Natif du Pays Meurthe et Mosellan, Marcel Jacob fut l’un des premiers
médecins de l’histoire du club dans les années 60. Revenu
à ses premiers amours à l’appel du Président Molinari
il y a trois saisons, il est aujourd’hui le responsable du staff médical
du club messin.
Ce déplacement à Reims aura une saveur particulière pour
celui qui fut au chevet de ce prestigieux club du football français pendant
près de 30 ans, dans l’intervalle de ses deux périodes messines.
Marcel Jacob nous raconte le Stade de Reims à travers quelques grands
noms qu’il a pu côtoyer.
Henri Germain (Président
du club de 1953 à 1966 puis de 1970 à 1977) : C’était
un grand monsieur dans la lignée duquel on peut placer le Président
Molinari. Des dirigeants de football qui se font malheureusement de plus en
plus rares à notre époque. Il force le respect autant pour son
palmarès, que beaucoup lui envient, que pour son humilité.
Carlos Bianchi (joueur puis entraîneur
du stade de Reims) : Carlos était avant-tout un avant-centre fantastique.
Pendant cinq ans, il fut le meilleur buteur du championnat avec 30 à
40 buts de moyenne. C’est quelqu’un doué d’une intelligence
frappante qui se retrouvait dans son jeu mais que l’on remarque encore
aujourd’hui avec son statut d’entraîneur. Ses deux coupes
intercontinentales ne sont pas le fruit du hasard.
Je garde le souvenir d’un match que le Stade de Reims était venu
disputer à Metz en décembre 1975. Après six mois de convalescence
nous venions de retirer à Carlos sa plaque posée pour une fracture
au tibia. Ce soir là il avait fêté son retour avec une prestation
flamboyante et en inscrivant quatre buts à une défense centrale
composée de Joël Muller et Ferdi Jeitz. Metz était alors
second du championnat et aurait pu prendre la pôle en cas de victoire
(le FCM s’était incliné par 4 buts à 2, ndlr).
Les frères Lech : Bernard
et Georges, le talent combiné à la gentillesse pour ces deux internationaux.
On retrouvait l’abnégation due à leurs origines polonaises
à une époque où les mineurs originaires de ce pays étaient
encore nombreux. Georges compte une trentaine de sélection en équipe
de France de 1963 à 1973.
Calderaro, Pires et Butelle :
Trois joueurs symboles des bonnes relations entre le FC Metz et le Stade de
Reims. Robert Pires je ne l’ai pas trop connu car il était encore
au centre de formation quand il est parti à Metz. François Calderaro
était l’immigré italien avec toutes ses qualités.
Je me souviens d’un garçon gentil, aimant chanter et se passionnant
pour les vieilles voitures. J’avais suggéré à Carlo
Molinari de le recruter.
Le stade Auguste Delaune : C’est
un stade mythique et tout de même un peu vieillot. Ses vestiaires respirent
l’histoire. Je me souviens d’une rencontre amicale face à
Mouscron que nous avions disputée à l’époque de Joël
Muller pour honorer le transfert de Nenad Jestrovic. Les joueurs n’avaient
pas dit un mot dans les vestiaires, comme pour respecter ce lieu chargé
d’histoire.
Le public rémois : La ferveur
autour du club reposait à l’époque essentiellement sur le
public parisien. De nombreux journalistes effectuaient régulièrement
le court trajet, assurant le club d’une bonne image médiatique.
Il y avait presque plus d’ «étrangers» dans les tribunes
que de véritables rémois. Le public est traditionnellement assez
froid, cela n’a rien à voir avec l’ambiance de St Symphorien.
Le football ne fait pas vraiment partie du quotidien et la municipalité
s’est toujours désintéressée du club. C’est
la même chose pour les investisseurs : les producteurs de champagne de
la région préfèrent promouvoir les sports huppés
que sont la Formule 1 et l’équitation plutôt qu’un
sport populaire comme le football.
Le Stade de Reims cuvée 2002/2003
: Je ne connais pas la nouvelle équipe dirigeante. A part David François
l’avant-centre, la plupart des joueurs sont arrivés après
mon départ. Je garde quelques contacts avec Manu Abreu (ancien entraîneur),Jean-Pierre
Bertolino (ancien directeur du centre de formation), Jacky Lemée (entraîneur
FC Mulhouse) et Guy Formici mais j’ai perdu la trace des autres qui se
sont tous dispersés.
Marcel Jacob se souvient
Quelques jours avant de remettre ses pendules à l’heure face au voisin rémois dans le derby du Grand-Est, le site officiel ouvre ses colonnes au Docteur Jacob qui fut le médecin du club champenois pendant près de 30 ans avant de retrouver sa Lorraine natale.
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