vos pas sont accompagnés de la bannière grenat ; bref, si vous
êtes un habitué des déplacements, vous avez peut-être
croisé au détour d’un stade la silhouette longiligne d’Alain
Falc, 48 ans, détenteur d’une partie du capital du FC Metz. A Saint-Symphorien,
par contre, il est moins probable que vous l’ayez déjà rencontré.
La raison est simple : ce natif de Longeville habite depuis trente ans à
Lille, où il a fait ses classes avant de fonder une société
qu’il appela pour commencer « Big Ben ». Du coup, pour assister
aux rencontres des Grenats, il est souvent plus pratique pour lui de se rendre
à l’extérieur qu’à domicile. « Je
me déplace en train ou en avion, explique-t-il. Récemment,
j’étais à Istres, le stade est juste à côté
de l’aéroport. C’est plus simple de faire ce trajet que de
se rendre à Metz en voiture. Heureusement, avec le TGV, je pourrai bientôt
être en Lorraine en deux heures. » Voilà qui tombe bien.
Alain Falc (ici aux côtés de Carlo Molinari en 2001) : «
On ne rentre pas dans le capital d’un club pour gagner de l’argent
»
Car à Metz, Alain Falc est impliqué dans le «
projet Grenat 2010 » et s’occupe plus particulièrement de
la partie financière. « Je supervise les investissements,
précise-t-il, les finances du club, souffrent actuellement de la
relégation en Ligue 2. Nous travaillons ensemble avec la volonté
d’assurer la pérennité du FC Metz en Ligue 1. Notre Centre
de Formation de France se situe parmi les meilleurs de France (5°) et d’Europe
(9°). Cela constitue une très bonne performance et nous permet d’alimenter
notre équipe première. Mais notre budget étant modeste
pour un club de Ligue 1 (environ 16°), nous sommes quasiment obligés
de transférer un joueur par an pour atteindre l’équilibre
financier. A l’avenir, nous souhaitons nous donner les moyens d’augmenter
nos recettes au fil des saisons afin de parvenir à un budget avoisinant
les 40 millions d’euros. Cela nous situerait aux alentours de la 10ème
place de Ligue 1, une place plus conforme à nos ambitions et au passé
récent où nous occupions le devant de la scène. »
Les premiers échanges entre le Club à la Croix de Lorraine et
Alain Falc datent de 2001. L’entreprise de ce dernier connaît alors
une croissance intéressante. « Big Ben », qui s’est
introduit dans le marché de la montre en 1981, est devenu « Big
Ben Interactive », est entré en bourse en 1999 et commercialise
des accessoires pour jeux vidéos. Son fondateur vient donc à la
rencontre de Carlo Molinari et lui propose d’adopter « Big Ben Interactive
» comme sponsor maillot. Le président accepte. La suite est moins
rose, puisque ‘BBI’ subit le contrecoup de sa fulgurante croissance.
« Nous avons eu les mêmes problèmes que beaucoup d’entreprises
de nouvelles technologies. Entre 2002 et 2005, nous avons connu une période
difficile. Il a fallu effectuer une restructuration et trouver des investisseurs
pour racheter notre dette bancaire. Je pense que nous sommes en train d’amorcer
notre renouveau. » Malgré tout, quand Carlo Molinari souhaite
ouvrir la porte à de nouveaux investisseurs, il fait logiquement appel
à celui qui est devenu l’un de ses hommes de confiance, Alain Falc
: « J’ai alors racheté des parts, raconte-t-il.
Mon engagement auprès de Metz est surtout sentimental. C’est ma
ville de naissance, je suis les Grenats depuis toujours. De toute façon,
on ne rentre pas dans le capital d’un club de football pour gagner de
l’argent. » Après avoir été spectateur
de la vie du FC Metz, Falc est désormais l’un de ses acteurs.