En chute libre

L’histoire offre parfois des clins d’œil
dont on se passerait bien. La saison dernière, Metz triomphait de fort
belle manière dans l’Artois par deux buts à zéro.
Et Dino Djiba fêtait à Bollaert sa première titularisation
en Ligue 1. Cette fois, les Grenats se présentèrent orphelins
de leur milieu sénégalais. Et pour cause, celui-ci se prépare
à passer une nouvelle fois sur le billard, ce lundi, pour une blessure
au genou.

Son coéquipier et compatriote Babacar Gueye eut sans doute une pensée
pour lui au moment de se rendre sur la pelouse. Au moment d’en découdre,
en quelque sorte, puisque le jeune africain était à nouveau seul
en pointe comme depuis quelques matches. Une nouvelle fois, il ne parvînt
pas à faire la différence. Et s’il est bien une place qui
fût dure à tenir ce soir, c’est bien celle de l’unique
attaquant des Grenats. A force d’attendre que le ballon arrive, il ne
fût pas capable de concrétiser une occasion de but en or massif
sur un coup-franc messin rapidement et intelligemment joué (52°).

Avant cela, les supporters lensois, qui attendaient leur équipe de pied
ferme, avaient uniquement apprécié l’ouverture du score
d’Utaka lors du premier acte. Après avoir manqué un premier
face à face avec Wimbée, l’attaquant des Sang et ors devançait
le portier visiteur de la tête (1-0, 35°). Jusqu’à cette
ouverture du score, les Lorrains avaient pourtant à peine frémi
sur une frappe molle de Cousin (4°). Bien décidés à
vendre chèrement leur peau, ils avaient joué les hérissons
sans se faire peur.

Mais voilà, ce moment de flotement de leur arrière-garde
les faisait rentrer aux vestiaires avec le plus petit des retards. Malgré
tout, celui-ci était bien trop important pour que les Messins puissent
espérer ramener des points du Nord de la France. D’autant plus
que ceux-ci encaissaient un deuxième but dans le courant de la seconde
période, après que Cousin ait à deux reprises mis à
contribution le gardien messin, sur une frappe lointaine et un coup-franc. Keita, pour son retour, convertissait
tranquillement de la tête un centre venu de la droite (2-0, 67°).
Les effets de la rentrée du volontaire Contout, auteur d’un bon
débordement quelques instants auparavant, s’annulaient avec cette
deuxième réalisation lensoise.

Et Metz terminait cette rencontre difficilement, dans un stade Bollaert retrouvant
le plaisir de la victoire à défaut de se satisfaire de la prestation
des siens. Déjà peu en vogue ces derniers temps, les hommes de
Fernandez subissaient les lazzis du public local, qui saluait la progression
de son équipe par des « olés ». Pourtant, il n’y
avait rien de folichon dans la production des hommes de Muller. Ceci a suffi
à l’emporter et à l’ancien mentor du Club à
la Croix de Lorraine de dépasser les Grenats au classement. Pour eux,
sortir victorieux du derby de l’Est contre Strasbourg devient impératif.
Autrement, les fêtes risquent d’être tristes. Au lieu de Sauternes
et de foie gras, ce sera soupe à la grimace dans les assiettes grenats
!