pas pour faire la route des vins ou la tournée des caves de Chablis.
Pour ça, ils peuvent faire confiance à leurs supporters. L’année
passée, quelques heures avant le coup d’envoi qui opposait les
hommes de Jean Fernandez à ceux de Guy Roux, il y avait presque plus
de Lorrains que de Bourguignons dans les rues de la bourgade qui a prêté
son nom à la célèbre boisson locale. Pire, une marée
mosellane avait même bloqué l’accès au bourg en voulant
prendre une photo autour de la pancarte d’entrée !
Pour ceux qui connaissent, donc, Auxerre n’est pas seulement une bonne
équipe de football. C’est aussi une étape bucolique dans
ce Championnat de France de première division. En tout cas, cette ville
d’environ 85 000 habitants doit beaucoup au ballon rond. Sans l’AJA,
celle-ci ne serait sans doute pas aussi connue au sein de l’hexagone.
Cette renommée, les Icaunais l’ont forgé au fil des saisons,
des titres, mais surtout grâce à l’activité médiatique
et le style particulier de son mentor. « On peut dire ce que l’on
veut, coupe Jean Fernandez, Guy Roux doit être un modèle
pour tout entraîneur. Ce qu’il a construit à Auxerre est
exceptionnel. Il a su assurer le renouvellement de son équipe à
chaque fin de cycle sans perdre sa compétitivité. J’ai beaucoup
de respect pour le travail qu’il a accompli et pour l’homme. »
Justement, l’éternel homme fort des Blancs et Bleus doit une fois
de plus faire face à un changement de générations, si tant
est que cela lui pose problème. Trois piliers de son effectif (Mexes,
Boumsong et Cissé) ont quitté le navire plus ou moins proprement
à l’intersaison. Si la formation bourguignone semble posséder
un potentiel inférieur à celui de la saison passée, elle
n’en reste pas moins une prétendante à l’Europe. «
Ils vont forcément nous mettre la pression, indique l’entraîneur
messin. Leur objectif est le haut de tableau, gagner à domicile
est donc une obligation pour eux. Ce sera une rencontre difficile comme toutes
les autres. Quant à leur dispositif, je pense qu’ils vont garder
le même. »
En disant cela, Fernandez pointe du doigt l’équipe
alignée ce jeudi à Aalborg, au Danemark. C’est un 4-5-1
comprenant trois milieux offensifs qui a ramené du Nord de l’Europe
un match nul en Coupe de l’UEFA. En l’absence de Cissé, c’est
Benjani qui évolue seul en pointe, bien soutenu par Akalé, Mathis
et Lachuer. Voilà en quelque sorte une version light du 4-3-3 qui avait
épaté l’hexagone il n’y a pas si longtemps et permit
à la triplette Diomède - Guivarch - Marlet de faire trembler
les filets et les défenses adverses.
Le football a depuis changé et il est bien plus délicat pour un
entraîneur d’aligner une ligne d’attaque comptant trois éléments
(ou quatre, pour les plus inconscients). En ce qui concerne les Grenats, la
tactique utilisée par Jean Fernandez devrait également rester
identique, à moins que les blessures ne contraignent l’entraîneur
messin à revoir son dispositif. En effet, c’est une véritable
malédiction qui poursuit les défenseurs grenats en ce début
de saison. Allegro, Béria, Méniri, et peut-être Caillet
et Borbiconi. La liste des forfaits défensifs risque d’être
indigeste pour le Club à la Croix de Lorraine. Comme solutions de rechange,
Jean Fernandez dispose de Benjamin Nicaise, qui pourrait éventuellement
prendre place dans l’axe, tandis que Julien Gorius semble être l’ultime
moyen de combler le vide couloir droit. Même si le onze messin sera sans
doute éloigné de l’équipe-type imaginée par
son mentor, l’espoir est permis face à une formation qui se découvrira
sans doute d'avantage que celle de Bordeaux samedi dernier.
Ce match rappellera également un bon souvenir à Fernandez. Alors
tout fraîchement aux commandes de l’AS Cannes, il avait effectué
son baptême du feu en Ligue 1 en recevant l’AJ Auxerre. La rencontre
s’était terminée sur un score nul et vierge. Le technicien
lorrain signerait sans doute pour que l’histoire se répète
ce dimanche.
Auxerre – Metz, 6ème
journée de Ligue
Stade de l’Abbé Deschamps à Auxerre, le 19 septembre 2004
à 19 heures
Arbitre : Monsieur Duhamel