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Parole aux supporters (2/3)

Il y avait près de 400 supporters messins au Parc des Princes pour supporter les Grenats. Après Génération Grenat la semaine dernière, la parole est ici donnée à la Horda Frénétik, située tribune Est.
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Quel bilan dressez-vous de
la saison précédente ?

Horda Frénétik: « La saison 2004-2005 a
été dans la continuité de la progression amorcée
depuis la descente en Ligue 2. Le nombre de membres a atteint la centaine, ce
qui est une progression, et le bloc à domicile pouvait compter entre
250 et 350 personnes suivant les affiches, ce qui est une très nette
augmentation. Aussi, malgré quelques restrictions budgétaires
et efforts financiers sur certains déplacements, nous avons pu organiser
six tifos d’envergure ce qui est aussi au-delà des objectifs.»

Bien que les inscriptions ne
soient pas encore closes, combien de membres devrait compter la Horda Frénétik
durant la saison 2005-2006 ?

H.F. : « Cette année, nous espérons approcher
les 150 membres, ce qui représenterait une progression de près
de 50%. Il faut savoir que l’inscription est sélective, contrairement
à de nombreux groupes, puisque la personne doit se faire connaître
par les gens du groupe et se montrer proche des valeurs de celui-ci avant de
s’inscrire. Ainsi, nous tenons tout particulièrement à «
éduquer » nos membres sur la question de la culture ultra, l’importance
des déplacements, la participation aux préparatifs et aux tifos,
l’esprit de groupe, la solidarité, le respect, le côté
festif et évidemment la question du racisme sur laquelle nous sommes
particulièrement intransigeants. »

Y aura-t-il des changements au
sein du groupe ou au niveau du fonctionnement par rapport à l’an
passé ?

H.F. : « Le groupe continuera à fonctionner par
le biais des deux réunions mensuelles auxquelles tous les membres sont
conviés, sous le suivi de neuf personnes du bureau en charge des différents
secteurs d’activités.»

La Horda Frénétik
a également été bien présente loin de Saint-Symphorien…

H.F. : « Tous les déplacements ont été
effectués cette année, avec une moyenne de 45 membres, les moins
nombreux évidement en Corse (12 personnes) et le plus massif à
Paris avec 140 personnes. Cette année, avec la descente d’un club
corse, d’Istres et de Caen (trois déplacements lointains), remplacés
par trois destinations bien plus proches, nous devrions encore améliorer
ce chiffre et pouvoir apporter un soutien encore plus important au FC Metz.
En espérant que les retransmissions télévisées ne
perturbent pas notre calendrier, car organiser les déplacements en semaine
est un véritable calvaire pour tout le monde. Un gros bémol est
néanmoins à apporter, puisque les joueurs viennent trop rarement
saluer leurs supporters à l’extérieur, alors que nous sommes
toujours présents quels que soient les résultats. Saluer ses supporters
est nécessaire si on veut développer une relation respectueuse
entre supporters et joueurs et faire revivre l’esprit de famille du FC
Metz. »

Que doivent faire les supporters
qui désireraient vous rejoindre ?

H.F. : « Depuis 1997, nous n’avons pas eu besoin
d’argumenter pour que les gens nous rejoignent et c’est précisément
ce qui nous apporte une certaine cohérence. Si les gens ont envie de
nous rejoindre et de soutenir le club selon leurs possibilités mais en
respectant nos valeurs, alors ils sont les bienvenus, nous ne les « mangerons
» pas. »

Où en est votre amitié
avec les « ultras occitans » de Toulouse ?

H.F. : « Petite correction, les « ultras occitans
» n’existent plus, il s’agit désormais des BFS de Toulouse.
Les ultras messins et toulousains sont effectivement jumelés depuis 1993,
ce qui en fait l’un des plus vieux jumelage de France. Les vacances d’été
sont d’ailleurs l’occasion de se retrouver à titre personnel,
mais aussi de se donner rendez-vous lors des différentes festivités
qui sont chaque année plus nombreuses dans les agendas des ultras où
l’on se retrouve avec plaisir. Au-delà d’une amitié
de groupe, les amitiés personnelles sont fortes et font que nous nous
retrouvons dans les événements joyeux (mariages, naissances) comme
dans les événements tragiques (disparition de Kabyl le Toulousain
en fin de saison ou de Julien il y a bientôt 2 ans). Les vacances d’été
sont également l’occasion de retrouver d’autres amis comme
les Rennais lors de leur week-end annuel et bien d’autres lors des différents
festivals ultras contre le racisme (Terni, Montecchio et RSRA). Enfin, nous
profitons des vacances d’été pour planifier la saison à
venir, en commençant par notre assemblée générale
annuelle qui est l’occasion de clore la saison et de lancer le nouvel
exercice. »

La participation au RSRA est
une chose qui vous tient à cœur ?

H.F. : Evidement le RSRA est un événement important
pour les hordites puisque la lutte contre le racisme fait partie des valeurs
qui nous tiennent le plus à cœur. C’est pourquoi nous avons
été les premiers à organiser ce festival en 2003. Le Festival
du Réseau Supporter de Résistance Antiraciste est l’occasion
de réunir le temps d’un week-end les groupes de supporters participant
activement à la lutte contre le racisme tout au long de la saison autour
de débats, de présentations d’activités, d’un
tournoi de foot et de concerts multiculturels qui tendent a mêler les
différents courants musicaux écoutés par les participants
(hip hop, techno, ska, oï …). Vingt-cinq clubs seront représentés
cet été avec notamment la présence de nos amis de Sankt
Pauli et Kaiserlautern ou encore du Standard de Liège pour nous faire
connaître la situation dans ces deux pays voisins. C’est l’occasion
de partager nos expériences et dresser un bilan précis du problème
du racisme en France et en Europe avec ceux qui le vivent chaque week-end dans
les stades. Mais le festival RSRA n’est pas le seul rendez-vous de ce
type puisque ce genre d’initiative se multiplie en Europe, avec notamment
le tournoi de Sankt Pauli au printemps, le festival de Terni et enfin le Mondial
Antiraciste de Montecchio qui réunit quelques 6000 personnes venant de
quarante pays différents six jours durant pour un tournoi de foot réunissant
200 équipes. Le succès grandissant de toutes ces initiatives qui
doivent désormais refuser du monde pour des raisons de structures témoigne
du fait que le monde Ultra est conscient de l’importance du problème
du racisme. Malheureusement, de nombreux médias préfèrent
promouvoir le cliché du supporter raciste alors que des dizaines de milliers
d’ultras sont farouchement opposés à ce fléau et
œuvrent chaque week-end en ce sens.

Néanmoins, lutter contre le racisme ne peut se limiter à ce genre
d’événements et doit s’inscrire dans une logique de
collaboration entre les clubs, les groupes de supporters et les associations
locales afin de sensibiliser les plus jeunes et promouvoir une certaine vision
du monde des supporters. Ainsi, nous solliciterons le club en début de
saison afin de définir un projet commun sur la durée. Les ultras
unissent, le racisme divise …

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