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Jérémy Moureaux : « Puiser dans les réserves »

Indispensable pour acquérir une condition physique optimale, le stage d’avant-saison tient un rôle capital dans la réussite future des Grenats. Le préparateur physique, Jérémy Moureaux, revient plus en détails sur son travail à Weiskirchen.
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Quel est le rôle du stage
de préparation d’avant-saison ?

Jérémy Moureaux : « Il
a un but primordial puisqu’il va conditionner toute la saison. Mais outre
toute considération d’ordre physique, l’objectif premier
du stage reste de créer un esprit de groupe. Tout le monde vit ensemble
et apprend à se connaître. Et puis, ici, il y a peu de tentations
! Les joueurs ne peuvent faire que travailler et dormir parce qu’ils sont
isolés du monde extérieur. »

Que travaillez-vous spécifiquement
à Weiskirchen ?

J.M. : « Lors de la première
semaine de reprise, nous avons effectué plutôt un travail aérobie,
d’endurance. Ici, à Weiskirchen, nous avons programmé des
séances de musculation du bas du corps tous les deux jours et du haut
du corps les autres jours. Nous avons également augmenté l’intensité
des courses. Pour résumer, pendant le stage, c’est surtout un travail
de puissance qui est effectué. Chaque jour, les joueurs ont deux entraînements
ou alors un seul lorsqu’un match est organisé : c’est dont
une charge de travail importante à la fois en quantité et en qualité.
»

Vous pourriez donc effectuer
tous ces exercices à Metz ?

J.M. : « Pratiquement tous, oui. Par
contre nous disposons à l’hôtel d’un petit plus avec
une piscine et un jacuzzi qui permettent aux joueurs de se détendre le
soir. Il y a aussi une salle de musculation pour les blessés. Surtout,
nous sommes au milieu de la verdure et au calme, ce qui est idéal pour
les footings. »

Quel est l’état
de forme actuel des Messins ?

J.M. : « Pour l’instant, leurs
organismes réagissent bien. Un tel travail demande de toute façon
une bonne récupération, c’est-à-dire bien manger
et bien dormir. Mais plus on va avancer dans la semaine, plus la fatigue commencera
à se faire sentir. Ils vont devoir puiser dans leurs réserves.
D’ailleurs c’est ce que nous recherchons, parce que de cette manière
ce sera plus facile pour eux ensuite. »

La condition physique du groupe
est hétérogène. Comment gérez-vous cela ?

J.M. : « On individualise le suivi.
Effectivement, entre ceux qui viennent de rentrer de vacances après avoir
honoré une sélection nationale, ceux qui reviennent de blessures
et les autres, la préparation n’est pas la même. »

Concernant Dino Djiba, quand
pourra-t-il reprendre l’entraînement normalement ?

J.M. : « Depuis la reprise, Dino suit
un programme individualisé et n’effectue pas les mêmes entraînements
que ses coéquipiers. Il a encore un déficit au niveau de la jambe
gauche alors nous lui faisons faire de la musculation du côté gauche
pour rééquilibrer cela, en plus d’un travail aérobie
par l’intermédiaire de courses. Nous ferons un test dans un mois
pour déterminer s’il peut ou non reprendre l’entraînement
normal comme tous les Messins. »

L’an dernier, Franck Béria
et Sébastien Renouard revenaient du Festival Espoirs de Toulon lorsqu’ils
s’étaient blessés tous les deux, durant le stage de préparation.
Du coup, Roy Contout qui revient également de Toulon bénéficiera-t-il
d’une préparation spécifique ?

J.M. : « C’est sûr qu’on
va être vigilant concernant Roy. On travaillera différemment avec lui pour ne
pas qu’il reprenne trop brutalement. On commencera vraisemblablement par
un travail de course. Mais vous savez, la durée des vacances est surtout
importante pour la condition psychologique. Il est bon que les joueurs fassent
un break durant lequel ils pensent à autre chose et ne vivent pas que
pour le foot. »

N’y a-t-il pas un risque
que les joueurs se « grillent » en commençant trop fort la
saison ?

J.M. : « Pour éviter cela, il
faut bien suivre les joueurs et vérifier leur état de forme. Par
exemple, on réalise déjà des prises de sang grâce
auxquelles on peut voir s’ils sont fatigués. Et puis chaque matin
avant le début de l’entraînement, on les allonge pour leur
faire une prise de pulsations : en fonction du résultat, on a une indication
de l’état de fatigue du joueur. Mais avant tout cela passe par
une relation de confiance : si un joueur est fatigué, c’est à
lui de venir nous voir, les kinés ou moi, et nous le dire. Les exercices
que nous préparons ne sont pas rigides et peuvent être adaptés
en fonction de ce que chacun nous dit. Nous devons d’être à
l’écoute des joueurs pour tous leurs petits bobos. Et puis, nous
établissons plusieurs plages de soins : le matin avant l’entraînement
on réalise un bilan de la nuit, on leur demande comment vont les jambes
et on strappe ceux qui en ont besoin; vers 13h30, après le déjeuner,
on leur propose des massages et on fait le point sur la façon dont ils
ont ressenti l’entraînement, idem après le dîner. »

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