un déséquilibre dans le dispositif d’une équipe de
football, créer des espaces… Il n’en a rien été,
ce samedi, après l’expulsion de Lilian Laslandes. Si Chamakh s’est
subitement senti seul dans son secteur de jeu (ce qui ne l’a pas empêché
de donner du fil à retordre à la défense messine), les
deux lignes de quatre joueurs formées par Michel Pavon n’ont pas
bougé d’un poil. Pire, même, les visiteurs ont serré
les rangs et sorti le bleu de chauffe qu’ils avaient de toutes façons
emmené dans leurs bagages. Une hargne et une ténacité dont
se félicitait en connaisseur leur entraîneur : «
C’est un bon point. J’aurais aimé voir mon équipe
à onze puisque nous avions fait 20 bonnes premières minutes. Les
gars se sont accrochés pour récupérer l’erreur de
Lilian, qui s’en veut beaucoup de son expulsion. Ce que je retiens est
cette force collective et cette envie de ne pas baisser le pied. »
Pour que les Messins aient pu profiter de ce peu banal coup du sort, il eut fallu
que les coéquipiers de Mavuba se découvrent. Logiquement, ils
n’ont pas pris un tel risque. Une option qui leur a permis de revenir
avec un point de Lorraine.
La Horda Frénétik a fêté ses
sept années d’existence par un joli tifo. 2 500 feuilles A3 ont
été déployées tribune Est. Un travail qui a nécessité
la mobilisation de vingt personnes le jour du match et une semaine de préparation.
De son côté, le capitaine des Grenats préfère
relativiser ce petit échec même si la prestation de son équipe
n’a pas paru aussi convaincante que les précédentes. Solide
sur le terrain, le natif de Villerupt retrouvera sa ville natale dès
demain puisque les Grenats y joueront une rencontre amicale (le coup d’envoi
sera donné à 18 heures). « On peut être déçu
par rapport au scénario du match puisqu’ils ont été
réduits à dix, explique Borbiconi. Il aurait
fallu changer de rythme, les prendre à la gorge. Nous sommes professionnels,
dès que l’on rentre sur la pelouse, c’est pour prendre les
trois points, surtout à domicile. C’est un des objectifs de la
saison de faire plaisir au public. Je pense toutefois que ça reste un
bon point de prix. Nous sommes tombés sur une très bonne équipe
de Bordeaux. Ils ont bien maîtrisé les espaces en laissant très
peu de champ libre à nos attaquants. »
L’intransigeance et la roublardise de vieux tauliers de l’élite
comme Cyril Rool ou Franck Jurietti se sont en effet avérées déterminantes
face au manque de fraîcheur des joueurs messins à vocation offensives.
Ces deux-là ont vécu plus d’une fois ce genre de situation
lorsqu’ils évoluaient ensemble sous les couleurs de Bastia il n’y
a pas si longtemps. Face à eux, Ribery, Tum et Gueye ont sans doute subit
le contrecoup de leurs aventures nationales.
Alors, deux points de perdus ou un de gagné ? « On peut
dire que c’est deux points de perdus si l’on considère que
Bordeaux était en infériorité numérique,
estime Jean Fernandez. Mais quand on voit la physionomie du match, le
partage des gains n’est pas illogique. Nous avons eu deux ou trois occasions de marquer, je pense notamment à celle de Tum en première période. Mais gloablement, ils ont été très forts sur le plan défensif. »
Sous les yeux de Ludovic Butelle, qui est de passage à Metz actuellement en attendant que sa blessure se cicatrise,
les Grenats ont donc marqué un léger temps d’arrêt
dans un parcours jusqu’à maintenant parfait. Mais il ne faut pas
se méprendre. A pareille époque, la saison passée, ils
comptabilisaient quatre petits points et avaient déjà concédé
trois défaites…