Rassasier un appétit de Dino n’est pas une sinécure.
Comme prévu, une grosse moitié de match face à Levallois
ce week-end n’a pas suffi à y parvenir. Privé de compétition
depuis de longs mois, le milieu de terrain sénégalais ne pouvait
envisager de quitter les siens si tôt, fusse-t-il ‘carbonisé’
à la mi-temps ! La sagesse dictant le contraire, il a suivi la victoire
des hommes de José Pinot depuis le banc de touche, remplacé
par son compatriote Ibrahima Gueye peu après le retour des vestiaires.
« J’étais très impatient de retrouver les pelouses
et j’ai eu de bonnes sensations, commente-t-il. Nous nous attendions
à un match difficile, ce fut le cas. Nous avons su faire face lors
de la première demi-heure puis nous installer progressivement dans
la partie, ce qui nous a permis de marquer dans les derniers instants. »
1-0, but de Farina et victoire de la réserve messine en banlieue parisienne.
Pas si mal pour un retour, finalement.
Dino Djiba lors de sa première rencontre en équipe première
du FC Metz, à Lens (victoire 2-0).
« Une vraie galère
»
Depuis son arrivée en Moselle, la patience de Dino Djiba a très
souvent été mise à mal. Peu épargné par les
blessures, le géant sénégalais s’en est toujours
relevé jusqu’à maintenant. Cet été, le coup
fut encore plus douloureux. Cette fois, son indisponibilité fut assortie,
pour couronner le tout, d’une relégation en des circonstances bien
connues. Difficile d’envisager pire scénario. « Cette
saison, nous perdions quasiment un match sur deux. C’était déjà
délicat de vivre cela dans le vestiaire comme dans la vie. Et sur la
fin, je n’arrivais plus à suivre sur le terrain, trop gêné
par cette blessure. Une vrai galère… Je ne pouvais plus aider mes
coéquipiers, apporter mon soutien même si c’était
sans doute peine perdue. » Lens, qui fut le premier adversaire de
sa carrière en Ligue 1 voici trois saisons, est aussi la dernière
équipe qu’il a rencontrée. C’était le 1er Avril
2006.
Le destin de Djiba, gêné depuis plusieurs semaines au genou, semblait
alors prendre un virage opposé à celui que ses qualités
de footballeur laissaient envisager. Dans le doute, il entreprit tout de même
une lente rééducation. Sans l’assurance que son interminable
travail de fond porterait ses fruits au bout du compte. « Je me suis
posé plein de questions, avoue-t-il. Quand pourrais-je rejouer
? Que vais-je devenir ? Heureusement, j’ai pu compter sur les soutiens
extérieurs, j’ai su garder la tête froide et trouver les
réponses. Depuis que je suis à Metz, j’ai connu pas mal
de pépins. Parfois, je me suis dit que j’avais la guigne. Alors,
j’ai relativisé en me disant qu’il y avait pire. Tant que
je me sentirai bien, je continuerai. » Et il a continué, Dino,
de tourner autour du terrain d’entraînement sans pouvoir caresser
le cuir ; de passer des journées au centre de rééducation
à Thionville ; et d’aller voir les potes gagner, depuis peu, à
Saint-Symphorien ou Delaitre. Sans être de la fête. «
Je suis fier de Metz, de ce que font les joueurs et le staff. Il y a une belle
cohésion entre nous, c’est extraordinaire ce qui nous arrive. Avoir
de si bons résultats après ce qui s’est passé l’an
dernier. A côté de ça, j’ai toujours cette frustration
de rester en tribune. J’ai dû prendre mon mal en patience mais ce
n’est pas la première fois que cela m’arrive. Le danger pour
moi était de reprendre trop vite. J’ai su bien gérer cette
situation cette fois. » Question piège, alors, pour finir
: que peut-on souhaiter à Dino Djiba ? « De bien revenir. Je
dois reprendre mes repères et progresser afin de rattraper les autres
car il y a pour l’instant un gros écart de niveau. »
A cœur patient, rien d’impossible !