Pour beaucoup de supporters et pour une large majorité de ses fans,
c’est sans doute son superbe but marqué sur coup-franc contre
le PSG qui symbolisera le mieux la très belle fin de saison réalisée
par Ludovic Obraniak en 2004/2005. Mais avec cette image resteront également
gravés le premier but de Franck Signorino en Ligue 1 et leur formidable
entente sur le terrain, qui avaient placé ce tandem de gauchers sous
les feux de la rampe en cette belle soirée du 21 mai dernier. Aujourd’hui,
« Frankie » a quitté le FC Metz pour tenter sa chance chez
les Canaris nantais, mais « Ludo » le Lorrain est toujours là.
En plus, il a la « gnaque » : « Je suis gonflé
à bloc. J’ai envie de réussir une saison pleine. L’an
dernier j’avais bien fini, mais je n’avais pas été
très régulier. Cette saison, je veux m’imposer en tant
que titulaire. » Le décor est planté…
Un seul être vous manque…
Pourtant, les acteurs ont changé depuis le printemps dernier, quand
lui et son compère du couloir gauche réjouissaient les spectateurs
et expliquaient aux journalistes que leurs automatismes sur la pelouse devaient
beaucoup à leur complicité à la ville. L’absence
de Signorino pourrait-elle, implicitement, diminuer le rendement d’Obraniak
au milieu du terrain ? Ceux qui s’interrogent à ce sujet connaissent
mal le numéro 13 des Grenats, même si celui-ci ne nie pas être
affecté : « C’est vrai que le départ de
Franck est une grosse perte pour moi. Jouer en sachant qu’il était
derrière moi me donnait plus de liberté parce que nous étions
vraiment complémentaires. Il va me manquer doublement, comme ami et
footballeur. Pour autant, d’autres joueurs vont venir le remplacer et
on travaillera pour trouver de nouveaux automatismes. Cela ne m’inquiète
pas. » Il ne reste plus désormais aux dirigeants qu’à
trouver la perle rare qui saura combler le vide laissé au sein de la
défense messine, quelques mètres à gauche de Borbiconi…Concernant
le choix de Signorino, Ludovic Obraniak s’exprime simplement : «
On en avait discuté un peu avant la fin de la saison, je savais qu’il
voulait connaître autre chose. Mais il n’y avait rien de concret
avant qu’on parte tous en vacances. Personnellement, je pense que Nantes
est un bon club qui va lui permettre de progresser encore petit à petit.
Même si c’est vrai que je l’aurais bien imaginé ailleurs,
par exemple à Monaco ou Bordeaux. J’avais même pensé
que le coach l’aurait emmené avec lui à Marseille…
»
Nouveau coach, même motivation
Mais Franck Signorino n’est pas le seul à avoir quitté
les bords de la Moselle. Jean Fernandez, l’entraîneur qui avait
lancé Obraniak chez les professionnels en Ligue 2, a en effet rejoint
les rives de la Méditerranée du côté de Marseille,
ce qui ne laisse pas non plus le jeune footballeur indifférent. «
Je lui dois beaucoup. C’est dommage qu’il soit parti parce qu’il
y avait une bonne osmose. Mais vu la proposition de l’OM, il ne pouvait
pas la refuser : Marseille, c’est son club de cœur. Avec nous les
joueurs, il a été très correct, il a nié les contacts
jusqu’à la fin de la saison. Il ne nous a rien dit pour ne pas
nous déconcentrer de l’objectif ultime du club, le maintien.
» Malgré tout, l’arrivée de Joël Muller
n’est pas sans stimuler Obraniak. Pourtant, le nouvel entraîneur
messin n’a pas caché vouloir faire appel à davantage de
joueurs expérimentés, estimant que le groupe messin actuel était
jeune et avait besoin d’être encadré. Qu’importe,
rien ne semble pouvoir arrêter Ludo : « Quand un joueur
est bon, il joue, qu’il soit jeune ou moins jeune. Joël Muller
est un coach expérimenté, qui sait gérer les jeunes effectifs,
leurs temps forts et leurs temps faibles. C’est une bonne chose qu’il
veuille nous encadrer car on en a besoin, ça nous aide. » D’ailleurs,
il ne compte pas se reposer sur l’enthousiasmante fin de saison qu’il
a réalisée : « Avec l’arrivée d’un
nouvel entraîneur, les compteurs sont remis à zéro. C’est
à moi de prouver que j’ai ma place et cela passe par le travail.
J’ai très envie de prouver mes qualités et de confirmer
ma bonne fin de saison. »
Avec deux départs aussi importants que celui du gaucher et du coach,
sa tâche s’annonce peut-être plus difficile, mais le garçon
est sur-motivé. En témoignent ses objectifs personnels pour
2005/2006 : « Disputer une trentaine de matches en tant que
titulaire et pourquoi pas viser une sélection avec l’équipe
de Pologne, puisque j’ai obtenu ma double nationalité. »
C’est tout ce que les supporters grenats lui souhaitent. En
tous les cas, s’il lui reste quelques semaines de préparation
physique à suivre, mentalement au moins, il semble bien prêt
!