- Ludovic, le
match de dimanche contre Sochaux ne s'est encore pas bien passé pour le FC Metz.
Comment expliquez-vous cela ?
Ludovic Obraniak : « Déjà, l'atmosphère était difficile car
nous faisions notre premier match à domicile depuis l'officialisation de notre
descente en Ligue 2. De plus, nous avions à cœur de gagner ce match pour le
public avant tout. Au final, cette rencontre est à l'image de notre saison.
Nous n'avons pas su battre une équipe de Sochaux qui n'avait plus rien à jouer
ou presque. Nous encaissons un but sur une erreur évitable et nous avons encore
pêché dans la finition. Pour cette confrontation, nous avons été trop naïfs
et nous avons manqué de vice. Nous n'étions simplement pas au niveau. »
- Le contexte
du match était particulier, un stade quasi-vide et une ambiance morne. Comment
l'avez-vous ressenti sur le terrain ?
L.O : « Evidemment, c'était dur car en plus de notre situation, il était difficile de prendre du plaisir avec si peu de monde. Maintenant, on ne peut pas jeter la pierre aux supporters car ils n'ont pas vu beaucoup de spectacle tout au long de l ‘année, c'est le moins que l'on puisse dire. Il faut comprendre leur désarroi et je préfère largement qu'ils manifestent leur colère de cette façon qu'en jetant des projectiles sur le terrain, comme ce fut le cas lors de la réception de Troyes. »
- La sortie de
Nasser Ouadah a été une fois de plus mouvementée. Comprenez-vous cet acharnement
autour du milieu de terrain messin ?
L.O : « Sa sortie a fait pas mal de bruit, effectivement. Nasser fait partie de l'équipe et personne ne comprend vraiment pourquoi le public l'a pris en grippe depuis un certain temps. En plus, je ne pense pas me tromper en disant qu'il a été loin d'être le plus mauvais sur le terrain dimanche. Si le public siffle Nasser Ouadah, il s'attaque aussi à toute l'équipe. C'est une situation qu'aucun joueur n'aime subir. Donc, je trouve ça désolant. »
- Il y a quelques
semaines, Grégory Wimbée a fait des déclarations qui ont fait quelques vagues
dans le vestiaire. Pensez-vous qu'il a eu une démarche maladroite ?
L.O : « Non, pas du tout. Vous savez, Greg a bientôt 35 ans et c'est un grand garçon. Tout le monde respecte l'homme et sa longévité ; le choix de faire cette interview lui appartient totalement. C'est courageux de dire tout haut ce que certains pensent tout bas. Il est, comme beaucoup, déçu de voir une saison pourtant prometteuse se finir de cette manière. Il a aussi parlé de sa part de responsabilité et ne vise personne en particulier. Je ne me permettrai pas de juger négativement cette initiative car je suis mal placé, du haut de mes 21 ans, pour donner des leçons. C'est tout à son honneur. »
- Comment peut-on
expliquer une saison aussi noire ?
L.O : « C'est un échec collectif. Le groupe n'a pas su vivre ensemble et c'est la base de la stabilité comme Lyon a pu le montrer ces quatre dernières années. Leur vestiaire vit très bien et les résultats suivent. Notre début de saison nous a coupé les jambes. Quatorze matches sans victoire, ça ne présage pas d'une grande saison. On récolte simplement ce que l'on a semé. L'année se serait passée différemment si l'effectif d'après mercato d'hiver avait fait la totalité de la saison. Sans taper sur les absents, les nouveaux ont apporté indéniablement, que ce soit Jamal Alioui, Hemza Mihoubi ou Souleymane Youla. Mais avec des si, on aurait pu faire de grandes choses… »
- Comment s'envisage
l'avenir de Ludovic Obraniak ?
L.O : « C'est encore trop tôt pour le dire. J'ai déjà joué une demi-saison en Ligue 2 avec le FC Metz et j'avais observé que c'est un championnat très difficile. De plus, de nombreuses équipes seront revanchardes comme Guingamp ou Montpellier qui avaient l'effectif pour monter cette année. Maintenant, je me laisse le temps de décider de quoi mon avenir sera fait. Bien discuter avec mes dirigeants, mon entourage pour prendre la décision adéquate. J'ai beau n'avoir que 21 ans, je me sens capable de prendre plus de responsabilités au sein du club. »
- Comme un brassard
de capitaine ?
L.O : « Ce serait quelque chose de gratifiant de porter le brassard d'un club dans lequel je suis depuis douze ans. J'ai beaucoup d'estime pour notre capitaine actuel, Grégory Proment, qui reste un modèle. J'ai beaucoup d'attaches ici, que ce soit au niveau du club ou de la ville et de sa région. Si les ambitions du club et l'effectif sont orientés vers une remontée directe, je ne serai pas contre de participer à cette aventure. Mais, que les choses soient claires, je ne fais pas du capitanat une condition sine qua non pour rester. Il faut discuter mais une chose est sûre, je souhaite être fixé avant la reprise des entraînements. »