Jean Réno n’était finalement pas présent
pour donner le coup d’envoi de ce Metz-Monaco. Peu importe car après
tout, il n’était pas l’acteur principal du film de ce soir
dont l’avant première n’avait guère fait recette début
janvier avec moins de 10 000 entrées. Du scénario, Grégory
Leca faillit être l’élément perturbateur quand il
chaparda un ballon dans l’entre jeu monégasque à la manière
de « Jacouille la fripouille ». Le numéro 22 servait Rodriguez
qui décalait idéalement Maoulida dont la double tentative ne trouvait
pas le cadre. Bien évidemment, les troupes du prince, touchées
dans leur orgueil, ne restaient pas insensibles à cet avertissement et
rétorquaient par leur maître artificier. Le coup-franc de Jérôme
Rothen filait devant tout le monde et terminait sa course en six-mètres
après avoir frôlé le poteau de Butelle. Les occasions n’étaient
pas monnaie courante mais la partie se déroulait sur un rythme soutenu.
Si ce long métrage ne méritait pas d’oscar, on était
tout de même loin du navet servi la semaine passée. A la 27ème,
Metz faillit profiter d’un penalty quand Toifilou Maoulida passa en revue
la défense visiteuse avant de s’effondrer à quelques mètres
de Roma. L’attaquant messin était le plus dangereux de ce premier
acte. Une belle ouverture de Walter le propulsait à nouveau face au but
mais décidément, il manquait à l’ancien Rennais le
sang froid d’un « Léon-nettoyeur ». Ce manque d’efficacité
allait être fatal aux Grenats. Sur un ballon perdu à la hauteur
de la ligne médiane, Rothen adressait un centre plongeant que reprenait
tranquillement Plasil au deuxième poteau (0-1, 39°). Un coup de poignard
pour les Messins qui étaient plutôt dominateurs. Dans un cafouillage
monstre, ceux-ci manquèrent dans la foulée une égalisation
qui semblaient pourtant leur tendre les bras. L’avantage d’un but
à la pause était plutôt bien payé pour les Monégasques.
L’efficacité du leader avait frappé peu
avant le retour aux vestiaires, elle n’allait pas tarder à se montrer
une nouvelle fois. Givet profitait d’un mauvais renvoi d’Allegro
pour fusiller le gardien messin (0-2, 52°). Avec ce deuxième but,
le défenseur monégasque n’avait pas seulement assommé
les Lorrains, il avait aussi enlevé tout suspens à la partie.
Et pourtant, après avoir accusé le coup, les Messins ne se résignaient
pas comme l’écœurant réalisme adverse aurait pu les
y amener. Toutefois, les occasions pour les hommes de Jean Fernandez de réduire
le score étaient peu nombreuses. Quoi de plus normal puisque la meilleure
défense de Ligue 1 n’avait plus besoin de se découvrir,
forte de ses deux buts d’avance. Les entrées de Pape Thiaw et Alexandre
Frutos ne changeaient rien à l’affaire. Metz restait impuissant,
comme en témoignait une nouvelle tentative manquée de Maoulida.
Rien d’autre à signaler durant le denier quart d’heure du
match où les Messins finirent par s’essouffler. Cette fois, on
ne peut rien leur reprocher puisqu’ils ont été volontaires
et combatifs à défaut d’être efficaces. Malheureusement,
la réussite visiteuse aura eu raison du bon état d’esprit
du onze messin.
La feuille de match
Metz 0-2 Monaco
Stade Saint-Symphorien, le 7 février 2004
Spectateurs : 18.891
Arbitre : P. Garibian
Buts :
Monaco : Plasil (39), Givet (52)
Avertissements :
Metz : Maoulida (28), B. Rodriguez (39)
Monaco : Bernardi (87)
Les équipes :
Metz : Butelle - Allegro, Marchal
(cap), Meniri, Borbiconi (Frutos 79), Signorino - Walter (Thiaw 67), Leca, Dié
- Maoulida, B. Rodriguez
Monaco : Roma - Ibarra, Squillaci,
Givet, Evra - Plasil, Zikos (cap), Bernardi (Hislen 90), Rothen (El Fakiri 84)
- Prso, Morientes (Adebayor 73)