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Une génération sur les rails

Le 6 avril 1996 marque certainement un tournant dans l’histoire du club. C’est en effet l’un des événements qui ont fait prendre conscience à la France du football de l’émergence au FC Metz d’une génération dorée de footballeurs qui allait bientôt conquérir les sommets.
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« Le début d’un
cycle »


Ainsi Philippe Gaillot qualifie-t-il l’année 1996, glorieuse année
s’il en est, qui vit le FC Metz terminer à la quatrième
place du championnat de France de Première Division. Certes, le club
avait déjà fait mieux une fois par le passé en foulant
la troisième marche du podium, mais c’était en 1969, soit
27 ans auparavant ! De plus, 1996 fut le prélude à trois années
fastes, ponctuées de qualifications en Coupes d’Europe et de joutes
à suspense pour disputer les premiers rangs du championnat. A regarder
les compositions de l’équipe messine de l’époque,
savoureux mélange de joueurs expérimentés (Gaillot, Kastendeuch,
Pierre et Songo’o), de jeunes talents issus du centre de formation et
de petits nouveaux venus de divisions inférieures, on se dit qu’il
existait alors tous les ingrédients pour mener ce onze d’enfer
à maturation quelques années plus tard. En attendant, l’épopée
de Coupe de la Ligue en cette année 1996 constitue à elle seule
une aventure que peu d’entre eux oublieront. Premier trophée pour
une partie des Grenats, elle contribua à façonner un collectif
encore naissant, pour le lancer sur les chapeaux de roue vers l’avenir.

Sylvain Kastendeuch, emblématique capitaine du FC Metz, caractérise
l’équipe d’alors en ces termes : « Nous possédions
un bon équilibre entre les anciens et les jeunes. Devant, avec Pires,
Pouget et M'Boma, nous disposions d’atouts offensifs mais ce qui nous
caractérisait, c'était notre solidité défensive.
Nous prenions très peu de buts et on a terminé meilleure défense
du championnat cette saison-là »
*. Son compère
Philippe Gaillot renchérit : « On avait un groupe en pleine
progression. On sentait un fort potentiel dans l’équipe. D’autant
qu’on avait la chance d’avoir ‘Monsieur Plus’ en la
personne de Robert Pires, qui marquait des buts quand il le fallait. »

Alors la Coupe de la Ligue est l’occasion idéale de montrer de
quoi les Grenats sont capables. Lille et Niort en Division 2 puis Guingamp font
les frais de l’énorme envie des Messins de réaliser quelque
chose de fort. La voie est libre pour le grand rendez-vous du 6 avril contre
Lyon.

Le film du match

Le public est au rendez-vous, mais l’ambiance dans les tribunes n’est
pas très chaude, de l’avis même du défenseur messin
Gaillot : « Ce n’était pas comme en 1988, où
l’ambiance était très bon enfant entre Sochaliens et Messins.
Les supporters lyonnais étaient eux un peu plus froids, c’était
moins la fête que huit ans auparavant. »
Sur le terrain,
c’est un peu la même chose. La pression qui règne sur les
épaules des deux équipes est palpable et le match n’est
pas très ouvert. « Autre différence par rapport
à la finale de 1988, on était très stressés en entrant
sur le terrain. Le match n’a pas été génial puisqu’il
n’y eut que très peu d’occasions et guère de prise
de risque de chaque côté. Le mot d’ordre était plus
‘rigueur’ que ‘plaisir’ »
ajoute l’ancien
Messin. Et pourtant, on assiste en ce dimanche à quelques moments d’émotion.
En effet, le cœur des supporters messins est prêt à exploser
lorsque l’arbitre refuse un but à son équipe ; mais peu
avant la fin du match, c’est de soulagement qu’ils hurlent, sur
un but de Roy refusé aux Lyonnais pour un pied haut signalé sur
le capitaine messin. Ce sera tout, car les deux équipes ne parviennent
pas à se libérer et il faut recourir aux tirs aux but pour les
départager.

Si la terrible séance a souri aux Lorrains en 1988, ce soir elle commence
très mal pour eux avec l’échec de Sylvain Kastendeuch, pourtant
rompu à cet exercice. Heureusement, Stéphane Roche l’imite
aussitôt après et les deux équipes reviennent à égalité.
Echaudés par cette frayeur, les Messins ne faibliront plus : Gaillot,
Isaias, Pires, Adam et Pouget assument pleinement le rêve grenat et envoient
le ballon au fond des filets. Quant aux Lyonnais, c’est de Marcelo que
viendra la chute, le Brésilien manquant le dernier tir au but. Le FC
Metz exulte, il vient de réaliser un coup double : enrichir son palmarès
et gagner son ticket pour l’Europe. En effet, depuis 1995, la Coupe de
la Ligue ouvre les portes de la Coupe de l’UEFA.

Cette fois-ci, les Grenats rentrent directement en Lorraine
après le match, histoire de fêter dignement ce trophée avec
leur public. La marée de supporters, les vivats de remerciements, c’est
une ambiance qui réjouit Gaillot, plus que les soirées langoureuses
du Lido : « En se rendant fêter la victoire dans une boîte
de nuit messine la nuit qui suivit la finale, on a vraiment pu profiter de ces
moments. C’est vrai que la Coupe de la Ligue est peut-être un peu
moins chargée en émotions que la Coupe de France, parce que moins
ancienne et moins symbolique, mais ce soir-là, c’était beaucoup
mieux qu’en 1988, lorsqu’on était resté à Paris
sans pouvoir partager notre bonheur avec nos supporters. »
De
plus, la joie est moins éphémère, puisque les joueurs messins
ont toute la fin de la saison pour se remémorer ensemble ces instants
glorieux.

Les enjeux

Cette victoire ouvre au FC Metz les portes de la Coupe d’Europe, compétition
qu’il n’a plus connue depuis 1989 et son élimination face
à Anderlecht en Coupe des Coupes. Cela a déclenché un gros
engouement populaire, d’autant que l’année suivante le parcours
en Coupe de l’UEFA est brillant : au tableau de chasse lorrain, on retrouve
rien moins que le FC Tyrol et le Sporting Portugal. Ce n’est qu’en
huitième de finale, face à Newcastle, que le club sort de la compétition.
Rien que cela fut un petit événement historique puisque jamais
celui-ci n’avait passé deux tours européens. Et le reste
suivra, avec la fantastique saison 1997-1998. Assurément, cette Coupe
de la Ligue a mis la jeune génération Grenat sur les bons rails
!

La feuille de match

Score : 0-0 (5-4)

Stade : Parc des Princes

Arbitre : M. Batta

Spectateurs : 45 368

Les équipes :

Metz : Jacques Songo’o, Rigobert Song, Philippe
Gaillot, Pascal Pierre, Sylvain Kastendeuch, Jocelyn Blanchard, Cyril Serredszum,
Patrick Mboma (puis Adam, 35ème), Frédéric Arpinon (puis
Isaias, 106ème), Cyrille Pouget, Robert Pires.

Olympique Lyonnais : Pascal Olmeta, Jacek Bak,
Sylvain Deplace, Ghislain Anselmini, Marcelo Kiremitdjian, Florent Laville,
Florian Maurice, Stéphane Roche, Eric Roy, Jean-Luc Sassus, Ludovic Giuly
(puis Assadourian, 116ème).

Tirs au but :

pour Lyon : Assadourian, Maurice, Roy, Olmeta.
Ratés : Roche, Marcelo.

pour Metz : Gaillot, Isaias, Pires, Adam, Pouget.
Raté : Kastendeuch.

* Interview accordée à la Ligue de Football
Professionnel

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