L’honneur retrouvé

Bien sûr, les circonstances ont été -une fois
n’est pas coutume- favorables au club grenat. Bien sûr, on pourrait
trouver d’autres raisons encore d’ergoter sur la présence
messine dans le dernier carré.

Mais pour se persuader de la portée de l’exploit signé par
la formation de Jean Fernandez, il n’était qu’à voir
la « une » du quotidien « L’Equipe » pour mesurer
à quel point ce succès a marqué les esprits. Pleine page
on y voit Manu Adebayor prendre Landreau à contre-pied sur le penalty
ouvrant les portes des demi-finales. On ajoutera les sollicitations de médias
pour lesquels le club de Ligue 2 n’existait guère jusqu’à
présent. Et surtout, chose plus importante peut-être, de nombreux
témoignages de sympathie et des messages de félicitations sont
arrivés au standard du club. Qui du Pays Basque, qui de Sedan, de Paris
ou d’Amiens entre autres pour exprimer la satisfaction de voir le FC Metz
revenir ainsi en pleine lumière…

L’objectif du club, on ne le répétera jamais assez, est
le retour dès juin prochain parmi l’élite du football français
et dès samedi à Beauvais, les partenaires de Grégory Proment
devront à nouveau enfiler le bleu de chauffe pour tenter de prendre,
hors de leurs bases, les indispensables points extérieurs, les seuls
à même de faire le trou avec les poursuivants. Mais la Coupe, de
France ou de la Ligue, reste le moyen unique de faire vibrer ses supporters,
de mettre en exergue le maillot que l’on porte, de redorer en la circonstance
un blason que les aléas sportifs avaient quelque peu écorné
depuis 1999. Année où (comme par hasard) le FC Metz s’inclinait
en finale de la CDL face au RC Lens, l’adversaire récurrent de
cette époque…pas si lointaine au demeurant.

Depuis, l’épisode des faux-passeports, la relégation en
Ligue 2, certains épisodes juridico-sportifs avaient fait oublier à
certains que le FC Metz est d’abord un club de football au riche passé.
A la Beaujoire, les Messins affrontaient ainsi l’équipe ayant la
plus grande ancienneté en L.1 puisque les Canaris en sont désormais
à 40 saisons consécutives au plus haut niveau. Les seuls à
faire (presque) aussi bien jusqu’à la saison écoulée
étaient les Messins.

Pour avoir croisé leur route mercredi soir, les Nantais savent maintenant
que Metz a les moyens de venir à nouveau croiser le fer avec les meilleurs
dans quelques mois, Vahirua avouant en aparté : « On est tombé
sur un rouleau compresseur ! »

Car, bien sûr, le championnat reste la priorité des priorités
même si Greg Proment avait cette supplique : « Laissez-nous profiter
du bonheur présent au moins jusqu’au tirage au sort. Mais vous
pouvez être sûrs que dès vendredi matin nous serons en plein
dans le match de Beauvais. Mais nous avons tous profité à plein
de ce match contre une L.1, dans un stade magnifique, un match qui fait du bien
et dans lequel on avait tous envie de prendre le maximum de plaisir. »

Une notion développée à l’envi par Jean Fernandez,
« coach Jean » comme on serait tenté de l’appeler désormais,
l’homme grâce auquel une phalange de jeunes gens bien sous tous
rapports a redonné au FC Metz l’honneur un moment égaré…

Et, comme un clin d’œil du destin, c’est à Sochaux,
club auquel le technicien messin a donné la dimension actuelle, qu’il
faudra aller ferrailler pour tenter de décrocher la timbale, une place
en finale au Stade de France…