deux à Saint-Étienne et une invincibilité préservée
face au Mans reflétant mal les difficultés rencontrées
par l’arrière-garde messine, le bilan n’était guère
rassurant à l’approche de la réception de Strasbourg. En
l’absence de Mehdi Méniri, la charnière centrale de l’année
passée ne pouvait être recomposée. C’est le moment
que choisit Joël Muller pour intégrer Sébastien Bassong.
Aux côtés de Stéphane Borbiconi, le jeune défenseur
issu du centre de formation a réalisé une prestation sans fioriture.
Et le but de Grégory Wimbée a été préservé,
ce qui constitue évidemment une satisfaction personnelle lorsqu’on
est défenseur : « C’était un grand bonheur
pour moi de débuter à Saint-Symphorien devant ma famille et mes
amis, explique t-il. Je pense avoir réalisé un
match sérieux et nous n’avons pas pris de but. Même si, au
début, j’avais le ballon qui me brûlait un peu les pieds.
Il faut que j’apprenne à mieux gérer mes émotions.
» Jusque là, peu d’éléments indiquaient
que le Parisien d’origine allait faire ses débuts au sein de l’élite.
On avait tout juste pu remarquer, durant les matches de préparation,
ce jeune homme de dix-neuf ans au jeu plutôt sobre. Si les absences de
Méniri et Medjani ont eu leur importance, Bassong n’a pas été
propulsé sur le devant de la scène par défaut. Ses performances
lors des séances d’entraînement ont convaincu son entraîneur
qu’il était prêt. « Toute la semaine, j’étais
dans l’équipe des titulaires. Ce n’est que samedi matin que
Joël Muller m’a confirmé ma présence au sein du onze
de départ. »
Né à Paris, Sébastien Bassong est passé par Clairefontaine
où il a effectué sa préformation avant de rejoindre Metz.
L’année passée, il faisait régulièrement partie
du groupe dirigé quotidiennement par Jean Fernandez, même s’il
n’a jamais figuré sur une feuille de match de Ligue 1. Comme tout
le monde, c’est au sein des rudes joutes du CFA qu’il fait ses gammes
: « C’est un championnat où la notion de combat est
importante. Certaines équipes jouent bien au ballon mais d’autres
nécessitent qu’on soit fort physiquement. La Ligue 1 est supérieure
à tous les niveaux, tactique, technique et rapidité. Il faut faire
le geste juste et chaque erreur se paie cash. On y apprend beaucoup car on est
au contact de grands joueurs. » Pour l’instant, l’apprentissage
du métier est bien le principal objectif de Bassong. «
Je dois progresser dans tous les domaines, avoue t-il. Que
ce soit au niveau de la concentration, du marquage individuel ou du jeu long.
» Il reste donc du travail à accomplir pour qu’une
place de titulaire sur une plus longue durée lui soit envisageable. Mais
samedi, Sébastien Bassong a franchi une étape symbolique dans
sa progression.
L’opinion
de Francis De Taddéo
« Sébastien est arrivé chez nous à seize ans. Il
a été repéré à Paris par l’œil
expert de Julien Volpé, ce qui constitue déjà une référence.
Ses deux premières années ont été celles de l’adaptation.
Il grandissait, manquait de puissance, de vitesse et se démarquait par
un caractère un peu immature, comme beaucoup de jeunes passés
par l’INF Clairefontaine au moment d’intégrer un centre de
formation. Nos entraîneurs ont du faire preuve de patience et parfois
de dureté. Puis, peu à peu, le potentiel entrevu au départ
s’est concrétisé. Le travail athlétique, tactique
et son repositionnement en défense centrale ont fait leur œuvre.
En finalité, depuis un an et demi, nous disposons en Sébastien
d’un espoir important du club pour les années à venir. Il
est très solide, très fort dans le jeu de aérien de face,
à l’aise techniquement et intelligent dans le placement et les
interventions. Il sait également mieux faire la part des choses entre
l’enjeu et le jeu. Il a tout pour s’imposer au haut niveau, à
condition d’être patient et de bien écouter le staff et les
anciens… »