Avant lui son oncle Raymond, dit «Keko», avait déjà
fait le bonheur du FC Metz à la fin des années 40 et au début
des années 50 avant de rejoindre le Stade Français. Après
ses premières armes à l’AS Talange, Patrick, repéré
lors d’une détection, rejoint le FC Metz à 16 ans. Un an
plus tard, en mars 1974, René Vernier, alors en charge de l’équipe,
fait appel à lui pour un match à Gerland contre l’Olympique
Lyonnais. Le pied ainsi mis à l’étrier très jeune,
il jouera 6 matches jusqu’au terme de la saison dans une équipe
où opéraient alors notamment F. Jeitz, J. Muller, B. Blaut, N.
Braun, Cl. Hausknecht, P. Barth… Michel Ettore était arrivé
en même temps que lui, Bernard Zénier un an plus tard.
Pendant six ans, Patrick Battiston va régaler Saint-Symphorien et prendre
personnellement beaucoup de bonheur dans une équipe où il continue
de côtoyer quelques joueurs de premier plan, son souvenir allant bien
sûr vers André Rey et les «artilleurs» Braun et Curioni.
Mais il noue aussi de solides amitiés avec des «minots» comme
lui : Pascal Raspollini, François Zdun ou Jean-Philippe Dehon dont il
nous a demandé des nouvelles.
Patrick boucle le cycle messin au terme de la saison 1979-1980 avec en point
d’orgue un match fantastique contre le PSG en mai au cours duquel il inscrit
deux buts…et fait pleurer plus d’un supporter du FCM avant de prendre
la direction du grand Saint-Etienne.
Héros national
13 ans après, il n’a rien oublié de ces souvenirs : «Ils
sont bien au fond de ma mémoire et je revois toujours avec plaisir les
Messins comme j’ai pu le faire lors de la venue de Bordeaux en Coupe de
la Ligue. Nous jouions à l’époque avec l’insouciance
de la jeunesse dans une formation pratiquant souvent un football alléchant.
En plus, l’arrivée des joueurs de ma génération a
permis d’entretenir l’identité régionale indispensable.
J’ai suivi avec attention leur parcours et je pense aujourd’hui
que Metz va retrouver sa place en Ligue 1. Le salut passe par les jeunes générations
et par cette atmosphère particulière. Je me souviens qu’à
mon époque, quand cela ne tournait pas, quelqu’un avait promis
un couscous en cas de victoire. Ce qui fut fait. Ensuite un autre paria une
paella…on marchait ainsi avec des coups sympas, des choses qui ne peuvent
que laisser de bons souvenirs.»
Sous le maillot mythique de l’ASSE, la carrière de Battiston va
prendre une toute autre dimension en particulier avec cet incident dont toute
la France a encore le souvenir 20 ans plus tard : le choc entre Harald Schumacher,
le gardien de but germanique, et l’ancien Messin, son évacuation
sur une civière et la défaite des Tricolores contre l’Allemagne
à Séville en 1982 lors du Mondial espagnol. Patrick est alors
un véritable héros national qui va poursuivre sa carrière
avec un égal bonheur entre Bordeaux et Monaco avant un retour en Gironde
où il met un terme à sa carrière en 1991, la même
année que Bernard Zénier avec qui il avait débuté
en Equipe de France en 1978 pour un total de 56 sélections.
«A l’époque déjà, on sentait que les choses
changeaient, que le professionnalisme prenait une autre dimension au détriment
des relations humaines. Avant les journalistes venaient dans le vestiaire, maintenant
il y a les salles de presse et les contacts ont changé. Ou plutôt
les gens se réfugient derrière ce prétexte…mais il
est encore possible d’entretenir une certaine convivialité dans
les rapports.»
C’est en tout état de cause l’un des messages que Patrick,
désormais directeur de la formation aux Girondins, s’attache à
faire passer à ses jeunes ouailles dans le cadre prestigieux du Château
du Haillan. «En dehors de la formation, je cherche aussi à leur
faire garder le contact avec la vie quotidienne et dans ce domaine le fait de
concilier études et football me paraît une excellente chose.»
Un discours que le FC Metz pratique également…
Patrick Battiston en bref
Né le 12 mars 1957 à Amnéville.
Rejoint le FC Metz en 1973.
A joué son premier match en pros le 16 mars 1974 à Lyon.
Il quitte le FCM au terme de la saison 1979-1980 pour rejoindre l’AS Saint-Etienne
où il restera jusqu’en 1983.
De 1983 à 1987, il porte le maillot de Bordeaux puis rejoint l’AS
Monaco (1987-1989) avant de venir terminer sa carrière, en 1991, aux Girondins.
Retenu à 56 reprises en Equipe de France.
Est aujourd’hui directeur de la formation aux Girondins de Bordeaux.
Marié, père de deux fils de 18 et 13 ans.