L'entrée des artistes

Les trois coups sonneront ce vendredi soir, peu avant 21
heures, au théâtre du football français. Il n’est
pas beaucoup de salles qui regroupent autant de spectateurs. Via leur tube cathodique,
ce sont sans doute plusieurs millions d’amoureux du ballon rond qui attendront
piaffant d’impatience que le rideau se lève. Derrière lui,
les vingt-deux acteurs viendront pour moitié de Paris… et de Metz.
Si cela ne laisse pas insensible Joël Muller, « heureux de débuter
devant toute la France », la réalité du FC Metz inspire
au minimum la prudence. Cette équipe n’est pas seulement en rodage,
elle est également amputée de titulaires « indiscutables
» que les potentiels devront faire oublier. « Il faut voir
ce match comme une possibilité de nous étalonner au niveau du
rythme et de la qualité de jeu. On ne peut pas dire que nous alignerons
notre meilleure équipe mais nous donnerons la chance à des garçons,
qui ne sont pas forcément des joueurs indispensables, de prouver leurs
qualités. » Premier secteur concerné, la défense
et son renouvellement forcé. Signorino envolé, Méniri blessé,
elle sera modifiée à hauteur de 50%. Si le milieu de terrain est
relativement épargné par les absences, seul Cherif Touré
manquant à l’appel, l’attaque représente un second
point d’interrogation. Ahn à court de forme, N’Diaye semble
devoir porter seul le poids de son efficacité. Une rude responsabilité
à assumer pour le Sénégalais, tout juste majeur.

Pour autant, le recrutement effectué par le FC Metz semble être
en mesure d’apporter les éléments nécessaires à
la réussite de l’objectif initial. En raison des embûches
rencontrées, sa conclusion tardive met l’entraîneur lorrain
dans l’embarras que l’on sait. Mais celui-ci préfère
considérer le premier mois de compétition comme une forme de rodage.
Tout en essayant de limiter la casse. « Nous avions besoin de
nous renforcer au niveau de la quantité et de la qualité. Aujourd’hui,
nous avons fait signer suffisamment de joueurs. Désormais, nous espérons
qu’ils prouveront leur qualité au fil des semaines. Cela se montre
sur le terrain et non pas avec un CV. Chacun d’entre eux vient animé
par des ambitions. C’était notre intention d’avoir un groupe
de joueurs qui avaient envie de réussir quelque chose ensemble. »

En attendant de pouvoir compter sur l’ensemble de ses forces vives, le
Club à la Croix de Lorraine devra s’en remettre à ses bonnes
vieilles recettes pour faire bonne figure dans la capitale. Celles qui lui ont
permis depuis deux saisons de rester parmi l’élite, Joël Muller
comme Jean Fernandez n’en étant pas les moins savants connaisseurs.
« En plus d’avoir conservé l’ossature de sa
formation, Paris a fait un recrutement de qualité avec notamment Kalou
et Dhorasoo, estime le premier. Ce sont deux garçons
qui, par leur talent, sont capables de faire basculer une rencontre à
eux seuls. Pour ne pas revivre les mêmes désillusions que la saison
dernière, ils sont obligés de bien démarrer le championnat.
Ce n’est pas le match le plus facile à jouer. Mais nous devrons
bien rencontrer tous nos adversaires et leur montrer que nous ne sommes pas
des faire-valoir. Alors, commencer par Paris ou une autre équipe, cela
ne change pas grand-chose. » Les projecteurs sont désormais
tournés vers le Parc des Princes. Aux Messins de montrer qu’ils
valent mieux qu’une première partie…