Philippe, samedi soir, tu as vécu la rencontre depuis les tribunes, avec
un peu de recul, comment analyser la prestation de tes partenaires ?
Philippe Gaillot : Il
y a eu cinq bonnes minutes au début qui étaient encourageantes, nous nous sommes
créés deux/trois situations chaudes et puis assez rapidement, notre jeu s'est
dégradé, Bastia a réussi à en profiter, ils ont été par moment même
brillants alors que nous, nous étions largement en dessous de notre niveau
habituel, cela a donné 35 minutes catastrophiques ! Il y a eu une bonne
réaction en début de deuxième mi-temps, pendant 20 minutes, nous sommes
revenus dans la partie . Ensuite, nous étions un peu essoufflés, Bastia a
réussi a placer deux contres qui auraient pu nous faire très mal, et nous
avons fini le match sans pouvoir revenir au score.
Par rapport à la fin de saison dernière, comment expliquer qu'avec les mêmes joueurs, on
n'ait pas les mêmes effets ?
Philippe Gaillot : Ce
n'est pas tellement explicable, cela fait partie des choses qui arrivent assez
fréquemment dans le football, on le voit avec Nantes, avec Monaco, des équipes
qui, d'une année à l'autre, avec des effectifs quasiment inchangés,
n'ont pas du tout les mêmes résultats. Le problème du football, c'est qu'il
s'agit d'un équilibre assez fragile entre technique, physique, mental,
cohésion du groupe. On est pas toujours capable de maintenir cet équilibre
dans les meilleurs conditions, il suffit que peu de choses se dérèglent, un
peu de relâchement au niveau mental et puis, on peut tout de suite être moins
performant.
Le club est aujourd'hui dans une situation délicate, on a vu le
Président s'entretenir longuement avec le staff cette semaine,
est-ce qu'entre vous, joueurs, vous vous êtes également parlé pour essayer de voir
ce qui n'allait pas ?
Philippe Gaillot : Oui,
nous avons pas mal parlé entre nous, en plus nous en discutons assez régulièrement
sur le terrain pour voir où il y a vraiment des problèmes, où nous pouvons
régler certaines choses. Pour l'instant, nous sommes conscients que l'on peut
réagir au niveau de l'état d'esprit, sur le jeu, nous allons suivre les
nouvelles directives d'Albert. Mais au niveau de l'état d'esprit, de
l'engagement, de l'application dans le travail du groupe, nous pouvons faire des
efforts, on peut toujours faire mieux.
Dans une telle période et au même titre que Meyrieu, Baticle ou encore
Régis, tu dois avoir un rôle particulier par rapport aux jeunes ?
Philippe Gaillot : Oui,
nous essayons mais nous n'avons pas tous les outils miracles. Nous essayons
d'avoir un comportement exemplaire, de leur redonner confiance, de corriger
certaines choses, de maintenir l'état d'esprit club au maximum et puis aussi ne
pas laisser s'éparpiller certains joueurs qui auraient tendance à s'écarter
du groupe dans ces situations là. Il faut que tout le monde avance dans le
même sens, c'est la seule manière de s'en sortir. C'est à cela que les
joueurs qui ont un peu plus d'expérience doivent être attentifs.
Dans quel état d'esprit allez-vous vous rendre à Guingamp, samedi ?
Philippe Gaillot : De
toute façon, pendant de nombreux matchs, nous allons être au pied du mur à
chaque fois. Il faut arriver à ne pas être trop fébrile, c'est vrai qu'aujourd'hui
on
joue déjà notre maintien. Il faut à la fois être suffisamment sereins
pour pouvoir retrouver son niveau et en même temps être conscients des
problèmes. Il faut également savoir se surpasser dans ces moments là et
samedi, il va falloir que tout le groupe réagisse.
Revenons à ta situation personnelle, après une longue période d'indisponibilité,
tu viens de retrouver la compétition en CFA, est-ce que tu penses avoir retrouvé
ton meilleur niveau ?
Philippe Gaillot : Mon
meilleur niveau, pas encore, cela est certain. Je suis satisfait d'avoir pu
faire un match complet en CFA. Au niveau vitesse et puissance, je n'ai pas
encore récupéré la complète possession de mes moyens. Le rythme c'est pareil,
il n'y a qu'au fur et à mesure des matchs, que je vais récupérer cela et donc
j'ai encore du travail. Par contre au niveau technique, je suis satisfait
d'avoir retrouvé de bonnes sensations rapidement sur le terrain.
Dernière question, le terrorisme aux États-Unis, j'imagine
que cela ne te laisse pas indifférent ?
Philippe Gaillot : Vous
savez, nous sommes dans une situation tellement délicate qu'il faut se
concentrer avant tout sur son métier, la vie ne s'arrête pas là. Mais d'un
autre côté, c'est vrai que des actes comme cela, c'est assez horrifiant et
terrifiant. Ce qui est maintenant inquiétant, ce sont les conséquences de ces
évènements, nous ne savons pas comment les États-Unis vont réagir, nous
savons que le
président est assez agressif, que la situation au Proche-Orient est tendue . Il s'agit quand
même d'une situation explosive.