15 jours pour préparer la rentrée

En n'alignant qu'un seul attaquant, Albert Cartier avait affiché d'entrée ses ambitions à Sedan.
"Nous étions venus pour prendre au moins un point. L'objectif était de conserver un score vierge avant de chercher la victoire en lançant Tressor Moreno et Jonathan Jager en fin de partie.
Là, on a fait appel à ce duo pour revenir à la marque"

Même si son équipe a souffert avant la pause, avant de disputer une seconde période entreprenante (Régis, Jager ou Moreno auraient pu arracher l'égalisation dans les dernières minutes), l'entraîneur messin a failli revenir des Ardennes avec le point qu'il était venu chercher.

Le match ayant pris la tournure que l'on sait (la faute de Régis amenant le penalty est peu évidente, Brogno était hors-jeu sur l'action) en ont décidé autrement.



Oui mais voilà les messins handicapés par quatre cartons jaunes pour contestation ! Du côté du staff si on comprend cette révolte sans la cautionner, Philippe Simonin invité du club D!rect ce midi a ainsi indiqué:
"les joueurs sont aussi au coeur de cette injustice. Si l'on ne les excuse pas, il faut comprendre que ce n'est pas facile pour eux. Les garçons tenaient par dessus tout à revenir de Sedan avec au moins un point. Maintenant ce n'est pas la solution de se pénaliser et de pénaliser l'équipe pour les rencontres à venir, il faut être capable de se maîtriser."



Fataliste à l'issue de la rencontre Albert Cartier laissait échapper : "que voulez-vous faire... Il y a des choses qu'il faut savoir accepter, comme voir un arbitre assistant qui prend une décision et qui ne le confirme
pas", avant d'ajouter, "nous connaissons une entame de championnat difficile".



C'est effectivement le moins que l'on puisse dire, une belle et probante victoire en cinq rencontres, trois défaites de rang, mais quel est donc le mal qui ronge l'équipe messine ?
Ces mêmes joueurs, encensés pour le sauvetage miracle de la saison passée, et auteurs d'un défi réussi que d'aucuns jugeaient impossible à relever, sont pour l'instant bien impuissants. Eux, si efficaces en fin de saison dernière, voient la chance (le zeste nécessaire) et le réalisme les fuir.



Albert Cartier ne fuit pas ses responsabilités : "nous sommes en déficit de points, c'est évident."

De là à ne voir dans le mauvais départ messin que "la faute à pas de chance", le coach grenat s'y refuse : d'ailleurs il le répète à l'envie:
"La chance cela se provoque".

Aurait-il perdu la recette de la "potion magique" pour véritablement démarrer ? La solution viendra-t-elle du côté des transferts ?

Pour le moment non, car confiant en son "groupe, volontaire et identique à celui de la saison précédente, qui n'a rien perdu de son
potentiel", Albert Cartier croit au travail et à ses vertus. Plus qu'une individualité, le credo de l'enfant de Vagney est le même que celui qui a fait ses preuves la saison
passée :
"c'est le collectif qui apportera ce que l'on attend."

Au travail donc, pour d'avantage d'efficacité, car celui-ci devra tôt ou tard finir par
payer, le coach en reste persuadé.



Finalement la trêve imposée par le match amical de l'équipe de France au Chili est salutaire car elle permettra aux messins, selon Philippe
Simonin, "de souffler quinze jours et de travailler plus efficacement dans les secteurs où des les lacunes ont été observées", ceci afin de retrouver au plus tôt le rendement offensif entrevu contre Lorient en première période, contre Troyes ou contre Lens.

Le menu de ces quinze jours à venir sera donc le travail, encore et toujours, mais dans la sérénité, sans faux-semblant et sans se voiler la face sur les carences actuelles de l'équipe.

Et le préparateur physique des messins de conclure : "de toute façon l'amour du maillot est là, la volonté de réussir également, cela ne servira à rien de leur mettre une pression supplémentaire ni de les blâmer".




Ces devoirs de vacances finis, après quinze jours de "pause", la rentrée des classes de septembre (venue de Bastia à Saint Symphorien et déplacement à Guingamp) se devra studieuse, avec comme objectif trois à quatre points de plus, histoire de ne pas perdre le contact avec le ventre mou du classement, sous peine de vivre de grosses frayeurs dans les mois à venir. Histoire aussi que les élèves grenats passent d'un "peu mieux faire" à "en progrès". C'est,
après tout, tout le bien qu'on leur souhaite !