dans le grand bain, Jean Fernandez commence à compliquer la tâche
des supporters messins. Une partie de ceux-ci avaient déjà bien
du mal à distinguer qui était qui lors de la préparation.
Désormais, il faudra également compter avec eux pour les rencontres
de Ligue 1. Eux, ce sont ces jeunes pousses a qui le coach messin a fait découvrir
la Ligue 1, ne serait-ce que quelques minutes. Gorius, N’Diaye, Touré,
Contout et maintenant Mihoubi. Autant de joueurs qui formeront, on l’espère,
le FC Metz de demain.
« Horreur de perdre »
L’aventure d’Hemza, pour qui le ballon rond a toujours été
une passion, débute quand sa mère décide qu’il est
temps d’inscrire son fils dans un club de football. Il rejoint donc l’APM
Metz au sein duquel il passera trois saisons. Le temps pour les éducateurs
du Club à la Croix de Lorraine de repérer ses qualités
et de l’inviter au concours d’entrée à la section
sportive. « A l’époque, il était attaquant,
se souvient Olivier Perrin (pour rappel, il est l’actuel entraîneur
des 16 ans du FC Metz). Il allait vite, savait répéter
les efforts et n’avait peur de rien. On a décidé de le prendre.
»
Hemza intègre donc l’équipe des 13 ans du FC Metz. «
C’est à partir de ce moment que devenir professionnel est devenu
un projet, quelque chose de sérieux. » Habitant à
Metz, il ne sera pas logé au centre de formation. Mais dès la
limite d’âge atteinte, Mihoubi met fin à son cursus scolaire.
« Je ne parvenais pas à concilier les deux, explique
t-il. En cours, je ne pensais qu’au football. Ce fut donc un choix
à double tranchant difficile à faire. Mais j’ai préféré
me consacrer entièrement à ma carrière sportive. »
A seize ans donc, Mihoubi rejoint l’équipe réserve. D’abord
à l’entraînement, puis en match officiel, en CFA. «
Francis De Taddéo m’a donné ma chance et ensuite, je n’ai
plus quitté le groupe. » Même après qu’il
ait été opéré d’une pubalgie l’année
passée. « C’était une saison galère
pour moi. Je n’ai pu participer qu’à une dizaine de rencontres.
De plus, mon contrat prenait fin. Mais malgré tout, le club m’a
fait confiance et j’ai désormais un contrat espoir qui court sur
deux saisons. »
Cette confiance, le FC Metz l’a conservée malgré les difficultés
rencontrées sur le long chemin qui mène un jeune à l’état
brut au professionnalisme (parfois). « Il manquait de régularité,
que ce soit à l’entraînement ou en match, explique
Olivier Perrin. De plus, il débordait d’énergie
et avait souvent des cartons. Il a fallu travailler la dessus, le canaliser
en quelque sorte. » Alors, quand Hemza entre sur la pelouse du
Stade des Costières samedi dernier, c’est un plaisir pour toutes
les personnes qui s’en sont occupé. Mais pas un aboutissement :
« Je ne me considère pas comme un professionnel,
ajoute Mihoubi. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre.
» En tous cas, il a déjà réussi une belle
chose selon son ancien entraîneur : « Sa plus belle victoire
est d’avoir acquis une certaine maturité. C’est quelqu’un
de généreux, qui a un bon fond affirme Olivier Perrin.
Par le passé, nous avons du faire preuve de sévérité
à son encontre mais il n’est pas du tout rancunier. Désormais,
il faut qu’il se méfie. Il n’a franchi qu’une petite
marche. Il en reste d’autres. » Si Mihoubi parvient à
se faire une place au soleil, nul doute qu’il fera des heureux au sein
d’un bâtiment blanc bordant le canal…
Son intégration dans le
groupe professionnel :
« J’effectuais la préparation d’avant saison sous
les ordres de Francis De Taddéo quand Franck Signorino s’est blessé.
Jean Fernandez avait besoin d’un latéral gauche. J’ai donc
rejoint l’effectif professionnel peu avant le deuxième stage à
Weiskirchen. Ensuite, j’ai participé à deux rencontres amicales
: Reims et Caen. Depuis, je n’ai plus quitté le terrain d’entraînement
de l’équipe première. »
Son objectif
« Parvenir à faire partie de l’équipe première
est une bonne chose. Mais le plus dur, c’est d’y rester. Pour le
moment, mon objectif est donc de rester au sein du groupe professionnel. »
L’annonce de son premier
match en Ligue 1
« Jean Fernandez m’a annoncé jeudi que j’étais
dans les seize. Il m’a dit que compte tenu du travail effectué
depuis le début de la saison, c’était mérité.
Ensuite, j’ai aussi appris qu’il était possible que je sois
titulaire. Je n’ai pas eu d’appréhension particulière
et je pense m’être vite adapté au jeu de l’équipe.
»
Ses sensations lors du match
« Le coach comme mes coéquipiers m’ont mis dans de bonnes
conditions. Ils m’ont dit de jouer sur mes qualités. La grosse
différence avec la CFA est la vitesse du jeu et l’intensité
physique. C’est dix fois plus rapide. Mes consignes étaient de
faire attention au placement dans les phases défensives, de bien communiquer
avec le reste de l’équipe pour avoir un bloc compact et cohérent.
Offensivement, on m’a dit de provoquer, d’écarter lorsque
j’en avais l’occasion. »
Qualités et défauts
« Pour commencer, je suis un battant. J’ai horreur de perdre.
Je pense également être assez rapide. Du côté des
défauts, je dois encore travailler le placement et la concentration.
J’ai tendance également à ne pas bien voir le jeu. »