tenu à rétablir la vérité sur les conditions de
sa venue au FC Metz : « Je jouais à l’époque en
Equipe de France amateurs tout en travaillant et en jouant à Aulnoye
qui était un club avant-gardiste un peu comme Blénod à
une époque en Lorraine. Nous étions logés dans une pension
de famille. J’étais sollicité par plusieurs clubs et les
contacts se faisaient chez M et Mme Georges Huart, lui étant l’entraîneur
d’Aulnoye et elle une seconde maman pour nous. Metz a été
le plus persuasif et je suis arrivé alors que René Verrier entraînait
encore l’équipe pro. Georges Huart est venu ensuite au Centre de
Formation après avoir pris cinq années sabbatiques de l’Education
Nationale où il était professeur d’anglais puis d’EPS.
Quand René Verrier est tombé malade, M. Huart lui a succédé.
C’est lors des contacts que j’avais eus avec Metz que les deux parties
avaient fait connaissance à l’inverse de Jean-Philippe Dehon qui
lui décida de suivre son entraîneur en Moselle. »
Cela posé, Joël est revenu avec un plaisir non dissimulé
sur les années passées sous le maillot messin : « Cela
reste aujourd’hui encore comme de bons et grands moments après
un début difficile. J’entrais dans un groupe où les vieux
briscards étaient là et bien là, où les fortes personnalités
ne manquaient pas à l’image de Claude Hausknecht, André
Coustillet ou Ferdi Jeitz. J’ai côtoyé également des
gars qui avaient le même âge que moi comme Joël Muller ou Jacky
Pérignon et il a fallu se battre…mais les bons moments ont pris
le dessus avec notamment la jeune génération P. Battiston, B.
Zénier ou encore P. Remy. La suite fut plus triste quand le président
Molinari s’en est allé. Ce fut une rupture difficile car l’homme
est une personnalité hors normes, un personnage que je respecte énormément.
J’aurais tant aimé continuer ma route avec lui mais dès
son départ je savais que je ne faisais plus partie des plans de son successeur.
Nous avions gagné les quatre premiers matches mais au soir de la défaite
contre Lyon, où j’avais pris le bouillon face à Jean Gallice,
on m’a clairement laissé entendre que je pouvais partir. J’étais
Messin de cœur et d’esprit…et je me suis retrouvé à
Nancy ! »
Un homme de responsabilités
Après Nancy et une fin de carrière tronquée
à Angers, Joël Delpierre entame sa reconversion. D’abord comme
entraîneur-joueur puis dans la banque et enfin à l’UNFP…non
sans avoir failli revenir à Metz au Centre de Formation !
« A Nancy, je n’ai jamais réussi véritablement
à être bon à Picot mais cela allait mieux à l’extérieur
mais j’ai connu la Coupe d’Europe et des tournées un peu
partout dans le monde grâce à Michel Platini. J’y ai aussi
connu un homme remarquable, Claude Cuny. » Joël met ensuite
le cap à l’Ouest où le SCO Angers propose un projet intéressant…qui
explose quelque temps après. L’ancien Messin rejoint ensuite Poitiers
où il est entraîneur-joueur ayant passé ce que l’on
appelait alors le 2ème degré. « J’ai en même
temps intégré le Crédit Agricole dans une petite agence
rurale et le vice-président du club m’a dit que j’avais le
profil pour viser plus haut. J’ai passé cinq ans à Poitiers,
j’ai suivi toutes les formations possibles puis j’ai posé
ma candidature à un poste où je n’ai pas été
retenu. J’ai alors quitté la Caisse Régionale car à
35 ans il fallait que j’évolue. Là j’ai eu la chance
de croiser la route de Bernard Hiegel un ancien de Forbach et de Reims qui entraînait
St Brévin les Pins mais qui voulait quitter…sachant que j’étais
libre, il m’a proposé le poste. Je suis installé à
St Brévin depuis 1987 où j’ai entraîné pendant
cinq ans. »
Joël entre à nouveau au Crédit Agricole à un poste
inférieur à celui occupé précédemment mais
qui l’intéressait lui permettant d’accéder au service
commercial et logistique, atteignant ainsi l’objectif fixé. Parallèlement
il crée des stages de foot avec Jean Vincent, habitant comme lui St Brévin…on
arrive alors à la saison 88-89 et aux propositions messines de prendre
le Centre de Formation : « La décision finale ne fut pas évidente
à prendre, reconnaît-il aujourd’hui encore puis après
avoir pesé un peu tout j’ai décliné l’offre.
» Il intègre trois ans plus tard l’UNFP où il
est aujourd’hui en charge conjointement d’« Europsports Reconversion
», une association qui regroupe toutes les instances du football et qu’a
intégrée Jacques Glassmann et qui informe et accompagne les joueurs
dans leur reconversion, et cela tout en dirigeant le réseau des correspondants
régionaux du syndicat des footballeurs professionnels. Une vie bien remplie
et comblée par deux fils « extraordinaires » selon les termes
même de J. Delpierre : « Mathieu est footballeur et joue à
Stuttgart où cela se passe bien pour lui et Willy qui est cadre…au
Crédit Agricole. J’ai donc la chance de parler avec de sujets que
je maîtrise bien, je crois. »