Metz - Clermont, je réserve ma place

Gygax n’est pas rassasié

Blessé après seulement trois apparitions au sein du onze grenat, Daniel Gygax a effectué un retour à la lumière fracassant vendredi dernier face à Châteauroux. Nous avons interrogé ce joueur de talent qui court après le temps perdu.
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Il a dû attendre le mois d’Avril et la réception de Châteauroux pour briller. Prêté par le LOSC pour participer à la phase retour du championnat 2006/2007 aux côtés des Grenats, Daniel Gygax ne sera, quoiqu’il arrive, pas totalement comblé de ces six mois en Lorraine. Une blessure l’a tenu éloigné des terrains pendant plusieurs semaines, il aurait aimé participer davantage.
Au sein du vestiaire, en tout cas, le Suisse a marqué pas mal de points. « C’est quelqu’un de très gentil, estime Julien Cardy. Il ne fait pas beaucoup parler de lui mais n’est pas le dernier pour chambrer. Sa situation est particulière, il est arrivé en cours de saison et il tient à rester à sa place. » Sur les pelouses, il aimerait la conserver. Avec l’Euro en ligne de mire, Gygax a plus que jamais envie de faire ses preuves.

Daniel, vous avez rejoué avec l’équipe A après une période d’absence, comment vous êtes-vous senti ?

Daniel Gygax : « Bien que j’ai eu le bonheur de marquer, je ne suis pas encore à 100% de mes capacités. Cette blessure est vraiment mal tombée. J’ai perdu du temps, je suis resté à l’écart, c’est dommage. Maintenant, il ne reste que six matches à jouer alors que j’ai encore besoin de travailler pour retrouver mes sensations. On peut presque dire que je suis en train de me préparer pour la saison prochaine. J’aurais aimé apporter d’avantage à l’équipe. »

Vous êtes arrivé fin janvier, comment vous sentez-vous au sein du groupe, en dehors et sur le terrain ?

D.G. : « Vraiment, c’est super. Cela ne fait pas longtemps que je suis ici et pour l’instant, j’ai l’impression d’y être depuis plusieurs saisons. Pour m’intégrer, ça n’a pas du tout été un problème. Et il faut dire que je ne suis pas quelqu’un de difficile à vivre. Sur le terrain, au départ, j’ai eu un peu de mal à me faire à la façon de jouer de l’équipe. Je ne comprenais pas toujours comment je devais agir par rapport à mes coéquipiers. Désormais, cela se passe mieux mais vous savez, il y a toujours quelque chose à améliorer. Le match parfait n’existe pas. Bien sûr, il y a des Manchester – Roma, mais c’est extrêmement rare. On peut toujours apprendre quelque chose. »

Même lorsque, comme vous, on a évolué en Ligue 1 et qu’on repasse par la case Ligue 2 ?

D.G. : « Bien sûr. Pour moi, le niveau n’est pas important. Par rapport à Lille, plein de choses sont différentes. Metz est un club tranquille, la ville est agréable. Bien sûr, je suis là pour faire mon métier de footballeur professionnel, mais ces ‘à côté’ ont leur importance. Être bien en dehors aide à se sentir mieux sur le terrain. »

Daniel Gygax dans ses oeuvres
Vous aimeriez poursuivre l’aventure la saison prochaine ?

D.G. : « Oui, mais je n’ai pas mon destin entre les mains. Pour cela, il faudrait que les deux clubs s’entendent puisqu’il me reste une année de contrat au LOSC. Et dans un premier temps, il faut aussi que le FC Metz décide de continuer avec moi. Bref, nous n’en sommes pas là, pour l’instant je peux simplement dire que je me plais ici. »

Que pensez-vous du niveau de la Ligue 2 ?

D.G. : « Les formations de haut de tableau comme nous sont assez joueuses. Après, celles qui luttent pour leur maintien exercent un football beaucoup plus rugueux. C’est vraiment difficile de les battre, le jeu est très heurté, il y a beaucoup de duels. Mais c’est une bonne expérience pour moi. Cela me donne des références. Je pourrai dire qu’au cours de ma carrière, j’ai vécu cela aussi. »

Vous avez goûté à la Ligue 1 avec Lille. A votre avis, le groupe messin dont vous faites partie peut-il rivaliser à ce niveau ?

D.G. : « Pour moi, il peut figurer au milieu de tableau. Bien sûr, la Ligue 1, c’est autre chose. Mais si nous continuons à travailler comme nous le faisons, je prédis un bel avenir à cette équipe. Après, il y a un autre élément qui entre en ligne de compte, c’est l’intersaison. Il faudrait que l’effectif ne soit pas trop diminué par les départs, que le groupe reste quasiment intact. »

Sur quoi vous basez-vous pour émettre ce pronostic ?

D.G. : « Ici, quand tu es sur le terrain, tu sens vraiment que tu fais partie d’une équipe. Chaque joueur joue pour l’autre. Cette notion est très importante en L1. Lorsqu’on observe le championnat, on s’aperçoit que certains clubs possèdent beaucoup de noms mais qu’ils ne forment pas toujours des équipes. Le Paris SG en est un bel exemple. Ils ont beaucoup de difficultés cette saison alors que les individualités sont là. Lorsqu’on veut réussir quelque chose sur la durée, c’est essentiel de fonctionner en équipe. Et cela ne vaut pas seulement pour le onze de départ mais pour tout le groupe. »

Julien Cardy et Daniel Gygax après le but du 2-0L’Euro en Suisse, c’est dans un peu plus d’un an. Y a t-il une effervescence particulière autour de cet événement dans votre pays ?

D.G. : « La dernière fois qu’une compétition de ce niveau a eu lieu en Suisse, il me semble que c’était en 1954. Il y a quelques années, les Suisses avaient du mal à s’enthousiasmer pour le football mais la sélection, ces derniers temps, a beaucoup œuvré pour la notoriété de ce sport. Nous nous sommes qualifiés pour l’Euro en 2004 et pour la Coupe du Monde en 2006. Nous avons vu des scènes de joie qui n’existaient pas avant. Cet Euro est une chance inouïe pour les joueurs de ma génération. Personnellement, j’avoue y penser régulièrement. Je sais que je n’ai pas beaucoup jouer cette saison et le fait d’être absent des dernières sélections me trotte un peu dans la tête. Aller au Portugal et en Allemagne était déjà très fort ; mais jouer cette compétition à domicile est un rêve. »

De quel niveau est le championnat suisse ?

D.G. : « Il y a trois grands clubs en Suisse : les Grasshopers, qui connaissent des difficultés en ce moment ; le FC Bâle, qui a été champion quatre fois lors des six dernières saisons ; et le FC Zurich, d’où je suis issu. C’est un club qui a une riche histoire, notamment dans les années 70 lorsque Jakob Kuhn, l’actuel sélectionneur national, y jouait. Je trouve que le niveau global a augmenté. Je pense que les grosses cylindrées, si elles évoluaient en France, seraient classées au milieu de tableau. Bien sûr, en Coupe d’Europe, sur quelques matches, on peut rivaliser avec Lyon par exemple. Mais sur la durée, cela me paraît plus difficile. »

Pour finir, vous semblez aimer les symboles. Un jour, on vous a vu former une sorte de « Z » avec vos doigts. Puis après vos deux buts contre Châteauroux, vous avez réalisé de nouvelles figures inédites…

D.G. : « Ah le ‘Z’, c’est un truc pour les Zurichois ! Je leur fait un petit clin d’œil quand je peux. Par contre, après un but, je fais parfois n’importe quoi. En fait, je ne me rappelle plus de ce que j’ai fait vendredi dernier, en tout cas cela n’a aucune signification. »

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