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Pimenov, un talent à libérer

Prêté par le Lokomotiv Moscou depuis le mois de janvier dernier, Ruslan Pimenov est arrivé au FC Metz dans l’anonymat le plus complet. Aujourd’hui, il se livre un peu plus et nous confirme ce qui transparaissait déjà sur la pelouse : à Metz, il se sent bien.
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Ruslan Pimenov constitua l’une des surprises du mercato
d’hiver. Il faut dire qu’ici, en France, peu de supporters avaient
ne serait-ce qu’entendu prononcer son nom. Et pourtant, le jeune attaquant
russe du Lokomotiv Moscou est un international qui jouit d’une popularité
certaine dans son pays. Et après seulement deux matches sous les couleurs
du FC Metz, le nom de Pimenov chatouille déjà davantage les oreilles
des spécialistes français. Même Jérémy Janot,
au soir de la rencontre à Geoffroy-Guichard, avait loué les qualités
de ce « nouveau Russe » dont il ne connaissait
pas encore le nom, mais qu’il avait déjà identifié
comme un attaquant de talent. Lorsqu’on lui conte l’anecdote, l’intéressé
répond modestement mais non sans humour : « Bien sûr
qu’il m’a trouvé bon, je n’ai pas marqué contre
lui ! »
.

Modeste, Ruslan Pimenov l’est sans aucun doute. Son visage enfantin cache
pourtant une carrière déjà bien remplie de titres et de
jours glorieux. Formé au Torpedo Moscou où il entra à six
ans, il réussit en effet rapidement à intégrer les rangs
du prestigieux Lokomotiv : « J’ai été remarqué
par le Lokomotiv vers l’âge de seize ans, une grande équipe
aux ambitions élevées. J’y ai passé près de
six années au cours desquelles j’ai remporté plusieurs championnats
et coupes de Russie. »
Sans compter que la ligne la plus brillante
de son palmarès reste sûrement d’avoir participé à
la célèbre Ligue des Champions : « Grâce à
elle, j’ai pu jouer contre le Real Madrid »
, déclare-t-il,
presque blasé. A vingt-trois ans, voilà bien de quoi faire rêver
beaucoup de jeunes espoirs…

Avec un tel curriculum vitae, il ne serait même pas injuriant de se demander
ce qui a poussé le Moscovite à venir ici, au FC Metz. Mais de
la Ligue des Champions au maintien, il n’y a donc qu’un pas, que
Ruslan n’a pas hésité une seconde à franchir. «
Cet hiver, ma direction m’a proposé d’être prêté
en France, à Metz, et j’ai tout de suite accepté. Il faut
dire que j’avais envie de changer d’air et de découvrir les
championnats européens. S’il faut pour cela renoncer à la
Ligue des Champions, je le fais sans problème »
confie
Pimenov. Une soif de découvertes qui n’est pas sans rapport avec
les conditions difficiles du championnat russe : « Là-bas,
l’entraîneur est la personne centrale de l’équipe,
un peu comme un dictateur. Il y a un gros fossé entre l’entraîneur
qui décide tout et les joueurs qui n’ont pas leur mot à
dire. Ici, en France, je me suis rendu compte que les joueurs peuvent discuter
avec l’entraîneur au sujet du match, de l’équipe. En
Russie c’est impossible. Et puis, les entraînements sont très
stricts : si on a une rencontre à disputer le samedi, toute l’équipe
est en isolement dès le jeudi, loin de la ville avec interdiction de
voir sa famille ou son épouse. Du coup, les joueurs n’ont qu’une
hâte : en finir avec le match pour pouvoir retrouver leurs proches »
,
regrette celui qu’on surnomme déjà « Pim »,
et à qui l’atmosphère du football français convient
mieux. « J’estime qu’on ne joue pas mieux simplement
parce qu’on n’a pas vu sa copine depuis des jours. Au contraire.
En France, l’attitude des entraîneurs montre qu’ils ont plus
confiance en leurs joueurs. J’espère que cela va changer en Russie,
même si apparemment cela prendra du temps. »


Ruslan paraît donc tout heureux d’être arrivé sur les
bords de la Moselle. Et si ses débuts sous le maillot grenat se sont
faits attendre, des problèmes administratifs se conjuguant à un
certain manque de forme physique, tout cela est déjà oublié
et ne vient en aucune manière faire poindre une quelconque ombre au tableau
de son aventure messine. « Je n’ai jamais douté,
parce que je n’avais aucune pression psychique ou morale. J’observais,
je m’entraînais et j’étais sûr qu’un jour
ou l’autre on me prendrait dans le groupe. Vous savez, j’ai laissé
tous mes nerfs en Russie. »
Aujourd’hui, Ruslan se dit donc volontiers
« assez content d’avoir joué deux matches »
.
Mais parce qu’il est naturellement perfectionniste, il a hâte d’en
disputer encore d’autres. Afin de « défendre les
joueurs slaves et montrer qu’ils ne sont pas tous de mauvais footballeurs.
Je suis slave et j’en suis fier. »
Assurément, Pimenov
est un atout de poids pour cette cause, tant il a montré en l’espace
de cent quatre-vingt minutes des qualités techniques d’un niveau
élevé et largement appréciables en ces temps de lutte pour
le maintien.

Parfaitement intégré en Lorraine malgré une faible population
russophone (« Si la Russie me manque, j’ai un téléphone
! »
), Ruslan Pimenov avoue sans détour qu’il désirerait
bien prolonger son épisode messin : « Je voudrais rester
à Metz. Cependant, je suis encore sous contrat pour un an et demi au
Lokomotiv Moscou. Je suis donc obligé de rentrer cet été
là-bas. Après, j’aimerais revenir ici mais cela ne dépend
pas de moi mais de mes dirigeants. »
Même sa fiancée
s’est acclimatée à sa nouvelle région et ne voudrait
plus repartir… Aucun doute, Ruslan sait parler au cœur des supporters
messins, pour peu qu’on lui offre une traductrice !

Traduction : Luba Panel

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