Il est des départs qui passent inaperçu. Celui de Bruno Rodriguez n'est pas de ceux-ci... Son transfert au PSG lors de l’exercice 98-99 a fait coulé beaucoup d’encre
et suscité une certaine rancune auprès de supporters messins
déjà meurtris par un début de saison pas vraiment conforme
à leurs attentes. Une séparation difficile qui put faire
dire à certains que le véloce buteur lensois était désormais
interdit de séjour en Lorraine, mais il n’en est rien. «
J’ai toujours gardé de bonnes relations avec le président
Molinari. Il n’y a jamais eu de problèmes entre moi et les dirigeants
messins. D’ailleurs si c’était le cas, pourquoi m’auraient-ils
fait revenir ? ». L’ancien compère de Vladan Lukic
et Robert Pires n’a pas eu à réfléchir longtemps
pour se décider à répondre favorablement à l’appel
des dirigeants lorrains qui ont noué le contact il y a trois semaines.
A 31 ans, il a vécu ses plus belles heures sous le maillot frappé
de la croix de lorraine. « La période que j’ai
passé ici était extraordinaire, tant au niveau sportif que personnel.
Ce matin, j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver des gens
que j’ai quitté il y a 5 ans. » Après avoir
lutté pour le titre, c’est pour le maintien que Rodriguez devra
se battre, mais cela ne le gène en aucun cas. La saison dernière,
il a vécu une situation similaire avec l’AC Ajaccio. «
Pour se maintenir, il faut avoir une force de caractère rude à
toute épreuve. Et moi, je déteste perdre… »
Une âme de compétiteur sur laquelle va pouvoir s’appuyer
Jean Fernandez dans les moments les plus chauds d’une fin de saison
qui s’annonce difficile. Le technicien messin se réjouit de cette
arrivée, qui si elle n’est pas encore officielle, est en bonne
voie tant la volonté de conclure est évidente de la part des
trois parties : « C’est un joueur d’expérience,
qui a le sens du but. Possédant la 19ème attaque du championnat,
il nous paraissait nécessaire de renforcer ce secteur. Bruno a démontré
une grande envie de nous rejoindre et son tempérament nous sera utile.
»
Expérience et volonté
La jeunesse du groupe messin ayant été mainte fois soulignée,
l’apport du vécu de l’ancien meilleur buteur des Grenats
est une chose incontestée. « Mais attention, souligne
t-il, ça n’est pas parce que je suis plus âgé que
je vais donner des leçons aux autres. Si un joueur de 20 ans vient
me donner un conseil, je l’écouterais avec attention. »
Les infrastructures ont changé, les têtes aussi. L’effectif
n’est en effet plus le même que lorsque Rodriguez a quitté
le club. Seuls Proment, Marchal, Morisot et Jager avaient jusqu’à
maintenant pu s’entraîner à ses côtés.
« Le groupe est de qualité mais ce sont des jeunes joueurs qui
doivent se lâcher. Si l’équipe est actuellement 17ème,
cela est aussi du à un manque de réussite. Ce club doit rester
parmi l’élite, les dirigeants ont beaucoup investi dans les infrastructures.
Notre situation n’est pas désespérée. Il faut se
servir de la saison passée où après un départ
difficile, les Grenats avaient remonté la pente en effectuant des matches
retour bien meilleurs. » Le mercato d’hiver ouvrant le
1er Janvier, Rodriguez ne sera de toutes façons pas qualifié
pour la venue de Monaco dimanche prochain. La rencontre suivante opposera
les Grenats à Bastia, mais cela n’émeut pas le Corse d’un
poil. « Au début, j’avais toujours un pincement
au cœur au moment de les affronter. Mais maintenant, c’est pour
moi un match comme les autres. Par contre, depuis 5 ans, ce sont les matches
contre Metz qui sont devenus particuliers, même si certains peuvent
avoir du mal à le croire ! » Rodriguez devrait bientôt
pouvoir démontrer sur le terrain son attachement au club, si la DNCG
lui permet évidemment.