Gueye : « Continuer à y croire »

Le match de samedi soir contre Rennes a mis en lumière
un problème de réalisme offensif récurrent depuis quelques
matches et profondément dommageable, comme l’a souligné
Jean Fernandez à l’issue de la rencontre : « nous
avions largement la possibilité de marquer un deuxième but en
première mi-temps, ce qui aurait sûrement tué le match ».
Au lieu de cela, une égalisation rennaise survint sur l’une des
rares occasions bretonnes de la première période et le match fut
totalement relancé. Faut-il pour autant en déduire qu’il
y a péril en l’attaque messine ? Peut-être pas.

Tout d’abord, il conviendrait plutôt de chercher à identifier
précisément ce qui ne tourne pas rond devant. Et c’est là
que le bât blesse : « Techniquement, on est vraiment mieux,
on arrive bien à garder le ballon. On se procure même beaucoup
d’occasions, il nous manque juste un peu de chance et peut-être
aussi de la concentration lors du dernier geste. Mais c’est difficile
de comprendre pourquoi on ne marque plus autant qu’au début de
la saison. Je ne sais pas ce qui a changé », commente
Babacar Gueye, impuissant.

Le Sénégalais est l’attaquant le plus utilisé cette
saison (28 matches dont 22 titularisations) mais n’a marqué que
trois buts en championnat. Soit autant que d’autres joueurs à vocation
défensive tels que Stéphane Borbiconi et Grégory Proment.
Cela aurait de quoi susciter l’inquiétude chez n’importe
quel attaquant mais Babacar reste serein : « Je pense que c’est
une question de réglages, cela va venir tout doucement. Il faut continuer
de travailler au maximum pour remonter cette mauvaise pente. Personnellement,
j’y crois. Il n’y a pas de raison de dramatiser ».


Un optimisme sans faille qui ne peut cependant pas faire oublier que le onze
grenat ne possède que la quinzième attaque de Ligue 1 avec 24
buts inscrits, loin derrière les 41 buts lyonnais. En outre, malgré
les renforts offensifs du mercato, le FC Metz n’a marqué que sept
buts depuis la trêve, pratiquement tous sur coups de pied arrêtés.
Avec une moyenne de 0,77 but par match en 2005, il n’y a pas de quoi pavoiser,
et peut-être serait-il bon de trouver rapidement un remède à
ces lacunes. D’autant que les carences défensives observées
lors du début de saison ont été comblées depuis.
Il serait dommage de rendre ces progrès caduques.

Le passé sert l’avenir, alors jetons un petit regard en arrière.
En 2004, avant d’entamer la 29ème rencontre, le FC Metz avait seulement
vingt buts à son compteur. Ensuite, il avait fini sur les chapeaux de
roue avec quatorze buts lors des dix dernières confrontations, doublant
ainsi sa moyenne de 0,7 à 1,4 but par match. Rien n’est donc joué,
Metz ayant l’habitude de terminer les saisons à la vitesse supérieure.
Cette année, la tendance est d’ailleurs plus à l’amélioration,
puisque lors des cinq dernières rencontres, qui ont pourtant soulevé
le problème, les Messins ont marqué presque autant de buts que
lors des cinq premières (six contre sept), pourtant portées aux
nues en termes d’attaque. Et puis, « ce serait grave si
on ne se procurait pas d’occasion, mais ce n’est pas le cas »,
souligne le Sénégalais. Il n’en reste pas moins que s’ils
ne marquent pas plus encore, la route vers le maintien sera de plus en plus
difficile. Il serait préférable que les artilleurs
messins retrouvent le chemin des filets adverses à l’extérieur
cette semaine, sous peine de voir la polémique actuelle gagner en légitimité…