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Faryd Mondragon pour l'exemple ?

Maître Reiss, avocat du FC Metz, revient pour le www.fcmetz.com sur l'affaire dite "des faux-passeports'" et nous éclaire sur l'avenir qui peut attendre Faryd Mondragon, le portier messin, début avril : "on peut craindre que Faryd ne serve d'exemple" a-t-il déclaré.
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Dans l'affaire dite "des faux-passeports", comment s'est organisée la défense de Faryd Mondragon ?


Maître Reiss :
" Je suis intervenu essentiellement
pour le club. Je pense qu'il aurait été malvenu qu'un seul et même avocat défende
les intérêts du club et les intérêts du joueur. Même si le club croyait sur parole
Faryd Mondragon, on ne peut pas savoir, il aurait pu y avoir une contradiction
d'intérêt. C'est la raison pour laquelle le Président du FC Metz a fait aussi
appel à Jean-Jacques Bertrand, avocat à Paris, qui s'occupe généralement de
la défense des joueurs professionnels. Nous avions ainsi une défense scindée entre
les intérêts du club et ceux du gardien. La suite nous a permis d'apprendre que
les intérêts des deux parties coïncidaient. La séparation au départ était préférable
pour que déjà à l'extérieur on ne dise pas : "le club et le joueur sont défendus
par le même avocat, c'est bizarre, ça sent un peu la magouille". Pour éviter tous
ces problèmes, Maître Bertrand s'est donc chargé de la défense de Faryd Mondragon.
Mais précisons bien que Faryd était le seul concerné par l'instance pénale. "



Si le 4 avril la sanction requise par le Procureur de la République est bien confirmée, à savoir
une forte amende assortie d'une interdiction du territoire français, quelle tournure prendront les
évènements ?


Maître Reiss : " Dans l'affaire peuvent se présenter
deux cas de figure. Le premier, qui est normalement le cas plus courant, c'est-à-dire
si l'on sortait le dossier de son contexte médiatico-footballistique, il pourrait
y avoir une condamnation. Celle-ci ne s'avèrerait pas gênante dans la mesure où
elle pourrait être encore soumise à appel, normalement suspensif. La décision
qui serait rendue le 4 avril ne pourra donc pas être exécutée tant qu'il y a un appel
qui est interjeté à l'encontre de cette décision. Dans un cas normal et le temps
que l'appel se régularise et soit plaidé devant la cour d'appel de Paris, le championnat
sera largement terminé. Maintenant, dans le contexte du football et du problème
des faux passeports, on peut craindre que Faryd Mondragon ne serve d'exemple.
Si tel est le cas, la Cour peut très bien décider de rendre la décision exécutoire,
ce qui signifie que malgré l'appel, Faryd serait réellement interdit de séjour.
En résumé, selon que le tribunal prendra ce dossier comme une affaire lambda simplement
sur la base de l'infraction ou selon qu'il décidera que c'est un problème de football
médiatique, le tribunal pourrait rendre une décision plus ou moins fâcheuse. "




Existerait-t-il encore d'autres recours pour retarder l'échéance ?

Maître Reiss : " Actuellement, nous sommes déjà en
train d'étudier toutes les parades possibles à l'exécution provisoire qui pourrait
être ordonnée par le tribunal. Les recours à ce moment-là ne sont plus du type
"Appel-Cassation", ils s'avèrent un peu plus internes. Des requêtes peuvent être
déposées pour solliciter la suspension de l'exécution provisoire. On demande donc
que la décision ne soit pas exécutée le temps de l'appel. En revanche, il n'y
a aucune garantie ni même certitude. Les textes sont beaucoup moins clairs qu'il
n'y paraît à cet égard. Les recherches continuent mais on ne sait pas trop si
en l'état, cette requête est possible et surtout si elle est recevable. L'Appel
se fait dans un délai de dix jours à compter de la date à laquelle la décision
à été rendue. "



Pensez-vous que les requêtes qui ont été formulées pour protester contre la
présence de Faryd dans les buts messins sont fondées et recevables ?


Maître Reiss : " Il y a encore beaucoup de requêtes.
Il y a celles diligentées par Rennes et Toulouse contre nous mais il ne faut pas
oublier non plus les requêtes parallèles comme l'affaire Toulouse-Saint-Etienne
où il y a quand même trois points en jeu. En ce qui concerne la réclamation de
Toulouse, la commission d'appel et d'éthique de la LNF pour des problèmes de pure
procédure et de respect du contradictoire, puisque nous n'avions pas été convoqués
à l'audience a décidé de renvoyer l'affaire devant la commission de première instance.
Nous reprenons ainsi le dossier à son premier stade, or cette dernière avait auparavant
débouté Toulouse hors notre présence. Je ne pense pas que demain, parce qu'on
sera là, la commission d'appel va se déjuger. La requête de Rennes n'a pas non
plus grande chance d'aboutir puisqu'elle a également été rejetée en première comme
en deuxième instance. Pour l'une comme pour l'autre affaire, nous nourrissons
donc de bons espoirs. En revanche, un dossier qui nous intéresse directement mais
dans lequel nous ne sommes pas partie, c'est la requête de Toulouse pour récupérer
ses trois points face à Saint-Etienne. Les trois points doivent être attribués
a priori à un club ou à un autre. Il ne s'agit au classement que d'un chassé-croisé
entre les deux clubs et ce n'est pas très inquiétant. Dans un des cas, Metz verrait
simplement son adversaire direct se rapprocher un peu plus. Une chose serait certaine
: si ASSE reperdait les trois points, le club serait à 24 unités et on aurait
alors la certitude absolue d'avoir alors deux clubs condamnés. "



Comment se fait-il que les décisions prises par les différentes commissions
se montrent parfois si contradictoires ?


Maître Reiss : " Pour l'instant, Rennes en est encore
au stade de l'appel et va soumettre son recours devant la commission fédérale
d'appel. Dans l'histoire, Toulouse a donc un temps d'avance sur Rennes. Jusqu'à
cette commission et jusqu'au CNOSF au-dessus, les décisions sont assez sèches
et ont a vu qu'il pouvait y avoir des retournements de situation au dernier niveau
de la structure judiciaire. Toulouse et Rennes ont tous les deux perdus en première
instance, en deuxième instance et devant la commission fédérale d'appel. Ensuite
est intervenue la modification au niveau de la juridiction de la fédération. Pour
le dossier Strasbourg-Metz, on a aussi pu relever une contradiction. Les "pontes"
du Conseil Fédéral ont décidé, après avoir demandé l'avis du CNOSF et au mépris
de ce qui s'est passé devant la commission fédérale d'appel, que Strasbourg devait
récupérer les trois points perdus. Ces contradictions ne sont de toute façon pas
très saines. "


Demain, Maître Reiss dans la suite de l'interview qu'il a accordé au www.fcmetz.com, reviendra sur le plan de réforme du système judiciaire qu'il a proposé au Président de la FFF.

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