que trop rarement à un plan de carrière prédéfini,
il peut parfois prendre une tournure aussi savoureuse qu’inattendue. Pour
Jean-Philippe Caillet, rejoindre son club d’origine en début de
saison était une aubaine. Au terme de sa formation, le Club à
la Croix de Lorraine ne l’avait pas intégré à un
effectif professionnel qui se pouvait se targuer à l’époque
de posséder la meilleure défense de l’hexagone. Recruté
afin de palier à une pénurie de défenseurs côté
droit, il pourrait se voir confier face à Monaco le poste qu’il
occupait jadis au sein de l’équipe réserve des Grenats.
La boucle serait bouclée…
« Les automatismes sont
là »
Mais n’allons pas trop vite. La candidature de Caillet n’est pas la
seule sur le bureau de Jean Fernandez que les trois suspensions (Signorino,
Méniri, Obraniak) amènent à devoir gérer une sorte
de système de vases communiquants. Le coach messin, qui pense également
à Bassong et à Nicaise, n’a pas encore arrêté sa décision.
A sa décharge, Caillet reste le dernier réel connaisseur du poste
en l’absence de Méniri et Pompière, Nicaise présentant
plus le profil d’un milieu de terrain tandis que Bassong est totalement
inexpérimenté à ce niveau. « A l’entraînement,
explique l’intéressé, les automatismes sont là.
En match, c’est différent évidemment mais je me sent prêt
à évoluer dans l’axe. De toutes façons, je jouerai
où on me demandera. »
Ce n’est pas le moment pour Caillet de faire la fine bouche. Titulaire
en début de saison, le retour de blessure d’Allegro l’avait
poussé vers le banc de touche, puis hors du groupe. Une période
difficile que l’ancien Clermontois s’est efforcé de prendre
avec philosophie : « On accepte rarement le fait d’être
sur le banc. Maintenant, je suis en âge de faire la part des choses. Tout
joueur a des moments de faiblesse. Il faut constamment essayer de prouver sa
valeur à l’entraîneur et saisir les occasions qui se présentent.
»
Et celle qui pourrait lui être proposée ce samedi en est une belle.
Même si l’ASM semble quelque peu grippée actuellement, la
formation de Didier Deschamps reste une grosse écurie possédant
un potentiel offensif de classe européenne. Un bon moyen pour Jean-Philippe
de réaffirmer qu’il a le niveau ? « Je ne le vois
pas comme ça. Ce n’est pas sur un match qu’on juge un joueur.
Je ne suis pas plus impressionné par Monaco que par d’autres. L’être
me mettrait une pression négative. Au contraire, je serais très
heureux de les affronter. Avec l’accumulation des matches, ils seront
peut-être un peu plus fatigués. A nous de jouer sur nos atouts.
» En imposant un défi physique à leurs adversaires,
peut-être que les Grenats parviendront à en museler leur attaque.
Alors, Jean-Philippe Caillet se rappellera peut-être au bon souvenir de
la formation dirigée par Francis De Taddeo avec laquelle il fût
Champion de France Amateur aux côtés des Alexandre Clément,
Stéphane Léoni… et Stéphane Borbiconi.