Metz - Clermont, je réserve ma place

Conférence de presse avec Gilbert Gress

Gilbert Gress, le successeur d’Albert Cartier, a été présenté à la presse ce matin. Le nouvel homme fort du FC Metz a présenté les grandes lignes de son plan de bataille pour maintenir le club à la croix de Lorraine parmi l’élite. Compte rendu.
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Qu'est-ce qui vous a poussé à relever le challenge messin
?


"Je garde de très bons rapports avec le Président Molinari depuis de longues
années et j'avais déjà failli venir à Metz au début des années 80. J'ai eu l'occasion
de côtoyer d'anciens joueurs du club qui m'ont également dit de belles choses
sur ce club et son Président. Si on met de côté de rares exceptions, les clubs
qui changent d'entraîneurs sont des clubs en difficulté sportive."




On vous décrit comme un entraîneur autoritaire, est-ce
une réputation usurpée ?


"Ce n'est pas en tapant sur la table tout le temps que l'on arrive à faire
des résultats. Par le passé, il m'est déjà arrivé de partir en vacances avec des
joueurs et leurs épouses. On m'a catalogué parmi les entraîneurs à poigne, tant
mieux. Maintenant ce n'est pas ça qui fera que Metz sera champion de France !


L'autorité est quelque chose de naturelle. Mais je préfère faire appel au bon
sens des joueurs, à leur intelligence et à leurs qualités techniques et morales.
C'est ce message que je vais essayer de faire passer.

Par contre si un joueur a un comportement indigne d'un sportif de haut niveau
je serai effectivement un entraîneur à poigne. Quand on est footballeur professionnel,
on a quelques sacrifices à faire. Une carrière ça dure dix ans maximum."




Songez vous à faire le tour des boîtes de nuit comme Guy Roux à Auxerre ?


"Quand j'étais à Strasbourg pour la première fois, je connaissais tous les
taxis de la ville. Je n'avais même pas besoin de me déplacer et on me téléphonait
chez moi pour me dire si un tel ou un tel était sorti. Ça peut arriver
de sortir de temps en temps mais il ne faut pas non plus que cela se répète trois
ou quatre fois par semaine. Il faut que chacun s'assume. Si l'on veut réussir,
il faut avoir à faire à des hommes et pas à des enfants."



Moins de quatre mois pour réussir, quel est le plan que vous allez élaborer ?


"C'est une période très courte. Quand j'étais arrivé au FC Zurich il ne restait
plus que huit matches pour ne pas descendre en ligue B et nous avions réussi.
Cela dit, les adversaires de l'époque étaient de moins bonne qualité que ceux
que nous allons être amenés à rencontrer dans cette fin de championnat. Je continuerai
à travailler comme je l'ai toujours fait."



Allez vous fonctionner avec un groupe restreint ?


"Je vais d'abord découvrir le groupe. Mais c'est clair que je n'ai pas l'intention
de travailler avec un groupe de 25 ou 30 joueurs."



Vous êtes connu pour être un entraîneur prônant des valeurs
très offensives. C'est un sacré challenge qui se présente avec Metz qui n'a marqué
que 9 buts depuis ce début de championnat...


"Quand on peut attaquer il faut le faire! Il y a des matches où l'on ne peut
pas attaquer et où il faut défendre. Mais si par exemple mon arrière droit a 40
mètres d'espace devant lui, il faut qu'il profite de cet espace pour aller porter
le danger sur le but adverse.

J'ai eu beaucoup d'admiration à l'époque pour les footballs allemands, hollandais
et pour l'Ajax. Les grandes équipes encore aujourd'hui sont celles qui jouent
au football et qui essayent d'attaquer."



Avez-vous discuté avec le Président d'une éventuelle recrue avant la fin du mercato
?


"Vous savez l'oiseau rare je n'y crois pas de trop. Cela dit s'il y a une
opportunité qui se présente pour un prix raisonnable, on pourra toujours en discuter
avec le Président."



Allez-vous rencontrer individuellement chaque joueur
?


"Je rencontrerai tout d'abord le groupe dans sa totalité puis viendront peut-être
des entretiens individuels avec certains joueurs. Je n'ai pas beaucoup le temps
pour apprendre à connaître le groupe. J'ai déjà entendu des entraîneurs dire que
dans trois ans ils auraient une grande équipe et six mois plus tard ils n'étaient
plus là !

Le seul problème c'est qu'en jouant tous les trois jours nous n'allons avoir le
temps de beaucoup nous entraîner. Le calendrier est ce qu'il est, on ne peut pas
le changer et il faudra faire avec."



Qu'est ce que la méthode Gress va apporter de plus que la méthode Cartier ?



"Je ne suis pas là pour faire de belles phrases. J'ai ma façon de travailler,
de faire évoluer l'équipe et jusqu'à là ça m'aura toujours bien réussi. Je n'ai
jamais parlé de l'entraîneur qui était là avant moi et je ne le ferai jamais.
Le plus important est de sauver le FC Metz, le reste on verra après."



Vous retrouvez Pascal Janin. Est-ce important d'avoir à ses côtés quelqu'un qui
connaît bien le club ?


"J'ai travaillé trois ans avec lui à Strasbourg et cela s'était bien passé.
Il connaît la maison et c'est un avantage indéniable. Je m'entoure de gens en
qui j'ai confiance mais je ne suis pas très partisan des staffs élargis. Je n'ai
pas besoin de préparateur physique par exemple. Les joueurs qui me connaissent
regrettent même que je ne prenne pas de préparateur physique !"



C'est un peu un retour aux valeurs traditionnelles du football...


"De nos jours, cela impressionne beaucoup de dire que l'on a un entraîneur
des gardiens, un préparateur physique, un adjoint, un psychologue, etc. Quelque
fois on se rend compte que la vérité du terrain est tout autre. On joue à onze
contre onze et on a pas besoin d'être à quinze pour s'occuper de l'équipe."

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