Retrouver les gens des années après permet (parfois)
de gommer certaines erreurs : contrairement à l’idée reçue
et écrite régulièrement par les chroniqueurs de l’époque,
Jenni s’écrit avec un i et non un y…comme nous fûmes
nombreux à faire l’erreur en son temps. Mais on sait qu’il
n’est jamais trop tard pour rectifier le tir ! Daniel Jenni donc a disputé
pas loin de 300 matches sous le maillot messin alors qu’au départ
il semblait engagé sur une toute autre voie. Etudiant à la Fac
de Sciences de Metz, il fut amené à effectuer un stage à
la Davum, société bien établie sur la place messine et
au sein de laquelle un certain nombre de corpos évoluaient dans une équipe
managée par Marcel Husson, lequel cumulait avec ses fonctions d’entraîneur
de l’AS Talange. L’équipe ainsi composée et dirigée
balayait tout sur son passage et Daniel Jenni, qui avait porté les maillots
du Ban St Martin et de l’ARC Metz précédemment, suivit finalement
Marcel Husson à Amnéville. Il s’en tira si bien qu’il
fut retenu en sélection de Lorraine pour la Coupe des Ligues, laquelle
était alors un sacré révélateur pour les meilleurs
footballeurs amateurs en l’absence de centres de formation tel qu’on
le conçoit de nos jours. Et, durant ces rencontres interrégionales,
Daniel Jenni fut repéré par le FC Metz, franchissant ainsi le
Rubicon alors qu’il avait jusqu’alors privilégié les
études, s’apprêtant même à s’engager dans
la carrière de professeur de construction mécanique ! «
Ce fut bien évidemment un moment particulier dans ma vie, notamment lors
du premier match disputé à Reims avec comme adversaire direct
l’Argentin Santamaria. Je m’en étais pas mal sorti et en
1974 je signais mon premier contrat pro, une chose extraordinaire mais qui s’accompagna
aussi de difficultés car le milieu pro était plutôt fermé
et il n’était pas trop bien vu d’être en même
temps étudiant. Mais à force de ténacité et de pugnacité,
j’ai réussi à ouvrir les portes d’un autre monde,
un rêve de gosse que je croyais ne jamais réaliser. » Au
point d’être remarqué pour jouer en Equipe de France amateurs,
une sélection qu’il refusa à la demande de M. Huart car
il y avait un match important à disputer avec Metz… Durant sa carrière
pro, Daniel Jenni côtoya ainsi plusieurs entraîneurs (René
Vernier, Georges Huart, Marc Rastoll, Jean Snella et Henry Kasperczak. Ses partenaires
sur le terrain avaient -entre autres- pour nom Patrick Battiston, Joël
Muller, Jacky Perignon ceux avec lesquels il avoue encore aujourd’hui
avoir eu des points communs, ou encore le Hollandais Wim Suurbier ou Bruno Zaremba
« avec qui nous formions un sacré trio ». De quoi emmagasiner
un bon paquet de souvenirs, ravivés fort opportunément lors des
« JPO » du 22 juin dernier, une manifestation que Daniel a apprécié
à sa juste valeur.
Toujours
fidèle au FC Metz
Après une carrière pro bien remplie, Daniel
Jenni a connu plusieurs régions, au hasard du football et de ses emplois
mais il n’a jamais cessé d’être supporter du club grenat.
Après Metz, l’ancien défenseur mit le
cap sur le FC Périgueux en tant qu’entraîneur-joueur: «
J’ai connu les difficultés du foot amateur, les fausses promesses
aussi. Ce fut une mauvaise période au terme de laquelle j’ai donné
la priorité à ma carrière en partant à Brive où
j’entraînais et je jouais mais aussi où j’avais été
embauché à la ville en tant qu’ingénieur, responsable
du parc automobile. J’y suis resté jusqu’en 1990, conscient
à cet instant d’avoir effectué le tour complet. Mes enfants
grandissaient, il leur fallait une ville universitaire pour poursuivre leurs
études (le fils a un DESS de psychologie, la fille un DESS de maths,
ndlr). J’avais le choix entre Lyon, Paris et Angers. J’ai choisi
cette dernière ville qui se rapproche par son ampleur de Metz et nous
ne sommes pas loin ni de l’océan ni de Paris. Par ailleurs mon
fils pouvait continuer à jouer au foot à un certain niveau et
il opère encore aujourd’hui en CFA à Pacy-sur-Eure. Nous
avons fait construire et désormais nous sommes bien posés en terre
angevine. » Daniel y occupe des fonctions importantes à la communauté
d’agglomération qui regroupe 29 localités : il y est en
charge du service de l’eau et de l’assainissement avec un emploi
du temps bien chargé et des compétences sans cesse élargies
dans la fonction territoriale. Un plein succès donc sur le plan professionnel
où il a su utiliser à son profit les vertus mises en avant sur
les terrains de sport, vertus tirées pour partie de ses origines polonaises.
S’il a coupé avec le football en tant que praticien, il continue
par contre d’en être un mordu devant le petit écran : «
Je suis resté fidèle au FC Metz. Quand ils viennent jouer à
Nantes ou en coupe dans la région, je me déplace. Sinon, je suis
à la TV. »
Pour le reste il entretient la forme par des footings et depuis un peu plus
d’un an par le golf, des loisirs mérités pour une reconversion
parfaitement réussie.
Daniel Jenni en bref
Né le 13 novembre 1949 à Metz
A joué au Ban St Martin, à l’ARC Metz, à Amnéville
puis au FC Metz de 1972 à 1981
Entraîneur-joueur au FC Périgueux en 1982 puis à Brive jusqu’en
1990
Installé désormais à Angers où il est ingénieur
au service de l’eau et de l’assainissement de la communauté
d’agglomération.
Marié et père de deux enfants.