"Cela fait 22 ans que j'ai quitté Metz et les gens pensent encore à moi." A l'évidence,
André Rey a été surpris de la demande des internautes. Surpris mais ravi car le
temps qui passe n'altère manifestement pas les souvenirs qu'il a conservés de
son (long) séjour sur les bords de la Moselle. Si tel devait être le cas, les
deux photos accrochées dans son bureau de président-directeur général viendraient
lui rappeler cette époque de sa vie. Elles datent en effet de la période au cours
de laquelle le "banni" de Strasbourg avait conquis le cœur des Lorrains après
un coup de poker dont le président Molinari a émaillé sa carrière.
Formé à Rosheim, équipe de première division départementale, André Rey rejoint
très naturellement le Racing strasbourgeois où il signe en 1969 un contrat stagiaire
avant de passer pro en 1972. Un avenir doré lui semblait promis quand, dans la
longue valse des entraîneurs connue par le club bas-rhinois, surgit un technicien
hollandais du nom de Hollink qui invite tout simplement André à choisir une autre
voie que le football ! Mais le président du FC Metz s'est fait une spécialité
de remettre en selle ceux que les autres ont laissé au bord du chemin. Alerté
par un ami, il se souvient notamment que "Le Grand" a fait des misères aux Grenats
lors d'un match de Coupe de France en arrêtant deux penaltys de Daniel Bourgeois.
Il faut dire qu'il y a urgence dans la maison messine car Patrick Barth (aujourd'hui
entraîneur des gardiens, NDLR) s'est grièvement blessé lors d'une rencontre à
Saint-Etienne. Nous sommes fin octobre 1974 et Michel Ettore n'est encore qu'un
garçon en devenir...
Retour à la lumière
André Rey comprend aussitôt que la chance lui fait un clin d'œil et il accepte
la proposition messine. Les premiers temps sont douloureux avec notamment deux
revers consécutifs, le temps pour chacun de trouver ses marques et les automatismes
nécessaires. Puis à partir de janvier, c'est une série de 14 rencontres sans revers
connue par le FC Metz. André Rey a bien remis le pied à l'étrier et cela va lui
valoir six saisons pleines et heureuses et aujourd'hui encore des images plein
la tête.
"J'aurai toujours à l'esprit ce que m'ont apporté le président Molinari, les supporters,
toute une région acquise à la cause de son club. Tout cela m'a permis de m'affirmer
au plus haut niveau et on ne peut bien évidemment pas rayer cela de sa mémoire."
S'il avoue aujourd'hui ne plus aller au stade, André Rey reconnaît par contre
profiter de chaque retransmission télévisée de matches où Metz est engagé : "J'ai
vu les rencontres sur Eurosports et je pense qu'avec Jean Fernandez, qui a fait
ses preuves ailleurs, l'équipe peut aller au bout de son ambition, c'est-à-dire
de remonter. Malgré un début quelconque en effet, l'effet a retrouvé la marche
avant et aujourd'hui tout le monde doit y croire. Et cela même si le foot français
a marché et marche encore sur la tête. Trop d'abus ont été commis, il faut maintenant
revenir à l'humilité et à la raison. Et dans ce cadre renouvelé, Metz doit trouver
sa place."
Et, comme pour étayer ses dires, "Le Grand" nous rappelle les paquets de linge
sale qu'il ramenait à laver à son épouse ou les prolongations d'entraînement avec
les autres membres de la "bande des trois" (Michel Ettore et Stéphane D'Angelo)
car il n'y avait pas d'entraîneur des gardiens. "On assumait, on bossait pour
nous, des vertus qu'il faut retrouver. Car à Metz, le président, les supporters
c'est du vrai, pas du pipeau. Les Lorrains sont des gens valeureux."
Etonnez vous après cela qu'il avoue un petit faible pour le RC Lens...car avec
Joël Muller, André Rey a partagé cinq saisons dont une sous le maillot niçois.
Quand on vous disait qu'André était un fidèle parmi les fidèles...avec une seule
petite dérive, quand il termina sa carrière active de footballeur avec le maillot
n°10 sous les couleurs de Duppigheim.
André REY en bref
Né le 11 janvier 1948 à Strasbourg.
Père de deux fils Jean-François et Grégory.
Activité professionnelle : PDG de "André Rey Diffusion", société spécialisée dans
la fabrication de fermetures, portes et fenêtres.
Clubs successifs : RC Strasbourg (1er contrat pro en 1972), Mulhouse, Strasbourg,
FC Metz (1974 à 1980), Nice (1980-1982), Mulhouse, La Roche sur Yon.
Sélectionné à 10 reprises en Equipe de France, la première fois contre l'Allemagne
de Franz Beckenbauer (victoire 1-0, but de Olivier Rouyer).