sein de l’élite du football français, le Club à la
Croix de Lorraine a connu une première relégation à l’issue
de la saison 2001/2002. Puis une seconde quatre années plus tard, au
terme de l’exercice 2005/2006. Une fois la descente devenue inévitable,
Carlo Molinari avait lancé au cours de la conférence de presse
du 9 mai 2006 un appel aux investisseurs potentiels. « Je suis ouvert
à toutes propositions, avait-il déclaré. Mais
les candidats à l’entrée dans le capital devront répondre
à la philosophie du club et bien évidemment venir pour le servir
et pas pour se servir. Sachant que celui-ci tire sa force de l’unité
de ses dirigeants et qu’il faut éviter les divisions. Le FC Metz
a des racines, il appartient moralement à la Lorraine. Je me vois mal
ouvrir la porte à des personnes étrangères à ses
valeurs. » Le message a été entendu par Bernard Serin,
que le président messin avait ciblé de longue date, depuis 1984.
Ce dernier a donc été approché et est entré dans
le capital du club. Il figure désormais parmi les actionnaires de la
SASP FC Metz. « Entrer dans le capital était une façon
de montrer ma volonté de participer à l’évolution
du club », explique Bernard Serin, qui travaille depuis en étroite
collaboration avec Carlo Molinari, Joël Muller et Patrick Razurel à
l’élaboration d’un projet structurel qui sera dévoilé
prochainement.
Coaché par Serge Zénier,
au lycée avec Joël Muller
Que l’actuel actionnaire principal et président du groupe CMI se
rapproche, à 56 ans, du Club à la Croix de Lorraine est tout sauf
un hasard. Cet ancien joueur de Florange a en effet eu plusieurs fois affaire,
de près ou de loin, avec le FC Metz ou certains de ses futurs acteurs.
Ayant grandi à Florange, il fait logiquement ses premières foulées
balle au pied au sein du club local et obéit un temps aux consignes de
Serge Zénier, père de Bernard et ancien pro à Metz. Au
lycée, il a Bernard Desumer, président de la Ligue de Lorraine
et trésorier de la FFF, pour camarade de classe. Puis il enchaîne
par ‘Maths sup maths spé’ tout en évoluant au sein
de l’équipe de football universitaire aux côtés de…
Joël Muller. « On est quelques uns à se connaître
depuis bien longtemps, sourit-il. J’ai joué au football
jusqu’à 36 ans, âge où j’ai subi une rupture
du ligament croisé antérieur. Quand j’ai compris, deux années
plus tard, que je ne jouerai plus, j’ai fait mon jubilé. Marcel
Husson est venu avec la Coupe de France que les Grenats venaient de remporter,
c’était une belle fête. »
Car après avoir reçu les précieux enseignements de l’Ecole
de Physique et de Chimie de Paris (« d’où sont issus Pierre
et Marie Curie »), Bernard Serin a intégré le groupe Sacilor
et Sollac, donc. Il est en 1984 l’un des initiateurs du partenariat qui
unit depuis l’entreprise sidérurgique au club mosellan. «
J’en étais l’animateur, se souvient-il. Je suis
resté aux côtés du club depuis cette époque. Cela
fait 22 ans que je suis proche du président Carlo Molinari. »
Une période au cours de laquelle il a successivement travaillé
pour la filiale américaine de Sollac à New York, été
directeur des usines Sollac, patron de Cockerill puis donc du Groupe CMI, dont
Cockerill est la principale des nombreuses filières.