Jean-Paul Bernad est encore sous le choc : alors qu’il réalisait
un excellent championnat avec son équipe de Grasse, il s’est vu
signifier son licenciement par le club. Rien à voir avec le sportif,
on s’en doute, mais « Polo » a payé au prix fort son
caractère entier. En la circonstance, il a dénoncé certains
dysfonctionnements dans le club à la suite de querelles internes. «Comme
je ne suis pas un canard, je n’ai pas modifié mes premières
déclarations et on m’a indiqué la sortie !».
L’occasion de se souvenir, qu’après le séisme provoqué
par les Messins au Camp Nou, Bernad et ses potes avaient menacé de faire
grève à Dresde…pour une sombre affaires de prime. Histoire
de rappeler que l’homme est souvent entier dans ses prises de positions.
D’où parfois certains déboires qu’à près
de 50 ans, il ne regrette toutefois pas. Même s’il avoue qu’après
son séjour messin il n’a pas retrouvé le même plaisir
dans les clubs où il a été amené à jouer…
Metz plutôt qu’Auxerre
En décembre 1982, Jean-Paul quitte Besançon pour Metz qu’il
rejoint grâce à André Watrin, lequel n’avait pas hésité
à se déplacer sur la neige pour convaincre le meneur de jeu franc-comtois,
lequel était sur le point de rejoindre l’AJ Auxerre : «Dédé
avait su trouver les mots pour me convaincre et l’image qu’il m’avait
donnée de Metz était plutôt sympa. La suite des événements
a justifié mon choix et aujourd’hui, avec ceux gardés de
l’époque lyonnaise (avec Chiesa, B. Lacombe, Domenech ou Chauveau,
ndlr), les souvenirs messins sont les meilleurs de ma carrière.»
Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est
pas Barcelone qui arrive en première position mais bel et bien la victoire
en finale de la Coupe de France, le 11 mai 1984, contre l’AS Monaco :
«C’était le premier trophée du club avec derrière
nous toute une région qui encaissait les mauvaises nouvelles économiques
sans discontinuer. Et malgré les difficultés dans la vie du club,
nous avions réussi à former un groupe au sens plein du terme et
cela nous a permis de laisser notre trace. J’en parle encore aujourd’hui
avec Toni (Kurbos) ou Jean-Philippe (Rohr). J’ai aussi beaucoup aimé
la ville, les gens…même si le soleil me manquait car je suis un
Latin. Barcelone reste bien sûr aussi un souvenir particulier mais c’était
un autre contexte après un math aller manqué de notre part, dans
un stade quasiment vide où les choses ont tourné d’une manière
que personne n’aurait imaginée.»
L’équipe actuelle attire aussi les compliments de J-P Bernad :
«J’ai suivi quelques matches à la télé et je
suis convaincu que les joueurs de Fernandez vont monter. Metz est une place-forte
du football et mérite plus que d’autres sa place parmi l’élite…même
si le foot est plein d’aléas. Metz en Ligue 2, c’est anormal.»
Et de parler avec émotion de l’enthousiasme des spectateurs¸de
ce stade à dimensions humaines mais dans lequel les footballeurs se sentent
si bien…
A l’évidence, l’enfant du soleil a laissé une partie
de son cœur dans nos contrées.
Jean-Paul BERNAD en bref
Né le 8 juillet 1954 à Sidi Bel-Abbes
2 enfants
Clubs successifs : Olympique Lyonnais, Besançon, FC Metz (de décembre
1981 à juin 1985), OGC Nice (2 saisons) et Nîmes Olympique (2 saisons.
Titulaire du BE 1, en préparation du BE 2.
A entraîné en région lyonnaise puis en dernier lieu à
Grasse (Division d’Honneur)…où il vient d’être
remercié alors que l’équipe occupe la deuxième place
!