"Toujours présents". Le calicot dressé en Tribune Ouest Basse est clair. Les
supporters de Génération Grenat annoncent dès le coup d'envoi la couleur : ils
entendent bien jouer leur rôle de 12ème homme et assurer à leur équipe un soutien
inconditionnel.
Hélas, paralysés par l'enjeu, la peur au ventre, leur équipe a en cette première
mi-temps, le visage des mauvais soirs, trop peu entreprenants et subissant le
jeu, les grenats livrent une bien triste première mi-temps. Joël Muller ne s'y
trompait pas à la fin du match : mes joueurs "ont joué à l'envers", avec " la
peur du ballon".
Tout un symbole illustrant ce naufrage de la première mi-temps : le valeureux
capitaine, Sylvain Kastendeuch, à la demi-heure de jeu, sans soutien se fait
subtiliser le ballon alors qu'il tente le dribble dans l'axe face à deux Toulousains.
Nicolas Dieuze, lance instantanément Bonilla. L’attaquant toulousain se présente
seul et frappe en force sous Mondragon ( 0-1, 25ème).Sylvain se prend la tête
à deux mains, Geoffrey Toyes essaye de le réconforter, rien n'y fait.
KO debout, les grenats repartent cependant à l'attaque, une frappe de Christophe
Bastien à la 34ème dans le petit filet et deux coups francs de Frédéric Meyrieu
mettent en difficulté le portier rennais à la parade (41ème et 45ème).
La formation messine regagne les vestiaires la tête basse sous quelques sifflets
et le verdict présidentiel : 3/20, le message a le mérite d'être clair, Metz
doit revoir sa copie, et comme s'il fallait enfoncer le clou, le Président d'ajouter
:"dans ces conditions si c'est l'équipe de la première mi-temps qui fait le
déplacement à Auxerre, autant ne pas y aller". On connaît trop l'affection du
Président pour ses joueurs pour ne pas deviner que son jugement ne le laisse
pas insensible.
A la reprise, les Messins sont plus déterminés, jouent plus haut, et développent
leur jeu par les ailes. Le changement est radical, sur un corner de Frédéric
Meyrieu au premier poteau, Gérald Baticle saute plus haut que tout le monde
et place sa tête dans la lucarne gauche de Revault (1-1, 55ème). Saint Symphorien
exulte, est libéré et l'incrédulité se lit sur quelques visages.
Les grenats se réconcilient en un instant avec leur public. Tout le stade sort
de sa léthargie et pousse ses favoris.
Comme par enchantement, la confiance est de nouveau de mise, et sur un nouveau
service de Frédéric Meyrieu, Gérald Baticle est tout près de réussir le doublé.
Sa frappe passe à quelques centimètres du but adverse (62ème). La défense toulousaine
prend l'eau sous les assauts répétés des hommes de Joël Muller. Dianbobo Baldé
dégage comme il le peut, avant que sur coup franc la frappe de Frédéric Meyrieu
ne heurte le haut de la transversale (70’). Une barre et deux parades de Revault,
le meneur de jeu messin, très en verve, aurait mérité meilleur sort !
Les hommes de Robert Nouzaret subissent et jouent par contres. Sur l’un d’eux,
Bonilla prend de vitesse l’arrière-garde messine et se présente pour son deuxième
face à face de la soirée avec Mondragon. Mais cette fois-ci Faryd gagne son
duel et détourne parfaitement en corner (71ème). Quelques minutes plus tard,
bis repetita, Faryd s’interpose une nouvelle fois sur une reprise de volée de
Bonilla (79ème). Dans les dernières minutes, les Messins poussent pour arracher
la victoire. La défense (au sein de laquelle Sylvain Marchal a réalisé une très
bonne rentrée) veille au grain, le milieu de terrain à l'image de Grégory Proment
et Danny Boffin joue au diapason du chef d'orchestre Frédéric Meyrieu. C'est
le jour et la nuit, est intenable sur le flanc gauche, la pluie se met de la
partie, les Toulousains reculent de plus en plus mais tiennent le résultat et
peuvent être satisfaits: c'est leur quatrième match sans défaite.
Metz profite des défaites de Rennes, Marseille et Strasbourg pour se donner
un peu d'air mais peut nourrir quelques regrets, mais faute d'avoir sur rentrer
dans le match dès la première mi-temps, ce score de parité n'en est que logique.
Au vu de la seconde période, le Président Molinari accorde à ses poulains un
17/20 prometteur; Joël Muller abonde dans le même sens, lors du déplacement
à Auxerre, si ses hommes reproduisent cette deuxième mi-temps sur tout un match,
les bourguignons "devront être forts pour nous battre"; et Frédéric Meyrieu
de conclure : il faudra "Jouer sa vie sur un match, s'arracher à Auxerre, percuter
sur les côtés".La motivation n'ayant jamais fait défaut, la recette est désormais
connue, il reste trois jours pour que la sauce prenne.