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Carlo Molinari: ''Le bon sens doit l'emporter''

Quelques jours après la signature des accords de Bruxelles, le président du FC Metz revient sur la réforme du système des transferts. Carlo Molinari avoue faire confiance au bon sens, même s'il reste sceptique face à de trop nombreuses inconnues.
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Pensez-vous que l'accord conclu lundi
dernier entre la FIFA et l'UEFA au sujet de la réforme des transferts avance
dans le bon sens ?



Carlo Molinari : " Les textes ne constituent pas pour le moment un
changement très profond. Après, en matière de transferts, on n'arrive pas bien
à savoir ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas. La situation est encore
très floue. Ce qu'il y a de certain, et c'est pour cela qu'on peut parler d'avancée,
c'est que ces principes reconnaissent la spécificité du football mais également
le bienfait dans notre football français de la présence des centres de formation.
Devant les excès qui ont jeté le trouble dans les esprits des pouvoirs publics,
le souci des instances dirigeantes était de modérer et de moduler les transferts.
On continue également à permettre aux clubs dits "moyens" de transférer
des joueurs et c'est une bonne chose. Il y a de l'idée dans le fait de protéger
les clubs moins riches par rapport aux clubs plus fortunés. Mais là encore, selon
quels critères ? Il reste malgré tout encore beaucoup d'inconnues. "



La FIFPro ne cautionne pas ces dernières décisions.
A votre avis, leurs revendications sont-elles légitimes ?



C.M. : " L'accord avalisé n'a pas pris en compte - a priori -
les exigences des joueurs. Ces derniers n'ont cependant pas à se plaindre de
leur situation, surtout dans le contexte économique actuel. A travers ces nouvelles
dispositions, ils ne seront aucunement pénalisés. Une grève comme le syndicat
le prévoit me paraîtrait mal venue puisque les joueurs ont tout intérêt à jouer
le plus souvent et le plus longtemps possible. Ils ont voulu profiter d'un changement
de statut général pour s'engouffrer dans une possibilité encore plus large.
Mais des libertés leur ont été accordées, comme le droit de partir après 23
ans et la possibilité de rompre leur contrat en cours de saison moyennant
finance, alors que ces libertés n'étaient pas prévues au départ. Ils
sont tous suffisamment intelligents et raisonnables pour accepter qu'aujourd'hui,
les clubs soient leurs partenaires et pas seulement leur employeurs. "



En matière de formation, pensez-vous que les décisions
des accords de Bruxelles peuvent concrètement enrayer la fuite des jeunes talents
français ?




C.M. : " Les décisions manquent encore de clarté. Sur un plan financier, les
jeunes footballeurs ont tout intérêt à s'exiler. Nos clubs hexagonaux ne peuvent
en aucun cas rivaliser avec les moyens économiques dont disposent les "grands
d'Europe". Notre système d'imposition taxe les salaires quasiment du simple
au double par rapport au modèle étranger. Là encore, nous ne faisons pas le
poids. Maintenant, sur un plan sportif, un jeune de 17 ans va perdre à se former
à l'étranger. D'un autre côté, il gagnera aussi sa vie plus rapidement. Mais
là où le texte n'est pas assez pointu, c'est en ce qui concerne les dérogations
accordées aux joueurs de moins de 18 ans s'ils souhaitent partir à l'étranger.
Les conditions qui sont annoncées laissent la place à toutes les interprétations
possibles. Sur quels critères peut-on juger de la
qualité d'un suivi scolaire ou sportif ? Quels sont les critères
familiaux qui permettront un départ à l'étranger ? Avec
l'exemple de Jérémie Alladière, les clubs n'ont aucun moyen d'empêcher une jeune
issu de leurs centres de formation d'aller dans un club plus huppé. Malgré
tout, nous devons nous arrêter à la globalité de l'intention et en général,
elle va dans le bon sens."



En ce qui concerne les clubs, la nouvelle réglementation
dans la formation modifie-t-elle la donne?



C.M. : "Comme je l'ai dit, il plane encore de grandes interrogations
sur les principes qui viennent d'être définis. Ils auront obligatoirement une
incidence sur la suite. Il ne faut pas noircir le tableau pour autant, les décisions
ne sont pas catastrophiques car elles conservent le principe-même de la formation.


Sur quelle base les indemnités de formation seront-elles calculées ? Les instances
qui vont étudier ce problème devront en tout cas tenir compte des investissements
effectués par le club formateur. Si l'indemnité est trop éloignée du coût réel,
les conséquences risquent d'être tout autre. Pour le moment,
les textes s'en tiennent au système de l'offre et de la demande, qui est encore
le meilleur à mon sens."



Craigniez-vous pour l'équilibre du budget d'un club comme le nôtre ?




C.M. : "Concernant le FC Metz, cela ne me semble à priori pas catastrophique
puisque selon les points évoqués, l'indemnité de formation est maintenue. Mais
je le répète, il ne devrait pas être question de comptabiliser le nombre de
mois de formation et de leur " appliquer un coefficient ". Il faut respecter
la loi de l'offre et de la demande. Je suis peut être naïf mais le bon sens
doit l'emporter."

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