de vos années au FC Metz ?
Cyrille Pouget : « D’excellents souvenirs puisque
c’est avant tout le club qui m’a mis le pied à l’étrier.
J’ai été formé au FC Metz en débutant au sport-études
avant de signer mon premier contrat professionnel sous la coupe de Joël
Muller en 1994. Lors de mes premiers pas, j’ai eu, comme la majorité
des jeunes qui débutent en Ligue 1, la « chance » de bénéficier
des blessures des titulaires d’alors. Le plus difficile pour un jeune
qui commence est de saisir la balle au bond et de conserver sa place sur le
terrain. Et je pense avoir pas mal réussi mes débuts puisque lors
de mes deux premières saisons, nous avons respectivement fini dans les
dix premiers (8e en 1994-1995, Ndlr) puis dans les cinq premiers l’année
suivante (4e en 1995-1996) avec une Coupe de la Ligue à la clé.
»
C’est également
à cette époque qu’est né le fameux duo des «
PP flingueurs », que vous formiez avec Robert Pirès. Sur quoi se
reposait votre belle association ?
C.P : « Je pense avant tout que pour que deux joueurs
s’entendent bien sur le terrain, il faut qu’ils s’entendent
également en dehors. Et c’était le cas pour Robert et moi.
De plus, Robert sentait tous les appels que je faisais et me mettait quasiment
à tous les coups le ballon là où je le souhaitais. Le passeur
fait 50 % du travail de l’attaquant. C’est en grande partie grâce
à lui que j’ai marqué autant de buts pour le compte du FC
Metz. Ce fut une belle association et de bons souvenirs. »
Une association qui vous a tout
droit mené chez les Bleus en janvier 1996. Que retenez-vous de vos trois
sélections en équipe de France ?
C.P : « Je retiens surtout le fait d’avoir profité
à 100 % de ce passage chez les Bleus d’Aimé Jacquet, sans avoir jamais vécu de sélections en équipe de jeunes.
Tout le monde n’arrive pas à avoir une cape en A et nous étions
à cinq mois du début du championnat d’Europe des
Nations 96 en Angleterre. Avec le recul, je pense tout de même que j’ai
eu ces sélections un peu tôt dans ma carrière et que je
manquais cruellement d’expérience pour percer dans ce collectif.
Je suis fier d’avoir fait partie des pré-sélectionnés
de Jacquet pour l’Euro 96 et heureux d’avoir arboré ce maillot,
même si ce ne fut qu’à trois reprises. »
Vous avez joué dans de
nombreux clubs après votre départ de Metz. Eprouvez-vous des regrets
dans vos choix de carrière quelque peu atypiques ?
C.P : « Sur tous mes choix de clubs, ce n’était
qu’une question d’opportunité. Je ne partais pas pour partir
mais parce que je sentais que le jeu en valait la chandelle. Quoi qu’on
en dise, je n’ai jamais choisi de clubs à la va-vite. Le seul regret
que j’ai concerne un transfert de Marseille à Bellinzona (Suisse)
en 2001. Je le regrette car quinze jours après mon départ, Bernard
Tapie revenait aux affaires dans le club phocéen et je pense que j’aurais
pu mieux négocier mon départ avec un homme comme lui. En partant
dans ce club suisse, j’ai pris plus de risques que d’habitude et
c’est peut-être une petite erreur dans mon parcours. Partout où
je suis passé, j’ai beaucoup appris des techniciens que j’ai
côtoyé. Hormis Metz qui est dans un coin de mon cœur, j’ai
une affection pour mes mois marseillais car j’y ai vécu des moments
formidables, que ce soit dans le foot ou en dehors. »
Suivez-vous encore les prestations
du FC Metz ?
C.P : « Bien sûr. J’ai assisté à
une dizaine de matches cette saison à Saint-Symphorien avec les résultats
que l’on connaît. Je ne jugerai pas le parcours de l’équipe
car je ne suis pas bien placé pour cela. Je dirai juste que l’effectif
était très jeune pour essayer de se maintenir en Ligue 1 et que
les renforts offensifs n’ont pas apporté le rendement souhaité.
Par manque de complémentarité sûrement, de malchance parfois.
C’est malheureusement logique que le club descende au vue de sa saison.
Peut-être faut-il passer par la case Ligue 2 pour mieux se relancer. »
A quelques jours du match amical
Luxembourg – Portugal qui aura lieu à St-Symphorien, que pouvez-vous
nous dire du football luxembourgeois que vous connaissez depuis quelques années
?
C.P : « Le football luxembourgeois n’est pas comparable
au football français car il est composé de 95 % de joueurs amateurs.
Histoire de faire un parallèle, je dirai que les trois meilleurs équipes
grand-ducales valent les équipes françaises du National. Et comme
peu de joueurs de l’équipe nationale jouent hors de leurs bases,
il est facile de comprendre que le Luxembourg ait du mal sur la scène
internationale. Mais ce match est une belle fête avant tout pour le Luxembourg
et pour les nombreux Portugais de Lorraine. J’ai d’ailleurs, à
cette occasion, acheté 80 places pour ma belle-famille qui est portugaise.
Je serai partagé même si le résultat ne fait aucun doute.
»
Récent retraité,
quel bilan tirez-vous de votre carrière qui aura duré douze ans
?
C.P : « Je pense avoir fait une carrière de grande
qualité puisque j’ai joué dans de bons clubs et j’ai
obtenu des sélections en équipe de France alors que je n’étais
pas du tout prédestiné à devenir footballeur professionnel.
J’ai évolué à un poste difficile et particulier puisque
nous pouvons faire basculer un match dans un sens comme dans un autre et je
pense m’en être bien sorti. L’attaquant peut être star
un jour et lynché le lendemain donc il faut savoir être bien dans
sa tête pour durer dans ce métier. C’est le physique qui
ne tenait plus et c’est pour cela que j’ai décidé
d’arrêter ma carrière. »
Cyrille Pouget
Né le 6 décembre 1972 à Metz
Poste : Attaquant
Joueur du FC Metz de 1994 à 1996 et de 2002 à 2003.
Clubs successifs : Metz (1994-96), Servette Genève (Suis) (juin-déc
1996), Paris SG (déc. 1996-1997), Le Havre (1997- jan 2000), Marseille
(jan 2000 – jan 2001), Bellinzona (Sui) (jan – juin 2001), Marseille
(juin-oct 2001), St-Etienne (oct 2001-02), Metz (2002-03), Jeunesse Esch (Lux)
(2004-06)
Palmarès : Vainqueur de la Coupe de la Ligue en 1996 (Metz),
finaliste de la Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1997 (Paris SG).
Equipe de France : Trois sélections. Premier match lors de France
– Portugal (3-2) le 24 janvier 1996.