Metz - Clermont, je réserve ma place

Touré a manqué de veine

Les joueurs messins, de retour d’Auxerre, ont ramené leurs valises bien pleines à Saint-Symphorien. Venn Touré, pour sa première titularisation en Ligue 1, avait sans doute espéré meilleur scénario.
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Il existe sans doute de meilleures façons de débuter
sa carrière professionnelle que celle qu’a vécue Venn Touré,
le jeune milieu de terrain ivoirien du FC Metz. Une sévère défaite,
deux cartons jaunes synonymes d’expulsion. Une soirée noire…
« C’est un match cauchemar. Nous sommes passés totalement
au travers. Ce genre de choses peut arriver dans le football. Lors des vingt
premières minutes, nous ne sommes pas du tout rentrés dans le
match. Par la suite, nous nous sommes quelque peu remis en selle mais il était
déjà trop tard. C’est la fin d’une belle série,
il faut désormais se remettre au travail afin de rebondir contre Nice.
»


Malgré une inexpérience totale, il y a déjà une
bonne dose de philosophie dans les paroles de ce petit bonhomme aux allures
de Makelele. Le sourire qui l’accompagne chaque jour ne l’a donc
pas quitté même si les circonstances s’y prêtent. Comme
excuse, il pourrait invoquer la pléthore de blessures réduisant
le secteur défensif lorrain à la portion congrue ou le repositionnement
de certains à des postes inhabituels. Et bien non, il préfère
assumer : « Il est évident que nous avons ressenti les
absences. Maintenant, rien ne dit qu’avec ‘Borbi’ ou Jean-Philippe,
nous aurions réussi un meilleur résultat. Le coach a fait confiance
à des joueurs qu’il estimait capables de tenir la route. Je n’ai
pas d’explication à donner. Notre défaite tient plus d’un
naufrage collectif. »


Et face à l’abordage bourguignon, Venn Touré a fait comme
les autres, avec les moyens du bord. Repositionné à un poste de
latéral droit qu’il n’avait jamais occupé par le passé,
il a tant bien que mal colmaté les brèches là où
son capitaine a souffert. Le deuxième avertissement reçu a coupé
sa progressive mise en place sur le côté. « Sur mon
premier carton, la faute est inexistante
, estime Touré.
Le deuxième est plus justifié, même si le joueur auxerrois
a bien joué le coup en se plaçant devant le ballon de manière
à ce qu’il y ait faute. »


Frustré, Touré aurait sans doute préféré
une plus belle sortie pour son baptême du feu en Ligue 1. Malgré
tout, il dégage des enseignements de cette déroute initiatique
même si le plaisir de réaliser un rêve de gosse a été
gâché. « Ce match me marquera pour tout le reste
de ma carrière. Même si nous avons perdu, la Ligue 1, c’est
quand même beau. Cela va m’inciter à travailler encore plus.
»


Vous l’aurez compris, il en faut plus pour abattre le transfuge de Viry-Chatillon.
Et ses coéquipiers, comment étaient-ils ce matin à l’entraînement
? « Prendre 4-0, c’est une sacrée gifle. C’est
une soirée sans. Le coach nous a dit que pour lui, c’était
oublié. Il ne nous a pas mis de pression particulière. »


A l’issue du décrassage, l’entraîneur des Grenats se
montrait effectivement indulgent et compréhensif envers ses troupes.
« Dans une saison, nous aurons des phases ascendantes et des périodes
de décompression. En ce moment, nous sommes un peu moins bien. Mais on
apprend d’avantage dans la défaite que dans la victoire. Prendre
ce genre de correction fait partie de l’apprentissage individuel et collectif.
»
Finalement, l’élève FC Metz, après
avoir brillamment entamé l’année, n’a fait que redécouvrir
le goût de l’échec. Qu’il ne perde pas celui du travail
!

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