Quand il en bavait à Belle-Roche sous la conduite de Robert Szepaniak
(avec notamment le petit raidillon dans le bois que tous les initiés
connaissent), Jean-Claude Nadon espérait certainement en son for intérieur
porter un jour le maillot du FC Metz. Et la chose fut près de se réaliser
lorsque, pensionnaire de ce qui était encore l’INF Vichy, il fut
approché par André Watrin, alors recruteur patenté du club
à la Croix de Lorraine : « Plusieurs rencontres ont eu lieu et
je suis venu à Saint-Symphorien mais finalement j’ai préféré
le challenge sportif que me proposait Guingamp où j’étais
assuré de jouer d’emblée. »
Allait s’ensuivre une carrière fort bien remplie avec quatorze
saisons parmi l’élite du football, en D. 1 ou 2 avec un total impressionnant
de 450 rencontres disputées dans les différents buts où
il fut amené à exercer son talent avec comme meilleurs souvenirs
deux matches européens, l’un avec Lens contre la Lazio de Rome,
l’autre avec Lyon face à Istanbul Sports.
Un parcours riche dont il retient aujourd’hui « la chance d’avoir
pu être professionnel, un métier où il y a beaucoup plus
de demandes que d’élus, celle aussi de durer car désormais
nombreux sont les joueurs à rester sur le carreau au terme de leur contrat
et enfin le bonheur de ne jamais avoir été blessé sérieusement
grâce à une bonne hygiène de vie. Le tout réuni m’a
permis, pour utiliser une image de cyclisme, d’être parti du bas
de la montagne pour réussir à franchir plusieurs cols de première
catégorie ! »
Adjoint de Roger Lemerre !
La boucle professionnelle bouclée, Jean-Claude retourne au club de ses
débuts, Guingamp, pour y entraîner les gardiens tout en s’occupant
des 17 ans avant de prendre en charge en 2001-2002 la section sportive (6ème
et 5ème) du collège Notre-Dame à Guingamp toujours. Se
présente alors à lui l’opportunité de suivre Roger
Lemerre dans sa nouvelle vie en Tunisie où il a sous sa coupe les gardiens
de la sélection nationale : « Cela restera une expérience
fort intéressante, super enrichissante. Roger est un homme fabuleux,
bien loin de l’image que certains ont cru devoir en donner. »
De la Tunisie il n’y a qu’un pas que Jean-Claude a franchi en deux
étapes : « J’avais envoyé des cursus dans plusieurs
clubs et j’ai eu un contact avec Francis De Taddeo, lequel m’a fait
savoir que le club avait fait une proposition à Jacques Songo’o.
J’en étais resté là quand Francis m’a rappelé
pour que dire que la place était à prendre. C’est tout simple.
» Voilà comment Jean-Claude Nadon va se retrouver en charge des
jeunes futurs gardiens du temple messin, séduit par la philosophie messine
et désireux de transmettre aux nouvelles générations toute
l’expérience qu’il a pu glaner au fil de sa longue carrière
: « Quand j’étais encore en activité, je m’imaginais
continuer ma carrière dans le football sous une forme à déterminer.
Là j’ai la possibilité de partager mon vécu avec
des jeunes à qui je souhaite le même bonheur que moi. »
Il ne reste plus qu’à souhaiter au néo-technicien messin
pleine et entière réussite dans sa nouvelle vie, à proximité
immédiate du berceau de son enfance.
Jean-Claude Nadon en bref
Né le 21.11.1964 à Saint-Avold.
Clubs successifs : Hombourg-Haut, SO Merlebach, INF Vichy, En Avant Guingamp
(1984-1989), Lille OSC (1989-1996), RC Lens (1996-1997), O. Lyon (1997-1998).
A joué 250 matches en Division I et 200 en Division II.
Sélections : A’, Espoirs, Amateurs.
Diplômes : BE 1, DEF, passera bientôt les épreuves du diplôme
spécifique d’entraîneur de gardiens.
Marié, 2 enfants.
Les conseils de Patrick Barth
La vie ménage parfois de drôles de retours en arrière. Lorsque
Jean-Claude Nadon s’apprêta a filer à Vichy pour y devenir
l’un des pensionnaires de l’Institut National du Football, il se
rendit à Forbach dans une grande surface spécialisée dans
les articles de sport. Patrick Barth y était alors en poste et il le
conseilla dans le choix de ses équipements, notamment dans ceux des gants
dont on sait qu’ils ont une importance capitale pour un gardien…Jean-Claude
y demeura fidèle tout au long de sa carrière. Près de 25
ans plus tard, les deux hommes se retrouvent sous le même maillot.