Capitaine Fracasse

"Trois dispositions tactiques en une seule ! C’est ce que nous a fait Metz hier soir.



Nominalement, nous étions disposés en fait carrément en 5-4-1 :



- une défense centrale à 3 têtes (Régis et Toyes en stoppeurs et Morisot en couverture) et deux latéraux (Leca à droite et Signorino à gauche).



- un milieu avec un milieu nominalement récupérateur plutôt au centre (Proment), deux milieu latéraux nominalement offensifs (Baticle à gauche et Bastien à droite) et un meneur libre (Meyrieu)



- un attaquant seul en pointe pour un contre éventuel (Jager).



C’était notre disposition défensive, mais avant d’y être contraints quand Nantes remontait, nous passions par une phase très agressive au milieu de terrain, et notre tactique était un 3-6-1 comme ce que nous a fait le PSG en décembre (et moi qui voulait le 4-5-1). 6 joueurs au milieu pour empêcher la relance nantaise et engluer l’organisation adverse. Et cela a marché. En fait, c’était Leca et Signorino qui étaient avancés au milieu en appui derrière respectivement Bastien et Baticle. Au milieu Proment toujours devant ces trois défenseurs centraux, Meyrieu restant en électron libre avec une petite phase de pressing mais chargé d’abord du jeu offensif.



Mais on avait alors au milieu 6 joueurs pour repartir de l’avant quand nous récupérions le ballon, et selon les cas à droite ou à gauche, pour rejoindre Jager devant et là avec Meyrieu pour distribuer. Et cela devenait alors un 3-4-3 ! Et Nantes a été très gêné par le fait que le danger pouvait venir de partout sans qu’on sache d’où à l’avance (comme on l’avait déjà vu contre Auxerre à l’automne finalement). La preuve, le premier but est venu d’une montée de celui qui n’était pas prévu, Proment, qu’on a laissé démarqué. Et il avait déjà été en bonne position une ou deux fois Greg précédemment.



Ceci pour redire que quand on jouait précédemment avec deux offensifs en permanence avancés et un meneur, les attaquants se retrouvaient englués, dos au but, avec presque jamais l’occasion d’être dangereux. Hier soir, en exagérant à peine, Gérald Baticle a eu autant d’occasions franches en un match que depuis le début de saison. Venant de l’arrière, il était face au but et pouvait aussi se placer.



Comme quoi ce n’est pas le nombre d’attaquants qui compte, mais la capacité d’une équipe à être offensive toute ensemble. Et quand Morisot sort, Proment vient le suppléer derrière, et quand Jager s’écarte, le même Proment vient en pointe, et quand Baticle vient se " reposer " en position devant, c’est Jager qui recule au milieu pour le pressing, et quand on perd un ballon, on se reprend.



Ce système est très agressif dans chaque configuration, on défend en nombre, on essaie de quadriller le milieu et on essaie de partir dans les brèches devant. Il dépend totalement de l’implication et du physique des joueurs, qui hier étaient présents. Il dépend en grande partie des joueurs de couloir qui ont été simplement FANTASTIQUES hier, et je cite Bastien à droite et Signorino à gauche, avec des registres un peu différents.



Bastien devenait ailier et revenait défendre jusqu’au 30 mètres, c’est pour cela qu’on a peut être un poil moins vu Leca vers l’avant. Leca est resté plus en retrait (il est vrai qu’il avait André dans sa zone) mais il n’avait pas besoin de monter parce que Bastien faisait absolument tout !



A gauche, le cas était différent. Baticle lui repiquait plutôt vers le centre pour soutenir Jager, ce qui ouvrait la voie à Signorino sur l’aile qu’il a arpentée de la ligne de corner de défense à la ligne de corner d’attaque. Moi, j’ai vu hier un joueur qui a joué à la Maldini ! J’ai déjà envie de l’appeler notre nouvelle " mobylette ", en italien je préfère (excusez m’en) parce que cela rime avec Signorino : motorino. Et quand il sort du terrain interviewé et qu’il dit : " J’ai envie de faire honneur au maillot grenat. Continue " petit gars " (c’est la traduction en français du mot italien
signorino).



Enfin, on a su aussi pour une fois alterner, et les espaces ont permis de voir pour la première fois du jeu en continuité, avec des combinaisons agréables et bien huilées ("gressées" étant un terme déposé par Roland). On en avait vu un peu pendant une heure lorsque le PSG était venu à Metz en décembre mais le but encaissé sur l’erreur de Songo’o avait complètement tué dans l'oeuf cet embryon.



C’est en fait là qu’est là que réside la question ESSENTIELLE !



Parce qu’hier on a eu de la chance aussi, avec la transversale puis la balle sauvée sur la ligne par Régis. Que se serait-il passé si Nantes avait eu la chance d’égaliser même si c’était contre le cours du jeu ? On se serait effondrés comme contre Guingamp, comme contre Bastia, Marseille, et d’autres ? Ou on aurait su repartir et se battre ? Parce qu’EN JOUANT COMME CELA, on prendra peut être des buts en contre, on sera peut être menés au score, on perdra aussi, mais on en gagnera beaucoup des matches, et pas qu’à Metz.



Alors maintenant, les travaux d’Hercule continuent. On a un match très dur samedi, je préfère ne rien dire de plus que de jouer comme hier, et quel que soit le résultat, si on joue comme hier, je serais fier de nos joueurs et finalement confiant pour la suite.



Allez les Grenats, allez Metz".



Capitaine Fracasse