela montre que le FC Metz est un club sérieux qui cherche à
se pérenniser. »
Selon vous, jusqu’où peuvent aller vos anciens
partenaires ?
J.F. : « Ils ont fait un recrutement de qualité et le coach
fait passer un message positif. C’est quelqu’un qui a la ‘gnaque’.
En ce moment, les résultats positifs leur apportent de la confiance.
Je leur souhaite que ce cercle vertueux dure le plus longtemps possible. Peut-être
qu’au fil de la saison, ils auront des problèmes de blessures
et de suspensions. Je ne suis pas certain qu’ils parviendront à
les combler. C’est le seul bémol, je pense que la profondeur
de leur banc est limitée. »
Comment jugez-vous le public messin ?
J.F. : « Je le sens encore un peu sous le coup de ce qui s’est
passé la saison dernière. Il faut savoir que les amoureux du
football à Metz ont connu 35 saisons de Ligue 1 d’affilée,
des années fastes où le club était européen. La
relégation a entraîné beaucoup de frustration. Pire que
ça, c’est difficile à trouver. Nous, les nouveaux, ‘subissons’
un peu cet héritage. Mais nous constatons aussi que L1 ou L2, si les
gars mouillent le maillot et que les résultats sont là, les
supporters aussi. Il étaient encore 200 à Dijon sous la pluie.
Metz est une ville de foot, j’ai un profond respect pour les fans qui
sont parmi les premiers à faire vivre le club. »
Quels sont vos loisirs en dehors du football
?
J.F. : « Ma femme est passionnée d’équitation,
je la suis de temps en temps. Je suis très nature. J’aime les
animaux, la pêche. Autrement, j’apprécie de retrouver mes
proches, de passer des soirées tranquilles entre amis. Maintenant que
je suis revenu ici, j’ai pas mal de gens à côtoyer. »
Avez-vous déjà pensé à
l’après football ?
J.F. : « J’ai failli y penser avant même de débuter
ma carrière de joueur. Je ne suis pas certain de rester dans le milieu
à la fin de ma carrière. C’est un monde assez spécial,
je ne suis pas sûr d’avoir le tempérament adapté
pour y faire mon trou. Si je me sens, pourquoi pas commencer par entraîner
une équipe de jeunes. Quoiqu’il en soit, je ne me fais pas trop
de soucis. Être professionnel permet de nouer beaucoup de contacts.
J’ai également une formation de « Techniques de Commercialisation
» sous le coude, que j’avais faite avec Stéphane Borbiconi.
»
Par votre premier phrase, vous entendez que
vous avez pensé à arrêter le football ?
J.F. : « Je ne dit pas qu’on y a pensé pour moi, mais
les événements ont fait que j’ai douté. J’ai
trouvé Grenoble un peu ‘à l’arrache’, en effectuant
un test au cours duquel je me suis blessé. Le club m’a quand
même fait signer et à mon retour de blessure, rien ne semblait
gagné d’avance. Au final, je reviens à Metz avec quatre
ans d’expérience et deux années de capitanat. C’est
la preuve qu’une carrière tient à peu de choses. Lorsque
je regarde les feuilles de match de l’époque, je m’aperçois
que les joueurs qui évoluaient à mon poste ont parfois disparu
dans des divisions inférieures ou ont stagné. Il y a des
joueurs cent fois plus forts que moi qui ne sont pas passés… »
Vous retrouverez un compte-rendu plus conséquent
dans le ‘Feu Sacré’ du mois d’octobre.