Tout s’accélère pour les Grenats qui n’étaient
plus habitués à de telles sollicitations. Ce mardi, Metz n’a
pas encore la tête totalement vidée des images de la folle soirée
vécue samedi dernier au stade Vélodrome. En milieu d’après-midi,
celles-ci repassaient même, silencieuses, à l’écran
de la salle réservée aux séances vidéos au stade
Saint-Symphorien. Ce n’était pas pour s’assurer que tout
ceci était bien réel ni pour se faire plaisir à revoir
ce succès inoubliable. Au contraire, c’est un cours du professeur
Fernandez qui attendait les Messins, preuve qu’il existe toujours des
choses à perfectionner même au lendemain des plus gratifiantes
victoires !
Jean-Philippe Caillet, pour sa part, semble vivre un rêve tout éveillé.
« C’est extraordinaire, fabuleux. Il y a un tel engouement
dans cette ville, autour de ce club qu’on ne peut qu’être
impressionné. Tout footballeur devrait connaître ça dans
sa carrière. » Certes, il connaissait déjà
l’enceinte marseillaise pour avoir participé à un match
en levé de rideau avec la sélection de lorraine en équipe
de jeunes, mais l’ambiance n’est évidemment pas la même.
Après lui, le grand OM de Waddle avait croisé le fer avec Rodez
en demi-finale de la Coupe de France. Cette fois, c’était à
son tour de faire face à la machine olympienne, certes moins intouchable
qu’à l’époque mais déjà bien armée.
Plusieurs internationaux français étaient de la partie, ainsi
qu’un tout récent retraité de la maison bleue que le défenseur
messin a croisé sur son couloir. Et tout cela devant un public hostile.
Impressionné, Caillet ? « J’arrive à faire
abstraction de ce qui se passe autour de moi pour me concentrer uniquement sur
le match. C’est sûr, c’est très impressionnant ! Mais
je préfère éviter de m’évader pendant la rencontre,
il y a l’après match pour ça ! De la même façon,
si on est impressionné par les joueurs qui sont en face, il faut rester
au vestiaire. »
« Les vertus qui nous ont permis de gagner sont : solidarité,
respect de l’adversaire, de son coéquipier, force mentale et respect
des consignes. »
Ne pas se poser de questions, chercher à jouer et à
se faire plaisir. Voilà sans doute ce qui a en partie sauvé les
Grenats la saison passée alors qu’ils étaient au plus mal
psychologiquement, rongés par le doute et une pression vers le bas négative.
Cette maxime colle mieux que jamais à ce jeune groupe en quête
de progression avant d’être en quête de résultat…
ou d’argent ! Et c’est cela aussi qui leur a permis de revenir triomphant
du Vélodrome : « Le discours du coach était clair
: prendre du plaisir, diminuer les espaces et serrer les lignes. En rentrant
sur la pelouse, je ne me suis pas demandé si on pouvait gagner ou ramener
un match nul. Je me suis juste dit qu’il fallait que je me donne à
200% et que si tout le monde faisait son boulot dans chaque zone, nous n’aurions
pas de regret à la fin du match. »
Au final, les Messins sont repartis la conscience tranquille mais aussi le cœur
léger. Autour du club lorrain, beaucoup se méfient de l’euphorie
qui pourrait s’emparer de cette équipe. Entre confiance et excès
de confiance, il n’y a qu’un pas qui ne sera pas franchi selon Jean-Philippe
Caillet : « Je ne crains pas de relâchement. Nous savons
tous que ceci est éphémère, anecdotique et que cela ne
durera pas. Notre objectif est le maintien et nous nous attachons à avoir
les points le plus rapidement possible de manière à ne pas revivre
la même fin de saison que l’année passée. »
Finalement, tout est clair dans l’esprit des Grenats. Le club et ses supporters
ont assez souffert durant ces dernières saisons pour pouvoir savourer
pleinement les deux semaines qui vont venir, sans pression.