Un brin de mondial

L’espace de quelques heures, le terrain de jeu des
Grenats a repris des couleurs et humé un parfum de mondial. Comme la
venue de l’équipe de France la saison passée, ce match entre
le Luxembourg et le Portugal a représenté une vague de fraîcheur
des plus savoureuses. Tout de rouge et de vert vêtus, les supporters portugais
ont d’emblée fait sentir combien ils étaient heureux de
prendre contact avec leur équipe nationale à quelques jours de
la Coupe du Monde.

Sur le papier, il n’y avait évidemment pas photo entre les derniers
organisateurs de l’Euro et la sélection grand ducale. La composition
de départ comportait Figo, Deco, Costinha, Cristiano Ronaldo et Maniche
(pour ne citer qu’eux). Les spectateurs eurent également le plaisir
de voir évoluer Simao, Postiga ou encore Hugo Viana en seconde période,
preuve que le sélectionneur Luiz Felipe Scolari dispose d’un réservoir
conséquent pour faire bonne figure en Allemagne.

Pour autant, la supériorité portugaise a tardé à
se traduire sur le tableau d’affichage. La faute à une équipe
luxembourgeoise très accrocheuse à l’image de son capitaine
Jeff Strasser, visiblement très remonté. Durant le premier acte,
la formation grand-ducale a fait mieux que proposer une opposition solide à
son hôte. Repliée dans sa moitié de terrain, elle n’a
concédé que très peu d’occasion de but et a même
touché la barre au terme d’une jolie remontée de balle.
Les coéquipiers de Figo s’agacèrent d’ailleurs au
fil des minutes du manque d’espace et de la virilité adverse, il
est vrai parfois mal maîtrisée.

Il fallait un but pour que la partie ne se crispe pas davantage. Ce fut chose
faite dès le retour des vestiaires grâce aux deux nouveaux entrants.
Une puissante frappe lointaine d’Helder Postiga mettait en difficulté
le portier luxembourgeois Joubert ; Simao avait suivi (0-1, 46°). Dès
lors, la tâche semblait insurmontable pour les hommes de Guy Hellers.
Mais, loin de se démonter, ceux-ci n’abandonnèrent pas la
partie, soucieux de ne pas prendre une nouvelle claque après celle reçue
face à l’Allemagne (7-0). Si les offensives adverses se multiplièrent,
il fallut attendre un penalty, transformé par ce même Simao (0-2,
73°) ; puis un ultime rush de Figo, mieux en jambe en fin de partie (0-3,
85°), pour que l’avantage portugais prenne de l’envergure. La
pichenette du joueur de l’Inter pour trouver le chemin des filets venait
clôturer une partie où les gestes techniques furent légion
chez les siens bien que leur efficacité ait parfois laissé à
désirer.

Battus, les hommes de Guy Hellers n’ont pas à rougir de leur prestation.
Ils ont offert une sérieuse opposition à l’équipe
portugaise, qui a désormais un référentiel sur lequel se
baser au cas où elle devrait à nouveau manier un bloc très
regroupé. Si celle-ci parvient à effectuer un bon parcours en
Coupe du Monde, nul doute que cela fera de nombreux heureux parmi les supporters
portugais présents ce soir à Saint-Symphorien !