Dominic, Québec
Au pays de Natasha St Pier et des motoneiges, le hockey est roi. Le football,
rebaptisé «soccer» de l’autre côté de
l’Atlantique, peine à trouver ses marques même si de nombreux
jeunes s’essayent à ce sport, qui nécessite un investissement
financier beaucoup moins important que le hockey. Cependant, le niveau de l’élite
nationale reste faible. Conscient de ce retard, le gouvernement canadien a mis
récemment en place des réformes visant à former dès
aujourd’hui les internationaux de demain.
Dominic est né et a grandi au milieu de ce décor. Sa découverte
du FC Metz est le fruit du hasard : «J’ai découvert le club
car c’est celui que je choisissais lorsque je jouais sur mon PC. Et petit
à petit j’ai commencé à m’intéresser
aux résultats. C’est grâce au FC Metz que mon
intérêt pour le football européen s’est développé.»
Même s’il n’a encore jamais mis les pieds à St Symphorien,
Dominic pourrait vous parler pendant des heures des dernières prestations
de Signorino, D’Amico ou Butelle, qu’il aimerait voir garder les
buts jusqu’à la fin de la saison : «Ludovic Butelle me fait
un peu penser à José Théodore qui s’était
imposé comme l’un des meilleurs gardiens de la Ligue alors que
Jeff Hackett, le titulaire à ce poste des Canadiens de Montréal,
s’était blessé.»
Internet a permis à Dominic de partager sa passion avec d’autres
supporters car au Québec il fait encore figure d’avant-gardiste
: «j’ai bien essayé de parler des résultats à
mes amis mais ils n’y comprennent rien !»
Emmanuel de Lausanne, Suisse
En Suisse, le football peine à se trouver une place, à l’ombre
du ski et du hockey. Cette désaffection nationale ne semble pas déranger
Emmanuel qui continue à suivre les Grenats contre vents et marrés:
«Ce n’est pas toujours facile de venir voir les matches au stade
St Symphorien. D’ailleurs depuis 1979 j’ai vu plus de rencontres
à l’extérieur dans le grand sud, le centre et l’est.
Je vis ça avec beaucoup de passion, peut être trop parfois. Les
défaites ne me minent jamais et j’arrive à rester toujours
optimiste. Et puis le FC Metz est déjà venu me rendre visite !
Je garde le souvenir de la Coupe des Alpes avec une rencontre face à
Lausanne. Mon frère et moi avions hurlé pendant toute la rencontre
dans un stade presque vide. Battiston était venu nous voir à la
fin en croyant que nous venions de Metz et nous avait proposé de faire
le retour avec eux dans le bus des joueurs !»
La passion d’Emmanuel a débuté à la fin des années
70 : «j’habitais encore à Thionville à cette époque.
C’était le temps des Braun et Curioni. J’ai choisi ce club
car c’était celui du pays thionvillois. En partant à l’étranger,
la croix de Lorraine a pris plus d’importance encore qu’elle en
avait quand j’y habitais.»
Depuis il arbore fièrement les couleurs de son club: «Entre les
autocollants sur la voiture, sur mon volet, sur la porte d’entrée
ou sur la trottinette de mon fils et ma tenue de jogging que je mets pour aller
courir, je suis un parfait porte drapeau ! ».
Cet amour du club à la croix de Lorraine s’étend également
à sa région d’origine : «je travaille comme assistant
social mais il m’arrive également de réaliser quelques films.
J’avais fait un reportage entre 1991 et 1992 sur la fermeture de l’usine
d’Uckange qui était passé à la télévision
et je réfléchis actuellement à la préparation d’un
autre documentaire montrant ce que sont devenus les sidérurgistes 10
ans après. La Lorraine, quand on en est originaire, on y revient toujours
d’une façon ou d’une autre !»