Olivier Spaeth : Existe-t-il des projets de modernisation du Stade Saint-Symphorien ?
B. S. : « Le stade appartient à la Ville de Metz et il est situé sur le territoire de la commune de Longeville-lès-Metz. Nous pouvons avoir des souhaits mais la modernisation du stade est avant tout quelque chose dont nous devons discuter avec son propriétaire. Nous franchissons les étapes pas à pas.
Nous allons inaugurer cette année un nouvel espace réceptif qui va permettre au Carré Grenat de s’installer dans un espace en dur et non plus dans le chapiteau. C’est un travail qui a commencé depuis bientôt trois ans maintenant.
Nous avons également des demandes importantes de la part des pouvoirs publics afin de mettre notre stade en meilleure conformité sur le plan de la sécurité. Des discussions sont engagées avec la Ville de Metz à cet égard. La Tribune Sud Moselle est très ancienne, et même obsolète par rapport aux exigences du football moderne. Elle nous vaut d’ailleurs une lourde pénalité dans l’attribution des points de la « Licence club », ce qui peut nous poser problème pour obtenir les droits audiovisuels à taux plein. Dans le futur, nous risquons peut-être de nous faire amputer d’une partie de ces droits si certains travaux ne sont pas réalisés. Ce sera donc l’objet de discussions. »
Maxime Amatucci : Et concernant ses accès ?
B. S. : « Il n’est évidemment pas possible de déplacer l’autoroute, la Moselle ou le canal. Cela dit, il y a certainement des progrès à faire dans l’organisation de la circulation les jours de match, notamment pour les rencontres à fortes affluences. Des discussions doivent également avoir lieu avec les pouvoirs publics dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la circulation à sens unique sur le boulevard comme cela a pu être le cas il y a de nombreuses années auparavant.
Enfin, il est souvent question des parkings. Toutefois, il existe dans la Ville de Metz des places de parking par milliers à cinquante centimes seulement en plein centre-ville les soirs de match, le tout à dix minutes à pied du Stade Saint-Symphorien.
Rappelons également que grâce à un partenariat entre le FC Metz et le TER Lorraine, il est également possible de venir en TER à Metz les jours de match à un tarif préférentiel. »
Benjamin Maurel : Que vous inspirent les difficultés économiques que connaissent différents clubs de Ligue 2 comme Sedan, Lens ou Le Mans ?
B. S. : « Souvent, les clubs se mettent en porte-à-faux en augmentant leur masse salariale pour tenter d’atteindre des objectifs élevés. Lorsque les clubs ne parviennent pas à remplir ces derniers, et que cela perdure les saisons suivantes, cela peut rapidement conduire à des situations financières catastrophiques. Lorsqu’un club manque le coche plusieurs fois d’affilée, celui qui finance est parfois découragé ou ne peut tout simplement plus remplir son rôle. Nous devons rester vigilants pour ne pas rencontrer les mêmes difficultés car ces équipes comme Lens ou Sedan nous ressemblent beaucoup, nous sommes structurés de la même manière. Passer plusieurs saisons consécutives en Ligue 2 pèse lourdement sur les finances d’un club, s’il ne réalise pas les opérations de transferts nécessaires, malheureusement, les difficultés financières deviennent inévitables et partciulièrement compliquées à surmonter. »
Alain Darmaillac : Alors que la saison 2012-2013 est terminée, pouvez-vous nous éclairer sur la situation financière du club ?
B. S. : « Chaque année, un budget est réalisé avec, d’une part les recettes d’exploitation (billetterie, sponsoring, droits audiovisuels, etc.), et d’autre part les dépenses. La différence entre les deux, c’est le déficit, ou le bénéfice, d’exploitation. Nous avons des charges d’exploitation importantes car nous avons fait le choix par exemple d’avoir un Centre de Formation de qualité et nous avons des charges relatives à l’organisation des matches qui sont conséquentes. A la fin de la saison de National, nous avons eu un déficit d’exploitation de six millions d’euros. Il ne peut être comblé que par des recettes de transferts ou la contribution des actionnaires. Durant l’exercice 2012-2013, les recettes de transferts s’élèvent à un peu plus de quatre millions d’euros, et la contribution des actionnaires comblera le reste. »
Gui57970 : Qu’en est-il pour la saison à venir ?
B. S. : « Pour l’exercice 2013-2014, compte tenu des droits audiovisuels, de l’augmentation prévisionnelle de l’affluence et des recettes marketing tout en prenant en compte l’évolution de la masse salariale, notamment sportive, le déficit prévisionnel sera d’environ trois millions d’euros. Il en résulte donc que, pour éviter au maximum le recours aux actionnaires, nous n’aurons pas d’autre choix que d’effectuer des opérations de transferts pour un total de trois millions d’euros. Cela dit, nous ne sommes pas obligés de vendre au plus vite nos meilleurs joueurs pour obtenir cette somme. Nous avons jusqu’au 30 juin 2014 inclus, nous pourrons donc profiter du mercato estival 2013, du mercato hivernal prochain mais également du mois de juin 2014. C’est une réelle nécessité de réaliser ces transferts car notre déficit d’exploitation est conséquent, nous n’avons pas vraiment le choix. Il faut également garder à l’esprit que le mécanisme de solidarité* et les pourcentages perçus sur la revente de joueurs préalablement transférés peuvent également nous permettre de diminuer cette somme. »
Vivien Schreiner : Des joueurs messins sont-ils susceptibles d’être vendus dans les semaines à venir ?
B. S. : « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’existe pas une liste de joueurs transférables. Chaque offre sera étudiée et nous aviserons ensuite en fonction de ce que nous estimons être la valeur marchande de nos joueurs et nos besoins financiers. Mais pas de panique, comme je l’ai expliqué précédemment, nous avons jusqu’au 30 juin 2014 pour réaliser des transferts, alors il n’y aura pas de précipitation.»
Gautier Stangret : Le mercato estival débute dans quelques jours. Quels sont les profils de joueurs que vous recherchez pour évoluer en Ligue 2 ?
B. S. : « Nous aimerions recruter cinq à six joueurs pour la saison prochaine, avec notamment un joueur par ligne pour renforcer tous les secteurs. »
Geoffrey Legaufre Luciani : Enfin, avez-vous noué des liens avec d'éventuels nouveaux investisseurs ?
B. S. : « Je n’ai pas de contact avec de nouveaux investisseurs pour le moment. Evidemment, tous ceux qui sont intéressés pour venir m’aider dans la consolidation financière du club sont les bienvenus. »
*Le Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs de la FIFA prévoit que lorsqu’un joueur est transféré d’un club vers un club étranger, 5 % du montant du transfert est à reverser par le nouveau club à tous les clubs ayant pris part à la formation du joueur entre son douzième et son vingt-troisième anniversaire. La part de 5 % est une part globale, à répartir entre les clubs concernés.