Noël TOSI : ''J’entraîne comme je vis !''

A certains, il faut arracher les mots ou les phrases ; d'autres ne désirent pas
se livrer de peur que leurs propos servent à l'adversaire. Rien de tout cela avec
Noël Tosi même si les sollicitations sont nombreuses actuellement. Fin de l'entraînement
ce matin : au bout du fil ou plutôt du portable, le technicien de Créteil-Lusitanos
vient d'en terminer avec la séance du matin. Cela ne l'empêche pas d'être volubile
car -à l'évidence- le prochain match à Metz semble le ravir. Et pas seulement
parce que son équipe tourne bien...

Il nous rappelle d 'abord avoir eu comme maîtres en la matière qu'il pratique
si bien trois grands anciens du foot français ; Roger Piantoni et Marian Wisniewski
à Carpentras, Albert Batteux à Avignon : "Trois hommes qui m'ont donné la passion
du métier et des hommes avec une approche toute particulière, faite de sérieux
et de décontraction. Pour moi il faut d'abord créer un climat et une relation.
Tout s'enchaîne par la suite."

De retour à Créteil depuis le début de la présente saison, Tosi s'apprête donc
à venir samedi à Saint-Symphorien avec manifestement beaucoup de plaisir : "J'ai
plein d'admiration pour M. Molinari. En fin de saison passée, je n'avais pas de
club et je l'ai appelé lors de la relégation pour l'encourager, pour qu'il garde
le cap. Je l'aime beaucoup comme René Lobello, un ami d'enfance. Demandez lui
donc à quelle occasion il a réussi le seul doublé de sa carrière ? C'était sous
les couleurs de Carpentras alors que je jouais dans les buts d'Orange (rires).
Ce fut un match épique dont nous parlons encore aujourd'hui ! Par ailleurs, je
connais peu Jean Fernandez mais c'est un homme charismatique et courageux qui
ne se cache pas. Ce sera donc un match particulier."



Homme de scène



N'allez pas croire pour autant que l'entraîneur cristolien n'ait pas envie de
vaincre. Bien au contraire...mais la conversation roule ensuite vers le théâtre
qu'il pratique avec Raymond Domenech, l'entraîneur des Espoirs tricolores, ou
les polars qu'il écrit et dans lesquels il laisse libre cours à son imagination.
"Je mets dans mes bouquins le même esprit de recherche que dans mes séances d'entraînement.
Je n'ai peut-être pas le profil d'un entraîneur normal mais pourtant je le suis
même si je n'ai le nécessaire diplôme que depuis deux ans. En clair on peut rire
tout en faisant convenablement son métier. C'est du reste comme cela que des garçons
comme Blondeau, Vega ou Porato en dernier lieu nous ont rejoint. Tous sont venus
à des salaires très moyens de Ligue 2. Certains dans mon équipe ne gagnent pas
plus de 8 000 F par mois...mais tous savent qu'ils vont s'amuser et que je ne
vais les faire ch.... Quand ils parlent, ils n'évoquent pas le club mais Noël
Tosi. N'allez pourtant pas croire que je descends du bananier. J'ai suivi un cursus
normal mais je professe avant tout que sans affectif on ne peut réussir. Pour
le reste, je suis toujours en quête d'idées nouvelles aussi bien sur le plan technique
que tactique que j'essaie ensuite de transposer au quotidien."

A l'évidence, cela marche parfaitement bien !