P. Razurel : ''Méprisant pour notre travail''

La DNCG s'est prononcée pour un placement du FC Metz
sous recrutement contrôlé. Cette décision était-elle attendue et que signifie-t-elle
concrètement ? "Attendue oui, car notre masse salariale est malheureusement
trop importante par rapport aux ressources budgétaires du club. Nous savions que
notre budget passerait mais avec les réserves de placement sous contrôle par la
DNCG.

Cela signifie que nous nous sommes engagés à réduire notre masse salariale si
nous voulons faire venir de nouveaux joueurs. Si nous n'arrivons pas à transférer
quelques gros salaires nous ne pourrons pas recruter selon les souhaits de l'entraîneur
et notre situation budgétaire restera tendue."



Le marché des transferts du FC Metz semble d'ailleurs au point mort concernant
les départs...

"Il nous faut essayer de trouver une solution intelligente avec les joueurs et
leurs managers notamment sur le plan sportif pour que les joueurs puissent se
remettre en cause sous les couleurs d'un autre club. Et bien sûr essayer de faire
que les joueurs retrouvent des conditions financières sensiblement équivalentes
à celles qu'ils avaient ici.

Maintenant il est encore trop tôt pour trouver des solutions effectives. Nous
y réfléchissons et nous avançons tout doucement dans un marché particulièrement
atone. La limite de la mutation est fixée au 31 août et il ne faut pas s'attendre
à de grands bouleversement avant cette date."



De ce fait l'arrivée de nouveaux joueurs est également
gelée ?

"Effectivement, sauf départ de joueurs en dehors de ceux qui font la masse salariale,
une arrivée n'est pas possible."



La signature de Luis Satorra par exemple pourrait être
liée au départ d'un autre joueur à salaire au moins équivalent ?

"C'est sûr que son arrivée ne pourrait s'inscrire que dans le cadre d'un effort
financier très important de sa part soit dans celui du départ d'un ou plusieurs
joueurs pour contrebalancer l'ouverture financière que nous avons."



La décision en appel de la DNCG sur le cas de l'OGC Nice a été à nouveau reportée
pénalisant les préparations de Nice, Metz et Nîmes. Quelles sont les répercussions
de ce report sur la vie du club et que peut faire le FC Metz ?

"Effectivement, la Fédération a décidé de ne livrer sa décision que le 19 juillet,
c'est-à-dire presque deux mois après la première décision de la DNCG. Ce délai
qui méprise le travail des clubs professionnels est inacceptable. On fait fi de
la préparation de la saison pour ces trois clubs. A ce jour nous avons un groupe
de joueurs qui s'entraînent dans l'incertitude, nous n'enregistrons que très peu
d'abonnements et les contrats marketing sont gelés. Financièrement il n'y a pas
de rentrées et nous entrons dans une situation de trésorerie difficile. Il y a
également un problème d'organisation des déplacements par rapport aux compagnies
aériennes privées qui sont surbookées et qui ne vont pas nous attendre éternellement.

Ce n'est pas normal car ces difficultés sont dues au manque de décision des instances
fédérales. C'est méprisant pour notre travail et je pense que la fédération n'a
pas respecté la plus grande compétition de football nationale."



C'est pour cela que vous avez demandé de repousser de
deux semaines le début du championnat ?

"J'ai appris vendredi dernier que le championnat italien risquait d'être reportée
d'un mois pour des raisons financières et de droits TV. Si les Italiens peuvent
reporter leur championnat d'un mois pourquoi les Français ne pourraient pas reporter
le leur de quinze jours ? J'ai parlé de cette idée au Président et à la presse.
Cela permettrait aux trois équipes concernées de repréparer leur saison en terme
d'égalité. Cela n'effacerait pas tout et ne réglerait pas les problèmes de trésorerie
mais nous pourrions avoir un délai de réponse un peu plus long pour remettre tout
en route.

J'ai vu que le Président de la LNF avait déclaré qu'il ne voulait pas modifier
les choses mais je pense qu'un dossier exceptionnel peut amener une décision exceptionnelle.
Ce n'est pas un gadget que j'ai lancé mais plutôt une demande de réflexion car
je pense que cela mérite d'être soulevé."