Philippe Gaillot: des critiques déplacées et exagérées

Comment avez-vous vécu les critiques
adressées par une partie de la presse et du public envers la "vieille garde"
de la défense après un début de saison un peu délicat ?

Ce n'était pas toujours facile car certaines critiques n'étaient pas justifiées.
Quand on n'est pas bon et que cela se passe mal c'est normal d'être critiqué, ça
fait partie du métier.

Par contre d'autres critiques étaient déplacées et exagérées et ce sont celles
là que j'avais le plus de mal à accepter. Même quand nous étions la meilleure défense
du championnat, on se faisait critiquer.

En arriver à ce point là démontre bien que l'on va au delà de l'analyse de ce
qu'il se passe et que le problème est ailleurs.



Vous avez déjà vécu une situation un peu identique
à celle-ci avec Valenciennes avec une saison ternie par des affaires extra-sportives
(cf : affaire OM-VA) et les difficultés de votre club. Est-ce que cette expérience
vous est bénéfique pour arriver à gérer cette saison aussi difficile avec le
FC Metz ?

Le contexte était un peu différent dans la mesure où Valenciennes venait de
monter en D1 et n'avait pas le même passé qu'un club comme le FC Metz. Et l'environnement
à l'époque était complètement en notre faveur, la presse n'était pas du tout
agressive, voir presque trop gentille.

Nous avons plus de pression venant de la presse ou du public cette saison. Le
manque de pression a tendance à vous endormir et à vous laisser accepter les
défaites sans réagir. Un environnement plus hostile permet peut être de se surpasser
et de tout faire pour s'en sortir.

A Valenciennes, nous avons fini la saison avec une affaire qui nous a peut être
coûté le maintien. Il nous manquait un point pour ne pas descendre et l'affaire
avec l'OM nous aura privé de deux de nos meilleurs joueurs pour les dernières
rencontres. Avec ces joueurs là on aurait peut être pu prendre le point qu'il
nous a manqué.



Vous avez connu Albert Cartier comme coéquipier et
maintenant comme entraîneur. Est-ce que vos rapports ont changé en même temps
que son changement de rôle ?

Les rapports d'un joueur à son entraîneur ne peuvent pas être aussi amicaux
que ceux d'un joueur avec ses coéquipiers. Quand on est entre joueurs, on est
sur un plan d'égalité. Quand un est entraîneur et l'autre joueur, il y en aura
toujours un qui choisira tandis que l'autre devra s'adapter aux choix de son
entraîneur.



Quel regard portez vous sur l'évolution du poste de
défenseur dans le football moderne ?

Dans le football moderne, on nous en demande un peu plus à tous les niveaux
: on nous demande une meilleure relance ainsi qu'une meilleure adaptation aux
systèmes de jeu. Avant les systèmes étaient assez rigides alors que maintenant
il faut pouvoir passer de la défense de zone à la défense individuelle mais
aussi s'adapter au système de l'équipe adverse qui sont plus compliqués qu'avant.


Physiquement aussi il faut être plus costaud car on nous demande un plus grand
apport offensif surtout quand on est dans les couloirs.



Quel avenir prédisez vous pour la nouvelle génération
du FC Metz qui est en train d'éclore, celle-là même qui a été championne de
France de CN2 ?

Il y a beaucoup de potentiel qu'il faut arriver à mettre en valeur. Ils sont
dans de bonnes conditions pour réussir. Il faudrait que le club reste en D1
car il n'y a rien de tel pour l'expérience que de jouer au plus haut niveau.
Je pense que beaucoup de ces joueurs s'ils s'en donnent les moyens ont les qualités
pour faire une carrière professionnelle intéressante.